30 secondes…
Les 30 dernières secondes les plus importantes de sa vie.
Les 30 dernières secondes de leur vie.
Les 30 dernières secondes dont il arrive à se souvenir.
30 secondes… c’est le laps de temps qu’il leur a fallu pour avoir cet accident.
30 secondes, c’est le temps dont dispose Billy pour retrouver la femme de sa vie… disparue…
Ressortie avec un avis quelque peu mitigé de son précédent roman, Nemesis (en lire la chronique), en raison de scènes ultra dures et d’une écriture un peu facile, je me suis quand même laissé tenter par 30 secondes de Xavier Massé. Sachez que je ne regrette pas du tout cette lecture car elle s’est avérée une excellente histoire que j’ai littéralement avalée en trois séances.
30 secondes est diamétralement opposé à Nemesis en cela qu’il ne s’agit pas d’un policier, même si on y croise des flics qui suivent une enquête, ni même d’un thriller avec disparitions ou meurtres sanglants, bien que les deux aient pourtant lieu. 30 Secondes est en fait tout cela à la fois. Mais par son intrigue tortueuse et la manière dont elle est présentée, c’est le genre de lecture inclassable qui regroupe tout un tas de choses que j’aime : une histoire de fou, du suspense, des rebondissements et surtout, surtout, l’occasion de se faire des nœuds au cerveau.
C’est un récit en forme de cauchemar dans lequel on évolue en permanence entre rêve et réalité sans jamais vraiment savoir où on est exactement.
Extrait :
« Il est difficile de démêler le vrai du faux, le réel du virtuel, l’imaginaire des faits authentiques. »
En cela, le pari est tenu : on nage dans l’indécision et dans les questionnements jusqu’à la fin. Ce roman m’a fait un peu penser à Benzos de Noël Boudou, un de ses collègues de la team Taurnada (si vous voulez en lire la chronique, c’est par là), qui est un peu du même genre et que j’avais d’ailleurs beaucoup apprécié également.
Tout au long des pages, on va de surprise en surprise, on imagine quelque chose et c’est finalement tout autre chose qui nous est révélé. Et puis ça va vite, très vite. On est à deux cents à l’heure en permanence, ce qui en fait un véritable page-turner — désolée pour les puristes, le mot est très souvent galvaudé, mais là je n’en ai pas trouvé d’autre aussi parlant.
C’est le genre d’histoire, racontée à la première personne par un jeune sportif, qui se prête particulièrement bien au style simple que je reprochais précédemment à l’auteur, bien qu’il me paraisse ici avoir été un peu plus travaillé.
Un roman réussi donc, qui m’a fait passer un excellent moment, et pour lequel je remercie Joël Maïssa et les Éditions Taurnada.