L’auteur 
S.G. Browne est un auteur américain. Diplômé dans l’organisation et la gestion des affaires, il se rend compte qu’il souhaite devenir écrivain. Il travaille à Hollywood pendant quelques années, vivant de petits boulots. Il déménage finalement à Santa Cruz, en Californie, où il devient gestionnaire de bureau et travaille en parallèle à l’écriture de ses romans. « Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère, et retrouvé l’amour », est son 4ème roman, mais le premier publié. Il vit désormais à San Francisco.
4ème de couv’
« Si vous ne vous êtes jamais réveillé après un accident de voiture pour découvrir (…) que vous êtes un cadavre animé en putréfaction, alors vous ne pouvez pas comprendre. »
Andy vit en paria depuis sa résurrection spontanée après un accident de voiture. Ce nouveau zombie n’a pour morne horizon que le cellier familial, où il cuve les grands crus de son père, et ses réunions mensuelles aux Morts-Vivants Anonymes.
Mais lorsqu’un zombie solitaire l’initie aux bienfaits régénérateurs de la chair humaine, Andy décide de lutter pour ses droits civiques. Débute alors un voyage improbable qui le mènera de la morgue au rôle très médiatisé de porte-parole de la cause zombie, en passant par des séjours à la SPA reconvertie dans l’accueil de zombies fugueurs et aux plateaux d’Oprah Winfrey.
Sombrement drôle, étrangement touchante et suffisamment gore, l’odyssée du premier mort-vivant contestataire de l’Histoire vous fera probablement rire. Mais auparavant, vous devrez faire connaissance avec tous les amis d’Andy… Une petite merveille d’humour et d’horreur !
Mon avis
L’histoire
Nous découvrons Andy, notre héros, au lendemain d’une bonne cuite, dans une cuisine dévastée, des aliments jonchant le sol. On retrouve les parents d’Andy découpés et entassés dans le frigo familial. Les premières pages donnent le ton. Notre personnage principal vit dans une Amérique où les morts se relèvent. Où certains morts se relèvent. On ne sait pas pourquoi Untel meurt vraiment alors qu’Unetelle ressuscite et devient zombie, mais c’est le monde dans lequel nous sommes projetés. Hormis les désagréments physiques (putréfaction du corps, odeurs, blessures ayant causé la mort apparentes) qui peuvent se dissimuler grâce aux artifices cosmétiques ou à un bon verre de formol, les Zombies de SG Browne ont une conscience, et ils essaient de maintenir une vie sociale. Quant à leurs conditions, ils sont un peu considérés comme des animaux. C’est d’ailleurs la SPA qui les recueillent et les envoient aux laboratoires comme cobaye si leurs familles ne vient pas les récupérer à la fourrière après quelques jours.
C’est dans ce contexte qu’Andy va régulièrement à des séances thérapeutiques de groupe, où il rencontre d’autres zombies. De séance en séance, de rencontre en rencontre, il finira symbole de la lutte pour les droits des zombies.
Mon ressenti
C’est le gérant de la librairie Humeurs Noires de Lille qui m’a conseillé ce bouquin dont je n’avais jamais entendu parler. Je lui en suis très reconnaissante, j’ai passé un super moment de lecture. Je ne suis pas une spécialiste de la littérature ou du cinéma zombie. J’adore les thrillers les plus sombres et les plus gores, mais je suis incapable de regarder un film d’horreur. Même si je me suis mise récemment au visionnage de The Walking Dead, et que j’adore ça, mes connaissances de ce genre sont bien maigres. Il me semble néanmoins assez rare de voir mis en scène, en mots, ou en images, le point de vue du zombie. Zombie, dont bien souvent, les dialogues se limitent à des « grrrrrrrr » gutturaux. Ici, nous assistons à la naissance d’une minorité sociale. Une minorité sociale qui se dit qu’elle aussi, aimerait bénéficier de la sécurité sociale ou pouvoir passer son permis de conduire. Olivier, le libraire de Humeurs Noires, m’avait dit : « Tu verras, si tu remplaces les zombies par les afro-américains, le livre ressemblent à la lutte pour les droits des noirs dans les années 1960-70 aux Etats-Unis. »
Non seulement il avait raison, mais je dirai même plus : l’histoire est tellement universelle dans la quête de reconnaissance sociale, dans le récit de l’exclusion des minorités, et de la peur de l’inconnu qu’elle pourrait être transposée à chacune des luttes des minorités depuis que le monde est monde. SG Browne nous a écrit un thriller, mais c’est également un roman satyrique, un roman humoristique à l’humour bien noir, et ce mélange est carrément détonnant, surtout que, après avoir lu le titre, on devine qu’il s’agit également d’une histoire d’amour. Ce n’est pas pour rien que la FOX a acheté les droits du bouquins pour l’adapter au cinéma, même si le projet n’en est pour l’instant qu’au développement. (Depuis 2010, j’espère que le poussin n’a pas été étouffé dans l’œuf )
En clair, si vous n’avez pas le moral, que vous avez besoin de rire, de lire quelque chose de construit, de réfléchi, et d’intelligent, ne cherchez plus, vous avez trouvé!
Je ferai un petit aparté pour parler en quelques mots de la Librairie Humeurs Noires de Lille. Je n’ai pu y aller qu’une fois en raison d’une vie professionnelle bien remplie de laquelle découle un manque considérable de temps, j’en suis ressortie avec trois ou quatre bouquins, y compris pour les enfants. En 3 minutes, Olivier a su me proposer LES titres qui, d’après lui, me plairaient. J’en ai lu deux jusqu’à présent, celui-ci, et Soul of London, il a vu juste à chaque fois. Tout ça pour vous dire que si vous cherchez un endroit où trouver des polars, des thrillers, ou des romans noirs, et ce, même pour les enfants, que vous aimez partager un moment avec des passionnés, et même prendre un café et échanger avec vos auteurs préférés, Humeurs Noires est THE place to be à Lille.
Infos pratiques 
Date de sortie : Mai 2013 en France, 2009 aux USA (Breathers, A Zombie’s Lament)
Éditeur : Mirobole-Editions
Prix du format numérique : 12.99€
Prix du format papier : 21€ en broché, environ 8€ en format poche
Site web de l’auteur : http://sgbrowne.com/