Depuis des siècles, les humains traitent les fées, dont ils redoutent les pouvoirs, comme des animaux dangereux. Lorsque la princesse Yuri reçoit une lettre de son père lui enjoignant de quitter le Japon pour le rejoindre, elle s’empresse d’obéir. Mais à son arrivée, elle découvre avec stupeur qu’elle a été promise à l’héritier du trône de France ! Dès lors, sa vie semble toute tracée… jusqu’à ce qu’une femme lui propose un choix : rester et devenir ce que la société attend d’elle ou partir avec cette seule promesse : « on vous trouvera, et on vous aidera.» Et si ce « on » était la dernière personne que Yuri pouvait imaginer ?
« Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d’un pas ferme »
Saint Augustin
Après avoir lu un thriller policier écrit par une professeure de lettres classiques, j’ai attaqué ce que je croyais alors être une dystopie écrite par un barde (je ne suis pas un expert, mais je présume qu’on dit un barde comme dans la BD Astérix « La Rose et le Glaive »).
Avant de commencer à vous donner mon avis concernant ce livre, il faut que je précise deux choses :
-Premièrement, je ne connais que très peu de livres de fantaisie. Mon avis ne sera donc pas celui d’un connaisseur, mais celui de quelqu’un qui commence à découvrir ce style littéraire.
-Deuxièmement, il faut que vous sachiez que Dans l’ombre de Paris est un livre que je ne voulais pas aimer, ni même mentionner sur ce blog pendant un temps (même si il a au moins une mention de la Beltane dans ses pages si je me fie à mes souvenirs et à mes notes). Cela vient du fait que quand j’ai commencé à lire ce livre, j’ai fait un tas d’erreurs d’interprétation dopées par le fait que j’étais alors impulsif comme Sun Wukong (que je compte vous présenter dans une prochaine chronique). J’ai même pendant un temps envisagé de ne pas finir ma lecture de ce livre. Je me suis néanmoins dit « Je vais le finir. Quand j’ouvre un livre, je dois le finir à moins que sa lecture ne soit absolument insupportable ou toujours vraiment ennuyeuse et/ou sans intérêt après la barre des 100 pages ».
Comme vous pouvez le constater, ce livre m’a fait changer d’avis étant donné que j’ai écrit une chronique à son sujet. Une chronique qui fait partie d’une trilogie dont j’ai dit qu’elle était consacrée à trois livres d’élite qui plus est.
Vous devez alors vous demander qu’est-ce-qui m’a fait changer d’avis concernant ce livre. Je vais vous présenter cela dans les points positifs du livre, mais avant cela je dois vous présenter le livre et ses points négatifs.
Présentation du livre :
Dans l’ombre de Paris est un ouvrage de fantaisie écrit par Morgan of Glencoe, un barde qui vit en Bretagne.
Il a été nominé pour les V&S Awards 2020 dans la catégorie Fantasy et en est sorti grand gagnant avec 53% des votes. Il fait aussi partie de la sélection du Prix Elbakin 2020 dans la catégorie « Romans francophones jeunesse« .
Il a un prequel numérique (que je ne lirai donc pas car je ne lis que des livres en papier) qui est sorti il y a peu et un tome 2 qui vient tout juste de sortir et qu’il me tarde d’attaquer.
Comme le veut la tradition je laisse l’auteur vous présenter son livre dans une vidéo jointe ci-dessous.
Mon avis:
-Les défauts :
Le gros défaut de ce livre est qu’il n’explique et/ou ne justifie pas ou pas assez certains de ses passages les plus importants (à moins que ma mémoire ne me fasse défaut). Il y a au moins un moment où j’ai l’impression que le livre ne se donne pas la peine de donner une autre justification que « c’est pour les besoins de l’histoire » alors qu’il pourrait l’expliquer relativement facilement (je dis cela car j’ai lu un livre qui a une situation similaire et qui donne une explication satisfaisante: Comme une aurore dans la brume d’Aurélie Depraz). Je ne peux hélas pas vous dire de quoi il s’agit, le moment en question étant bien trop crucial pour être spoilé. Cela dit, les actions que je qualifierai comme étant insuffisamment justifiées aussi lourdes de conséquences soient-elles sont peu nombreuses. La majorité des passages reste justifiée et ce défaut n’empêche pas ce livre d’être très bon.
Il manque un mot au début de la page 114 où il est écrit « manquant se » au lieu de « manquant de se ».
À la fin de la page 155, je pense que « table de » aurait été bien plus approprié que « table à ».
