chair morte sarah buschmann

Chair Morte, Sarah Buschmann

Australie, 2016.

Un mois après les meurtres de Melbourne, Chiara Adamo rejoint la célèbre Brigade de Traque et Arrestation des Sorcières à Sydney. Très vite, elle constate une recrudescence de Sorcellerie de Chair, dans l’outback australien. Pourquoi cette activité soudaine ? Que préparent les sorcières ? Commence alors une difficile traque, où chaque faux pas peut être fatal.

Au milieu du désert, dans la prison souterraine de Simpson, 313, sorcière condamnée à perpétuité, purge sa peine. Dans ce lieu de non droit où les Enfers prennent chair, 313 devra lutter pour ne pas sombrer dans la folie.

Deux âmes tourmentées, qui plongent toujours plus profondément dans l’abîme. Jusqu’où iront-elles, avant de réaliser qu’il n’y a plus aucun espoir ?

Chronique :

« Chair Morte » est la suite directe de « Sorcière de chair » que j’ai chroniquée il y a quelque temps. Pour redonner un peu le contexte, nous suivions Arabella, lieutenante dans la brigade criminelle de Melbourne, en Australie, elle-même sorcière « anonyme » et cachée. Elle a été condamnée pour des meurtres en série sur lesquels elle enquêtait, et se retrouve désormais abandonnée sous terre, dans la prison souterraine de Simpson.

Les chairs mortes sont des sorcières décédées qui ont été « ressuscitées » par leurs contemporaines. Elles sont une sorte de « mortes-vivantes ». Ne peuvent plus mourir, mais pour les plus puissantes, gardent quelques pouvoirs. Cependant, elles dégénèrent avec le temps, plus ou moins rapidement selon les cas.

Ce tome est articulé autour de deux axes. La première intrigue nous fera suivre Chiara Adamo, ancienne collègue d’Arabella, qui travaille désormais au sein de la BTAS, Brigade de Traque et d’Arrestation des Sorcières. Elle se prend d’affection pour un de ses nouveaux collègues totalement désinhibé, et le prend sous son aile alors qu’il est rejeté par le reste de la brigade. Parallèlement, elle protège comme elle le peut l’ancien partenaire d’Arabella, toujours choqué par les révélations sur cette dernière. Chiara fait un peu cavalier seul dans sa nouvelle brigade, et enquête sur un regroupement de sorcières et d’autochtones tout en essayant de garder auprès d’elle Nolan, ancien coéquipier et soupirant d’Arabella.

La seconde intrigue nous plonge au sein de la prison de Simpson, où Arabella, appelée désormais 313, fait ce qu’elle peut pour survivre, sans en comprendre le but, dévorée par la culpabilité. Certains évènements la forceront à reprendre son rôle d’enquêtrice, et elle devra naviguer entre manipulation, trahison, et rebondissement afin de trouver un semblant de vérité au fond du gouffre dans lequel elle purge sa peine à perpétuité.

Si le premier tome était décrit comme noir et violent par certains lecteurs, alors que, pour ma part, je l’avais trouvé plus qu’abordable, « Chair Morte » est véritablement d’une violence psychologique intense. J’ai parfois ressenti le besoin de faire une pause dans ma lecture, non parce qu’elle ne me passionnait pas, bien au contraire, mais parce que l’ambiance y était pesante, oppressante, sombre. Je vous ai déjà parlé des compétences professionnelles de l’auteure, et je ne referai pas l’article, mais il est clair que je n’aimerai pas croiser Sarah Buschmann en pleine nuit dans une rue sombre.

Et alors que l’ambiance est lourde, moite, et que l’odeur de décomposition sature les narines du lecteur, les personnages qui sont mis en scènes sont d’une profondeur exemplaire, et sont encore plus travaillés que dans le livre précédent. Arabella-313, notamment, y est décrite au scalpel, et chaque coup qui la sculpte dessine un peu plus la complexité de son être, alors que Chiara s’enfonce toujours plus dans le doute et l’obscurité, auréolée de la peur de son destin inexorable.

La fin de ce second opus est quant à elle magistrale. La boucle est bouclée, avec perte et fracas, mais la cohérence donne une beauté magnifiquement triste à l’ensemble de l’œuvre.

« Chair Morte » est sans conteste un des meilleurs romans de witch-lit qu’il m’ait été donné de lire.

chair morte sarah buschmannInfos pratiques :

Date de publication : Novembre 2020

Editeur : Noir d’Absinthe

Prix du format broché : 19.90€

Prix du format numérique : 4.99€

 

Cet article m’a été envoyé par la maison d’édition ou l’auteur en service de presse. Pour en savoir plus sur les conditions vous pouvez consulter la page À Propos, du site.
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