Connaissez-vous cette impression du noeud coulant ?
Celle où vous êtes tellement près du cercle de corde devant vous que vous ne le voyez plus.
Ce moment où vous regardez au travers et sentez que si vous approchez plus, à peine plus….
Peut-être même l’avez-vous déjà autour du cou ?Michael Stark et Hilton HdB sont liés par un pacte d’amitié.
Quand un drame survient qui remet tout en question.
Comment comprendre ce qui s’est passé ?
Comment protéger l’autre de sa propre incapacité à accepter ?
La relation complexe entre Hilton et Knysna viendra rapidement troubler la recherche d’une réponse,
ramenant de vieux démons et mettant en péril un équilibre difficilement construit.
Ce livre est offert par l’auteur dans le cadre du concours que j’organise jusqu’au 31/05/2017.
Je vous avais déjà parlé ici de Knysna. J’avais écrit la chronique directement après la lecture, et j’étais frustrée de devoir quitter Hilton sans en apprendre plus sur lui. Presque 6 mois plus tard, Knysna est un des livres qui me reste le plus en mémoire. Je me souviens forcément de l’histoire : une entame qui vous coupe le souffle. Un drame, atroce, au bout de quelques pages seulement. Les émotions, déjà, affluent. Tant et si bien que l’on se demande comment va tourner le livre. La quatrième de couverture nous parle d’un nœud coulant, et l’on comprend soudain que la victime est sans doute le lecteur, pas le personnage. Cette impression ne nous lâchera pas au fil de l’histoire. Michael et Hilton, amis, essaient tant bien que mal de se sortir de la spirale du chagrin, mais une nouvelle intrigue arrive en renfort. Knysna, elle, brille par son absence. Ses agissements troubles inquiètent notre personnage principal : un message sur le répondeur indique à Hilton qu’une chambre d’hôtel a été réservée au nom de sa petite amie, alors qu’elle n’est pas censée être en ville. S’immiscent alors le doute, la méfiance, et la jalousie. La jeune femme porte à elle seule tout le livre, qui porte son nom alors qu’elle ne reste finalement qu’un personnage ultra secondaire, présente dans l’action sur quelques pages seulement. Mais son aura flotte, se déplace et imprègne chacun des mots du roman. Et alors que le nœud coulant se resserre, petit à petit, au fil des rebondissements, la chute vient nous achever. Uppercut. Le lecteur reste K.O.
L’écriture d’Odehia est exceptionnelle : une plume masculine, écorchée, vraie. Qui respire l’émotion, la douleur. Un style net et précis, très efficace. Je me souviens d’une scène. Une scène rapide de sexe entre deux personnages, tellement authentique que j’ai encore en tête le visuel que je me suis imaginé en la lisant.
Mais ce qui reste après la lecture, c’est surtout ce sentiment de profondeur. Cette ambiance obscure de mal-être, de descente aux enfers. Knysna est un roman noir. Un vrai. Dont la couleur déteint sur le moral. Dont l’ambiance nous prend à la gorge et nous serre le cœur. Un roman plein de passion, de mélancolie, qui réunit à la fois l’amour et la haine.
Une profondeur et une authenticité rare. Autant en littérature que dans la vie.
Mais après le livre, parlons un peu de son auteure :
« Écrire n’est pas un exutoire. Laisser d’autres personnes s’approprier l’histoire est bien plus libérateur. »
Cette phrase reprise de la biographie Amazon d’Odehia Nadaco est un vrai résumé de ce que dégage l’auteure. Simplicité, pragmatisme. Authenticité. Mais surtout générosité. Odehia nous offre une histoire, et nous laisse en faire ce qu’on veut. Comme si le fait de laisser ses personnages entre nos mains la soulageait.
- Pour trouver Odehia Nadaco sur les réseaux sociaux :
- Pour acheter le livre d’Odehia Nadaco :
Besoin de plus d’avis ? Voici d’autres chroniques sur Knysna :
- https://julitlesmots.wordpress.com/2017/02/04/knysna-de-odehia-nadaco-2/
- http://www.chroniquesauscalpel.fr/knysna
- https://surlestracesde.wordpress.com/2017/03/24/odehia-nadaco-knysna/
- https://lecturesfamiliales.wordpress.com/2017/03/27/knysna-de-odehia-nadaco/