Je tiens aussi à souligner que l’épilogue est vraiment très mal placé, le lecteur risque de le rater. Et il ne faut surtout pas le rater, il est bien trop bon pour ne pas être lu.
-Les qualités :
-Le vocabulaire :
Morgan of Glencoe écrit des phrases composées d’un vocabulaire aussi riche qu’élégant. Mon exemple préféré est l’utilisation d’une expression très intelligente dont j’avais oublié l’existence à la page 165: « Reste à savoir de quelle manière vous désirez être aidée. Voulez-vous un poisson, ou apprendre à pécher ? ». Cette phrase, bon sang, cette phrase…
Et encore, c’est un exemple français, mais il y a aussi des passages en anglais et en japonais. Je ne peux pas juger ceux qui sont en japonais, mais ce qui sont en anglais, sont des perles.
-Les éléments rappelant l’Histoire de notre monde :
Quand j’ai commencé ce livre, j’ai pensé qu’il se déroulait dans le monde réel, probablement quelque part dans notre passé. Ce n’est pas le cas, mais il y a de nombreux éléments qui rappellent l’Histoire de notre monde ce que j’aime beaucoup (même si je vais souvent un trop loin dans l’interprétation, mais je suis là pour vous parler de la façon dont j’ai vécu ma lecture de ce livre après tout).
Pour vous donner quelques exemples…
-Le discours du père de Yuri au début du livre n’est pas sans rappeler la célèbre formule « Panem et circenses » (bon là pour le coup, c’est peut-être moi qui vais un peu trop loin).
-La description de ce que les membres du personnel du train font avec leur argent m’a rappelé l’histoire de la vie des mineurs de la révolte d’Eureka (un moment décisif de l’Histoire de l’Australie) telle qu’elle est décrite dans l’excellent livre Châteaux et places fortes de Simon Adams.
-Le mot assassin est remplacé par son ancêtre : le mot Hashishiyyin.
-Le passage avec les toilettes me rappel un célèbre moment de la vie de Gandhi où sa femme s’étonne de le voir nettoyer les toilettes, une tâche qui était habituellement réservée aux intouchables. Si vous ne connaissez pas ce passage, je ne peux que vous recommander le film Gandhi et/ou le tome 1 des bandes-dessinées Les grands témoins en BD.
-La réflexion comme quoi la noblesse est celle de l’esprit et non de la naissance (que je tiens à souligner étant donné que je suis un sang bleu et que je suis tout-à-fait d’accord avec cette réflexion) n’est pas sans rappeler Christine de Pisan…
…qui fait partie de la longue liste de femmes qui mériteraient à mon humble avis d’être bien plus étudiées en cours de français avec Georges Sand, la Comtesse de Ségur, Madame de Sévigné, Madame de Lafayette et peut-être même Olympe de Gouges (là-encore, c’est moi qui vais un trop loin dans l’interprétation, mais là encore je suis là pour vous parler de comment j’ai vécu ma lecture de ce livre). Cela me donne une transition toute faite pour le point suivant,
Ce livre évite de tomber dans le piège de juger une personne sur ce qu’elle est plutôt que ce qu’elle fait (peut-être parceque Morgan of Glencoe a vu l’excellente série animée Avatar, le dernier maître de l’air que vous n’avez pas le droit de ne pas regarder) avec autant d’adresse que la série Miss Fisher (je sais que je l’ai déjà dit, mais il faut que vous regardiez cette série disponible sur Netflix). Vous connaissez probablement ce sujet si vous avez lu et/ou vu Harry Potter et la Chambre des secrets.
Je tiens à souligner cela, car l’une des raisons pour lesquelles je me suis emporté au début de ce livre est le fait que je me suis alors senti personnellement attaqué. J’ai pendant un temps eu l’impression que ce livre insinuait que le fait d’être un sang bleu implique d’être une mauvaise personne. Voyez-vous, j’ai été victime de harcèlement (surtout scolaire) par le passé et cela m’a donné la très mauvaise habitude de voir la haine et le reproche un peu partout (je tiens à préciser que j’essaye de me défaire de cette mauvaise habitude). Il a fallu que je prenne le temps de me rappeler que Yuri, l’héroïne (ou du moins la protagoniste) est une princesse. J’ai ensuite atteint les points où le livre commence à explorer les personnalités des différents personnages titrés et j’ai là encore réalisé que je m’étais emporté sur un coup de tête en faisant une mauvaise synthèse de ce que j’avais sous les yeux.
