Le Carnaval des Illusions, Jo Rouxinol

Plongée dans l’agitation d’un établissement scolaire, Eva fait ses premières armes dans l’enseignement en tant que surveillante. Elle se concentre sur le quotidien, parfois brutal, pour s’extraire d’un passé douloureux et s’empêcher de partir à la dérive. Mais le souvenir de son immersion au cœur d’une favela brésilienne continue de l’obséder bien après son retour à Paris. Avant, après, ici, là-bas, la jeune Eva navigue à vue entre ses identités multiples et nous entraîne dans un monde foisonnant de vie, jusqu’à ce que l’envers du décor impose sa sombre réalité et balaie ses illusions.
Des bidonvilles cariocas aux banlieues françaises, elle affronte une violence sans frontières qui la mènera au bout de la quête d’elle-même.

L’auteur

Jo Rouxinol est professeur d’Histoire-Géographie et Enseignement Moral et Civique en banlieue depuis 16 ans. Si l’univers scolaire est très présent dans ses romans, elle ne s’inspire pas de personnes réelles, mais plutôt d’émotions ressenties pendant les échanges qu’elle a avec ses élèves.

L’histoire logo-autoedites

Éva se destine à l’enseignement. Alors en attendant le concours, elle est surveillante dans un établissement de banlieue. Revenue à Paris il y a quelque temps, elle tente d’oublier le passé pour rebondir. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, et la jeune femme fera des allers/retours incessants entre sa réalité quotidienne à Paris, parfois dure, et ses souvenirs, de Rio, qui la hante toujours.

Mon Avis

Premier roman de Jo Rouxinol — auteure de « Le Temps des Étoiles », dont nous avions parlé ici il y a quelque temps — « Le Carnaval des Illusions » est tout sauf un brouillon. L’histoire est poignante, passionnante, et malgré le contexte difficile, que ce soit dans sa parenthèse dans les favelas de Rio, ou dans sa vie de surveillante à Paris, le personnage principal véhicule énormément d’émotions, et de poésie.

Mais le style de l’auteure est bien ancré déjà, dans ces premières lignes qu’elle publie. Jo Rouxinol possède une plume douce comme une caresse. Fluide comme l’eau d’une rivière, qui s’emporte au fil des émotions qu’elle provoque. Et il y en a des émotions. Tristesse, joie, amour, solitude, frustration, colère… Autant de moments différents vécus par une seule personne, qui est de surcroît la narratrice. Cette technique permet l’immersion du lecteur au cœur de l’histoire, et l’emmène sur les plages de Rio aussi vraisemblablement que dans la cour de récréation du collège.  Et lui donne réellement l’impression d’y être.

De Paris à Rio

L’auteure décrit d’une manière presque physique les favelas du Brésil. L’ambiance, la pauvreté, la générosité des habitants. Le lecteur sentira presque les odeurs. De la même manière, le collège prend vie sous nos yeux. Tout ça, comme pour « le Temps des Étoiles », sans une once de jugement. Jo Rouxinol ne fait que raconter, via Éva, la vie au Brésil, la vie dans un collège de la banlieue parisienne. Leurs qualités, leurs défauts.

Mais plus que raconter la vie quotidienne d’une surveillante scolaire, c’est toute la société qui est passée doucement au crible dans cet ouvrage. On y parle de peines de cœur, d’amour. Aussi de viol, de harcèlement, de relations interdites. On rencontre des gens tolérants, d’autres moins. Puis on fait face à la jalousie, parfois mal placée, aux amitiés ambiguës. À la maladie d’Alzheimer, à la recherche d’un père inconnu.

Tout ça dans un seul livre. Oui. Un livre qu’on lit d’une seule traite. Avec passion.

Infos pratiques

Date de sortie : Juillet 2016

Autoédition

Prix du format numérique : 2.99€ chez Amazon

Prix du format broché : 12.99€ chez Amazon

Page facebook de l’auteur : Jo Rouxinol, romans

%d blogueurs aiment cette page :