1974, Arnaud Codeville

À Sebourg, petit village du Nord de la France, c’est l’effervescence. Les pompiers mettent le feu au 16 de la rue Jean Jaurès.
La plupart des habitants se massent pour admirer le spectacle. Tous redoutent la vieille demeure et tous se réjouissent de la voir disparaître à jamais du paysage et pour cause : elle serait hantée…
Parmi la foule de curieux, un homme assiste à l’incendie. Il est sans doute le seul à être aussi fasciné par l’agonie de la bâtisse…
Pour rien au monde, il n’aurait raté ce moment.

D’après Amazon, j’ai acheté ce livre en 2017. Il trainait dans ma liseuse depuis quelques années donc. Je suis tombée dessus quasiment au hasard en cherchant quoi lire. Ma récente conversation avec l’auteur m’a fait choisir celui-ci. Je n’avais encore rien lu d’Arnaud Codeville. Pour être très honnête, c’était entièrement voulu et assumé. La blogosphère littéraire indé a beaucoup, beaucoup, parlé de ses livres il y a quelques années, quand j’étais plutôt active. Mais quand tout le monde encense chacun des ouvrages d’un même auteur, à grand renfort de copinage et de bisous-coeur-c’est-mon-148ème-coup-de-coeur-de-l’année-sur-148-livres-que-j’ai-lu-oulala-qu’il-est-bon-le-livre-de-mon-pote, moi, ça me fait fuir. Mais comme je suis une brebis, surement galeuse, je l’avais acheté, histoire de me faire un avis par moi-même. C’est d’ailleurs à peu près à cette époque que j’ai un peu tout envoyé bouler. J’ai arrêté de gérer les groupes Facebook consacrés aux indés, sauf quelques uns, j’ai même petit à petit arrêté de lire. Bref. Quelques courtes et sporadiques conversations avec l’auteur plus tard, je me suis dit que ce livre méritait peut-être que je le sorte des étagères virtuellement poussiéreuses de ma Kindle.

Arnaud CODEVILLE - roman horreur jeunesseMe voici donc aux prises avec Joël, un flic qui ressemble à tous les flics des polars modernes : torturé, alcoolique, un peu revêche avec sa hiérarchie qui finalement aime bien le bougre et lui passe l’ensemble de ses écarts de conduite, tout en promettant que c’est la dernière fois avant le placard. Rien d’original donc. La raison de la descente aux enfers du Lieutenant Joël Masson est poignante, et donne une dimension émotionnelle forte, mais là aussi, j’irai presque jusqu’à dire que ça parfait la caricature. Attention, cela n’a rien de péjoratif à mes yeux. Le polar a des codes, qui sont très souvent respectés, et étant donné que ce sont ces codes qui font vendre ce genre de bouquin (dont je suis très friande, je vous rappelle que je suis une brebis ), il est absolument normal, voire presque nécessaire, de les retrouver dans un livre du genre. Même si ce roman policier tire allégrement sur l’horreur et le fantastique, puisque notre lieutenant va se retrouver face à des évènements inexpliqués qui vont lui faire passer l’envie de noyer son chagrin dans l’alcool. Le surnaturel arrive progressivement dans l’intrigue, ce qui est très plaisant et permet au lecteur de glisser doucement dans l’univers du roman. La fin est de plus en plus fantastique, peut-être un poil trop à mon goût. J’ai trouvé que l’auteur en faisait un peu trop et allait parfois un peu dans tous les sens, avec parfois des protagonistes ou des situations qui arrivent comme un cheveu sur la soupe. Mais globalement, c’est rondement mené et surtout, et c’est là le plus important, cohérent. J’avoue même que j’ai parfois eu quelques frissons en entendant des bruits pendant ma lecture, principalement nocturne.

Ce livre est agréable et l’intrigue est bien construite. La psychologie des personnages est construite, même si elle mériterait d’être un peu plus détaillée, surtout sur les personnages secondaires, et ils sont nombreux. La partie enquête policière est assez courte en fait, et plutôt parallèle à l’enquête personnelle du Lieutenant, qui, d’abord avec l’accord officieux de sa hiérarchie, puis contre son avis, décide de faire cavalier seul. Ou presque. Mais certains éléments permettent de deviner une partie de la chute de deux intrigues assez rapidement, et dans un livre qui se présente comme un thriller, c’est un peu décevant. J’aurai préféré un suspens plus intense qui aurait donné de la profondeur à l’histoire. Même si ce n’est pas le roman du siècle, j’ai franchement passé un excellent moment à la lecture de « 1974 » et j’ai apprécié la plume d’Arnaud Codeville. Cela m’a donné envie de lire ses deux autres livres, sachant qu’un quatrième est en route. (Celui-ci est le second) De là à légitimer les louanges à l’extrême que j’avais entendu à la sortie du livre, il y a un pas que je ne franchirais pas. Autre petit plus qui m’a plu, mais c’est là tout personnel : l’histoire se déroule dans ma région. Et je trouve toujours assez amusant de lire des livres qui se passent dans des lieux connus. Parfois, quand les descriptions sont très précises, ça me coupe un peu le plaisir parce que je cherche le lieu exact et ça me déconnecte du roman, mais ici, ce n’est pas le cas du tout. Les descriptions sont assez courtes (qu’est ce que c’est appréciable d’ailleurs, de ne pas devoir lire quatre pages qui détaillent laborieusement un simple salon!!! ) , et sont centrées sur l’action plus que sur le decorum. En bref, cette première lecture me donne un bon premier ressenti et me donne envie d’aller plus loin dans la découverte des écrits de cet auteur.

Infos Pratiques :

Date de sortie : mai 2016

Autoédition

Prix du format numérique : 2.99€ sur Amazon
Prix du format broché : 18€ sur Amazon

Site de l’auteur : https://www.arnaudcodeville.fr/

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