Je n’ai rien contre les histoires manichéennes qui ont des factions qui sont entièrement noires et blanches (Le Seigneur des anneaux a cela et il en fait une de ses forces), mais j’ai quelque chose contre les histoires qui prennent des groupes de personnes qui existent dans le monde réel et qui font passer un message comme quoi une personne est bonne ou mauvaise seulement en fonction du groupe duquel groupe elle vient. Heureusement, ce livre ne tombe pas dans ce piège. Tout (ou presque) est plus ou moins gris plutôt que d’être noir ou blanc. Cela me donne, là encore une transition tout faite pour le point suivant,
-Les antagonistes :
Certains des personnages de l’histoire sont plus des antagonistes que des méchants (ce que j’apprécie).
Il y a par exemple des moments où je souhaitais que le colonel et son aide de camp atteignent leur objectif. En soi ils étaient victimes des actions de la princesse (qui a néanmoins fait exactement ce qu’il fallait faire) et j’avais de la peine pour eux de ce fait. Ils ne méritaient pas la menace qui pesait sur eux. Hélas, le prix à payer pour qu’ils atteignent leur objectif n’a fait que s’aggraver avec le temps.
Le père de Yuri est probablement le personnage le plus gris de l’histoire. L’épilogue le rend plus complexe et j’ai bien envie de voir comment il va évoluer.
Cela dit, il y a des antagonistes qui sont vraiment des méchants à part entière. Le violeur par exemple est un méchant pur et dur et n’a pratiquement rien qui puisse excuser tout le mal qu’il fait.
Pour le Dauphin… c’est compliqué. Il veut juste retrouver sa fiancée. Néanmoins, le discours de sa mère m’amène à penser qu’il agit peut-être plus de façon mécanique du fait de son éducation que de façon naturelle et qu’il n’est pas réellement comme ça à l’intérieur de lui-même. Si c’est le cas, alors j’ai de l’empathie pour lui. Mais ce n’est que mon interprétation et je me trompe peut-être autant que le roi Jayanegara quand il pensa que c’était une bonne idée de s’intéresser à la femme de son chirurgien juste avant que ce dernier ne l’opère.
-L’univers du livre :
Quand je disais que je considérais que ce livre est ce que vous obtenez lorsque vous laissez un barde écrire une dystopie, je ne faisais pas seulement allusion à la profession de Morgan Of Glencoe. Voyez-vous, ce livre est une sorte d’hybride entre un conte fantastique et une dystopie socio-politique. C’est en quelque sorte 1984 avec des créatures mythologiques et des éléments empruntés à notre monde et à notre Histoire. C’est une bien piètre description je vous l’accorde plus que volontiers, mais l’univers atypique de ce livre est aussi bon que difficile à d’écrire. Enfin…il est atypique pour moi qui ne connais que très peu d’ouvrages de fantaisie. J’aimerais d’ailleurs beaucoup connaitre l’avis d’un ou de plusieurs connaisseur(s) de ce genre sur ce livre pour savoir s’il(s) le trouve(nt) atypique pour un livre de fantaisie. Je dois admettre que j’ai été surpris quand j’ai appris que ce livre était considéré comme un ouvrage de fantaisie car je croyais alors que la fantaisie impliquait une ambiance médiévale et que ce livre était une dystopie (je vous ai dit que je n’étais pas un habitué de ce genre de livre).
Comme quoi j’ai vraiment besoin de revoir la vidéo (pourvue de sous-titres en français) jointe ci-dessous.
L’univers de ce livre a une ambiance qui évoque le XIXème siècle et le tout début du XXème siècle un peu comme Fullmetal Alchemist: Brotherhood, qui soit dit en passant est mon animé préféré. Je l’ai cependant découvert après avoir lu ce livre et n’ai donc pas pensé à cette ressemblance pendant la lecture. Ce monde est composé des trois monarchies autoritaires sorties tout droit de nos livres d’Histoire (avec des modifications ça et là). Je dois admettre que j’ai pendant un temps été mis très mal à l’aise suis mal à l’aise avec le fait que des monarchies aient le mauvais rôle (ayant vécu en Angleterre pendant un temps, j’ai une fascination pour les monarchies qui sans égaler celle de Stéphane Bern est néanmoins assez forte). C’est une autre raison pour laquelle que je me suis emporté. Mais après que ma tête ait eu le temps de refroidir j’ai repensé au fait que l’’auteur les utilise pour créer une ambiance à la Victor Hugo que j’aime énormément (sans parler des parallèles fascinants avec les monarchies autoritaires de notre monde et la fascinante exploration d’un modèle alternatif de monarchie et de noblesse avec le monde des selkies).
