Advenis, la voie des bâtisseurs – Bastien PANTALÉ

Liguïa Atemn conduit sa troupe au-delà des frontières des Hommes. Nulle limite ne saurait borner la Voie qu’ils arpentent. Le Grand Déferlement trempe les élus jusqu’à l’os. Océans et continents se mêlent dans un suprême éclat. Il y a Páthin le voyant rétif, Vitaïni l’élémentaire animale et instinctive, Éndin la douce et avenante sensitive, Scirel l’érudit formaté, Eloka la linguiste ou encore Ageîn qui donnerait sa vie pour sauver l’un des onze. Tous indispensables à l’essaim, c’est ce qu’annonce la Prophétie. Liguïa y croit, elle est née pour l’accomplir. Advenis fut érigée pour servir cette quête, pour abriter ce peuple que l’histoire retiendra peut-être, et mener les Bâtisseurs sur la Voie. Les nourrir de cette énergie vitale emplie d’espoirs, que leurs ancêtres ont dû apprendre à maîtriser. Une génération, la dernière. Un groupe ultime pour unifier les Hommes. Une navigation jusqu’aux sommets du monde. Évoluer pour survivre, et par-dessus tout, bâtir ! L’essaim s’est mis en route à une époque où seules les étoiles jalonnaient le temps. Voici son histoire.

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, sachez que Bastien Pantalé est un lecteur très exigeant mais qu’il l’est tout autant vis à vis de lui-même en tant qu’auteur ; cela transparaît de plus en plus dans ses derniers romans. Il ne se laisse jamais aller à la facilité et surtout pas dans son écriture. Ses histoires sont denses, ses personnages consistants et son registre de langue relativement soutenu. Eh oui, le bougre n’est pas facile à lire et il n’est pas accessible à tous ! Ce roman de Fantasy mâtiné de SF, comme il se plaît à le définir, ne fait pas exception à la règle. Il n’est pas destiné à un (trop) jeune public et ne peut être lu sans un minimum, sinon de concentration, au moins d’attention soutenue. Car il y a beaucoup d’informations dans cette fresque épique. Ses facettes sont multiples : historique, scientifique, philosophique, humaine, écologique, et de nombreux sujets y sont abordés. J’y ai trouvé des résonances de Dune, mais aussi du Jules Verne notamment en ce qui concerne l’inventivité.

Avec Advenis, l’auteur nous offre une relecture du mythe de l’Atlantide et revisite le Déluge et l’Arche de Noé, si bien qu’on ne sait plus vraiment si on est dans le passé ou dans le futur, sur notre Terre ou bien sur une autre planète. Les hommes n’auraient-ils pas appris de leurs erreurs ? L’humanité serait-elle condamnée à réitérer les mêmes inepties ? Tout en nous faisant (re)vivre une possible part de notre histoire, il nous met en garde aussi quant à notre futur. Une fois encore, on sent – que dis-je ? On ressent ! – à chaque page, l’amour tout particulier que porte l’auteur à la nature et sa préoccupation pour l’écologie. Les références technologiques liées aux forces naturelles sont nombreuses : marines mais aussi telluriques ou éoliennes. Son art de la description se sublime de nouveau dans cet exercice, avec une mention spéciale pour l’évocation des jardins Éoles. Un voyage de la dernière chance qui se révèle un conte philosophique porté par un souffle épique, plein de poésie, d’émotion et d’espoir, une ode à la nature, à l’amitié et à l’amour, qui démontre qu’ensemble, et pour peu qu’on le veuille vraiment, tout est finalement possible.

Pour terminer, je saluerai une fois de plus la magnifique couverture de ce roman signée du talentueux Brian Merrant.

Advenis, la voie des bâtisseurs, sorti hier 1er mai 2021 en autoédition aux formats numérique et papier.

 

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