Clichés comme quelques instants de vie saisis autour de moi et qui vous parleront forcément. Beaucoup d’humour aussi, car il est une arme de satisfaction massive. Et puis des moments de réflexion, de peine, de doute, quand une personne inconnue te marque, au détour d’une ruelle, ou encore quand ton enfant te surprend. Car si la matière humaine est sans limites, elle est surtout notre seule destinée.
Un virage à 180°, une petite parenthèse entre deux de mes lectures habituelles, plutôt thrillers et policiers, avec le recueil de Sergio Luis. Un recueil, non pas de nouvelles, mais de pensées, de réflexions et de petits textes, composés parfois seulement de quelques lignes et suscités par des émotions, des instants, les « clichés » du titre. L’auteur y aborde de nombreux sujets, brûlants et éternels : la famille, l’amour, la vie, la mort, la maladie, le handicap, l’injustice ou bien encore la fuite du temps.
Avec des mots simples, mais justes et choisis, en prose ou bien en vers parfois, il nous conte des histoires de vie ou de simples anecdotes, mais nous confie surtout ses peurs et ses espoirs, ses sourires et ses larmes. Et ce qui en ressort essentiellement, c’est une sensibilité à fleur de peau, et à fleur de mots, qui témoigne d’empathie et de compassion, mais aussi de mélancolie, de nostalgie et d’une grande tristesse. Des sentiments très forts imprègnent tous ses textes et, malgré quelques facéties ou billets d’humeur qui entrecoupent l’ensemble pour nous faire sourire, il parvient surtout à nous émouvoir. Ses poèmes d’amour sont juste magnifiques.
On a l’habitude de s’amuser des pitreries qu’il poste régulièrement sur son mur ou des moqueuses « vacheries » qu’il met en commentaires sur les publications de ses amis et contacts fb ; j’en fais moi-même régulièrement les frais, pour mon plus grand plaisir. Mais comme souvent, comme beaucoup, comme moi aussi, nul doute que c’est un clown triste à ses heures bien qu’il tente de le cacher sous ses traits d’humour, son maquillage, voire… son masque.