J’ai lu ce livre dans le cadre du Prix des Auteurs Inconnus 2020 pour lequel je suis jurée dans la catégorie Littérature noire depuis sa création, il y a 4 ans maintenant. Avant toute chose, je vous rappelle que, pour effectuer notre présélection parmi les soumissions proposées par les auteurs (une soixantaine rien qu’en littérature noire cette année), nous avons en notre possession 3 éléments : la couverture, la quatrième ainsi que les 10 premières pages. Après avoir éliminé ceux qui comportent plus de 3 fautes parmi ces 10 premières pages, nous devons voter pour les 5 romans qui nous ont semblé les plus prometteurs, puis lire les sélectionnés en entier cette fois, avant de les chroniquer et de voter à nouveau afin d’élire le gagnant.
Ahriman, de Gwenn-Aël, est ma toute première lecture du PAI 2020. Je me dois de préciser qu’il ne figurait pas dans « ma » présélection. Je l’avais apprécié, mais il ne m’avait pas entièrement convaincue et surtout, comme il n’y avait que 5 places et que la qualité était au rendez-vous cette année encore, le choix s’était donc avéré extrêmement difficile.
Après en avoir effectué la lecture dans son intégralité, j’en ressors un peu mitigée. Si je reconnais avoir apprécié celle-ci dans sa globalité, j’ai cependant quelques réserves à émettre sur deux ou trois petites choses.
Ce roman cumule plusieurs genres : c’est un policier qui se déroule sur fond d’ambiance apocalyptique, mais aussi un thriller ésotérique, fantastique, voire horrifique parfois, dont les scènes trash raviront les amateurs du genre. On y trouve des références historiques, de l’action, de nombreux protagonistes et une intrigue riche en faits et rebondissements. Peut-être un poil trop de personnages et d’explications pour s’y retrouver facilement d’ailleurs. Même si les recherches paraissent sérieuses et étayées, le propos m’a semblé parfois un peu confus, peut-être à cause de la multiplicité des informations, à moins que ce ne soit tout bêtement par le manque de clarté de certains passages.
J’ai ressenti aussi quelques baisses de régime, non en ce qui concerne le suspense ou la tension, qui restent remarquablement présents tout au long de l’histoire, mais plutôt concernant le style. Celui-ci est assez agréable et se lit facilement. Ne subsistent pas trop de coquilles, mais des répétitions, quelques pléonasmes (un déluge d’eau, un ventre bedonnant ou encore des entrailles éviscérées) et de grosses fautes de langue (« médecine légiste » vraiment ??) ainsi que, parfois, une conjugaison quelque peu aléatoire. Mais dans l’ensemble, comme je le disais au-dessus, ma lecture a été plus qu’agréable. Le rythme soutenu dont le roman fait preuve est à mon avis l’un de ses meilleurs atouts et l’auteure réussit à produire ce que l’on appelle un page-turner. L’intrigue est prenante, passionnante même et je reconnais que j’avais hâte de découvrir la suite. J’ai trouvé aussi que les différents aspects de l’histoire étaient correctement imbriqués et savamment dosés – enquête policière, meurtres rituels, cataclysmes climatiques, sorcellerie, sectes sataniques, ésotérisme, lutte du Bien contre du Mal – et que les dialogues étaient très naturels. Jusqu’à une fin surprenante mais qui m’a laissée un peu dubitative, songeuse et à laquelle je n’ai pas adhéré totalement. Peu de défauts finalement au regard d’une majorité de bonnes choses, mais des bricoles qui m’ont empêchée d’être tout à fait conquise.
4ème de couverture :
Alors que Toulouse sombre dans un déferlement d’intempéries inexplicables, le lieutenant Éliot Bénin est confronté à la plus sordide affaire de sa carrière. Des meurtriers aussi déterminés que sanguinaires s’inspirent des méthodes de l’Inquisition et de la mise à mort du Christ pour assassiner des hommes.
Bénin ressent immédiatement le caractère hors norme de cette enquête qui le mènera deux millénaires en arrière, au jour lointain où tout a réellement commencé : en l’an 33 après J.-C.
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