Chimaeris – Eric TOURVILLE

La vérité est ailleurs.

Dans l’hiver glacial du Vermont, pas très loin de Salem, une maison abandonnée, quatre cadavres de petites filles carbonisés, la cinquième a disparu… l’enquête commence. La presse joue la piste pédophile, la police, celle de la sorcellerie. Et si ce n’était qu’une chasse à l’homme dont le gibier était l’Homo sapiens ?

« La première chose qu’il vit, ce fut le symbole rouge au-dessus de la porte d’entrée. Une étoile à cinq branches dans un cercle dont le lieutenant ignorait la signification. L’impression angoissante d’être devant les portes de l’Enfer. »

Je ne sais pourquoi, mais je m’attendais à un thriller pur et dur. En effet, je n’avais que survolé la quatrième et les retours et n’avais pas retenu le côté « fantastique » du roman. Pas bien grave me direz-vous, puisque je n’ai rien contre le fantastique, la SF, l’occultisme, le surnaturel ou le paranormal. Bien au contraire d’ailleurs !

L’histoire démarre pourtant comme un thriller classique avec une enquête policière sur des meurtres très glauques. Mais bientôt des bizarreries interpellent le policier et le légiste en charge de l’affaire. Et très vite, différentes pistes sont envisagées dont la pédophilie mais aussi la sorcellerie et le satanisme. Un style fluide et un découpage parfaitement adapté permettent de suivre une intrigue complexe mettant en scène de nombreux personnages fouillés, consistants et crédibles.

Que voilà un premier roman tout à fait réussi ! Un thriller fort, noir, profond, mystérieux, prenant, voire addictif, très documenté, qui sort des sentiers battus, qui nous révèle des faits scientifiques tout en surfant sur des possibilités non prouvées mais totalement possibles. Ecrit par un scientifique (l’auteur est docteur en biologie moléculaire), les explications sur l’exobiologie et la génétique notamment sont nombreuses et détaillées mais l’effort de vulgarisation permet à tout un chacun de suivre sans peine. Explorant plusieurs théories, nous manipulant habilement de découverte trompeuse en fausse piste, l’auteur brouille les cartes afin de ménager le suspense jusqu’au bout et de nous offrir une fin ouverte qu’on n’aura pas forcément entrevue et qui nous donnera par la même occasion l’explication du titre.

Un coup de cœur à lire absolument !!!

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