Tallia, Ethinor et Jermold ont été promus diplomates. Les dirigeants mélthènes les chargent d’une mission prestigieuse, de la plus haute importance : négocier auprès des Goscrans, les charmants voisins aux mœurs… spéciales, les conditions d’exportation des furets. Rien que ça ! Et accessoirement, s’ils en ont le temps, découvrir pourquoi, à la cour goscrane, tous les espions mélthènes ont disparu. L’espionnage est affaire d’intuition, de chance, de savoir-faire, de déduction et de discrétion. Autant de qualités qui font totalement défaut aux trois aventuriers. Alors, aucune raison qu’ils ne réussissent pas… Si ? Tous les ingrédients sont réunis pour une histoire haletante : Une intrigue d’une incroyable densité… ou pas. Des rebondissements spectaculaires… ou pas. Des scènes d’action ahurissantes… ou pas. De l’érotisme évocateur… ou pas. De l’humour raffiné… ou pas.
« Après l’inénarrable Deux zéros et demi, je ne pensais pas pouvoir être encore surpris. Quelle suite ! » Winston Churchill. « Winston a bien fait de me conseiller cette série extravagante ! » Saint Augustin. « Mon fils est définitivement un génie. Objectivement. » le papa de Guillaume. Ce livre donne une suite à Deux zéros et demi mais peut se lire indépendamment. Il est toutefois préférable, si ce n’est déjà fait, de se procurer le premier. Préférable… pour l’auteur et ses droits : «Pasque… y’en a marre des nouilles !».
C’est avec grand plaisir que je me suis jetée sur la suite tant attendue de « Deux zéros et demi » de Guillaume Lecler. Parce que le premier opus m’avait beaucoup fait rire. Et parce que l’humour de l’auteur cache aussi une plume sensible, intelligente et riche qui transparaît même quand il use d’un langage familier, de gros mots ou de propos salaces.
On retrouve donc nos anti-héros préférés qui se voient cette fois confier une tâche diplomatique, ardue et absolument essentielle, à la cour du royaume voisin. Et nous voilà repartis dans des aventures burlesques tout autant qu’ébouriffantes à la suite de Tallia, Ethinor et Jermold. Mais ne vous y trompez pas, l’auteur ne nous sert absolument pas une resucée du premier tome ! Même si les personnages demeurent, l’intrigue est bien différente, de même que les situations, et les jeux de mots et réparties sont totalement renouvelés. Un roman à savourer avec la plus grande attention afin de ne rien louper des expressions, allusions, calembours et clins d’œil littéraires ou cinématographiques dont il est émaillé.
Guillaume possède un humour bien à lui, décalé et déjanté, qui ne manque pas de faire penser à celui des Monty Python et dont le résultat, comme pour eux, est bien plus fin qu’il n’y paraît au premier abord. Notre société y est égratignée, la politique, le monde du travail et le sexisme critiqués avec intelligence au travers des scènes qu’il nous dépeint.
L’ensemble me paraît peut-être encore un peu plus travaillé que le premier : point de facilités ni de lourdeurs à déplorer. Le sale gosse aurait-il un peu grandi ? A moins que ce ne soit les longues heures d’entraînement auxquelles est assujetti un rameur de compét’ ?