Avril 1992. Les membres inférieurs d’un corps sont retrouvés dans le centre ville de Bordeaux. Le seul signalement auquel la police peut se référer est celui d’un homme à la stature hors du commun. Sur fond de rite païen et de légende arthurienne, un jeune lieutenant de police, Damien Sarde, qui vient d’intégrer la PJ, plonge au cœur de sa première enquête. Le criminel va restituer, au fil des jours, les morceaux du cadavre inconnu, autant de pièces macabres au service d’un puzzle machiavélique.
Mon article d’aujourd’hui concerne « Au bout de la nuit », premier roman de Bruno Bouzounie, que j’ai rencontré au salon du Bugue en juillet dernier. Hormis le fait que j’aie trouvé l’auteur fort sympathique, la 4ème affichait quelques mots qui m’attiraient inexorablement : « rite païen, légende arthurienne, puzzle machiavélique ».
J’avais déjà vu passer plusieurs chroniques et pas mal de retours sur ce livre, tous positifs, mais j’avais bien l’intention de me faire mon propre avis. D’autant plus avec la présence de ce bandeau sur la couverture, signalant : « Gagnant du grand prix Femme Actuelle 2019 ». Eh bien croyez-moi, c’est tout à fait mérité et je vais joindre ma voix à toutes celles qui l’ont déjà encensé.
L’écriture, tout d’abord, est quasi irréprochable, (oui, là je sais, je fais ma pointilleuse, voire ma ch*****, mais c’est plus fort que moi, ça devient de la déformation professionnelle). On sent la maîtrise de la langue, la culture, la recherche, mais aussi un talent certain pour la mise en forme.
Quant au fond, je vais résumer : j’ai littéralement bouffé ce bouquin ! J’aime les policiers bien foutus et celui-là est carrément gaulé de ouf, avec des tatouages, si vous voyez ce que je veux dire… (J’ai laissé émerger mon côté sombre là, vous avez remarqué ?).
Plus sérieusement, la trame est solide, c’est bien construit, ça tient ses promesses. L’auteur nous balade, nous lâche des infos, nous mène en bateau, nous fait avancer de quelques pas puis reculer d’autant, nous donne des pistes, des vraies, des fausses, et distribue des claques aussi. La première, je l’ai prise à la page 216, la deuxième à la page 387. Et il y en d’autres. D’un coup, on s’aperçoit qu’on a fait fausse route, on croit tout comprendre, mais la toile est plus savamment tissée qu’on ne l’a pensé de prime abord. Le suspense est omniprésent, et tout ça sans scène gore. Comme quoi, c’est tout à fait possible. Et ça m’arrange, parce que ça n’a jamais été mon truc. On passe de doutes en certitudes et, en parfait adepte de Machiavel, l’auteur joue avec nos nerfs tout du long du récit. Quant à la fin, elle est juste « waouh » !!! Je n’avais rien vu venir, si ce n’est le tout dernier « détail ».
En résumé, ne passez pas à côté de ce très bon roman, policier et thriller à la fois, mêlant habilement, vengeance, secrets de famille et manipulation mentale, des thèmes chers à mon cœur.
Sincèrement, bravo Bruno ! Tu as transformé ce premier essai en une belle réussite et j’ai hâte de lire le prochain !