Cela va me permettre de parler d’un autre détail qui m’a énervé, mais dont j’ai fini par réaliser qu’il était une qualité: la récupération des symboles français par le régime autoritaire du Roi. Il m’a fallu un moment pour me souvenir que ça fait partie de l’essence d’un régime autoritaire de s’emparer de symboles nationaux, mais quand je m’en suis souvenu, je suis tombé en admiration devant la façon dont ce livre mettait cela en scène. D’ailleurs le livre ne le dit pas, mais je ne serais pas étonné d’apprendre qu’à un moment, le Dauphin aurait été tenté d’encourager ses troupes avec la citation de Saint Augustin que j’ai mis au début de cette chronique pour faire l’apologie de l’attitude de la protagoniste et des ses amis.
Un autre élément sorti des livres d’Histoire et présent dans cet univers est l’orient express (qui a lui aussi été modifié ça et là au point de me faire un peu penser au transsibérien). Il a évidemment son traditionnel crime comme dans James Bond avec Bons Baisers de Russie (que j’ai vu en film, mais dont je n’ai pas lu le livre d’origine) et bien sur dans les aventures d’Hercule Poirot avec Le Crime de l’Orient-Express.
Et tant qu’à parler de ressemblances, je dois admettre que les habitants des égouts me rappellent les Morlocks de l’univers Marvel (à ne pas confondre avec les Morlocks de La Machine à explorer le temps de H. G. Wells qui inspirèrent le nom des Morlocks de Marvel).
Mais le plus fascinant concernant cet univers reste que c’est que bien qu’il ressemble à une version un peu récrite du monde du XIX-XXème siècle, c’est un univers où en plus des humains, il y a des créatures qui semblent sortir tout droit des mythes et légendes de notre monde comme des fomoires, des feux follets, des sylphes ou encore des selkies. Leur aspect (tel que je l’imagine à partir de ce qui est écrit) est (à mon humble avis de profane) très original.
Maintenant que j’y repense… si l’Europe de ce monde a de telles créatures… se pourrait-il que le Japon de ce monde ait des Yôkaïs?
Si vous ne savez pas ce qu’est un Yôkaï, je ne peux que vous recommander la terrifiante vidéo de l’honorable Louis-San jointe ci-dessous.
-Le sens du détail :
Je tiens à souligner le sens du détail pour la difficulté à tirer avec un pistolet. J’ai eu l’occasion d’en utiliser un (pendant une sortie dans un club de tir où j’étais supervisé comme il se doit) et je confirme que c’est exactement comme dans le livre (pour la petite anecdote, c’est pour cette raison que les pelotons d’exécution utilisent des fusils et non des pistolets). Et tant qu’à parler de cela, j’apprécie beaucoup le fait que ce livre démontre les horreurs de la peine de mort. En soi je pense que c’est quelque chose que l’on retrouve dans pratiquement toutes les dystopies, mais comme je n’en connais que très peu, je préfère ne pas prendre de risques et éviter de généraliser (cette précaution vaut aussi pour les ouvrages de fantaisie).
-L’arrivée à Dinotopia:
Ce livre utilise un de mes ressorts scénaristiques préférés. Un ressort que j’appel « une arrivée à Dinotopia » (LinksTheSun ayant donné un nom à un ressort scénaristique, je ne vois pas pourquoi je n’aurai pas le droit d’en faire autant).
Ce ressort implique de mettre au moins un personnage dans un cadre (généralement une culture ou un pays) dont il ne soupçonnait pas l’existence (ou qu’il connait mal, généralement parce qu’il n’a auparavant connu ce cadre qu’à travers les récits de ses détracteurs) et le forcer à explorer et découvrir ce nouveau cadre pour essayer de s’y intégrer (l’exploration est souvent accompagnée par au moins une préparation qui devra avoir un paiement plus tard). C’est par exemple ce qui se passe quand Harry Potter est emmené par Hagrid dans le monde des sorciers pour la première fois ou quand Blake et Mortimer apprennent qu’ils sont en Atlantide dans L’Énigme de l’Atlantide. C’est aussi un processus très utilisé dans les romans d’Aurélie Depraz qui aime beaucoup avoir un héros et une héroïne qui viennent chacun d’un pays (ou d’un territoire) différent. Cendrine Bertani utilise aussi ce ressort scénaristique à un certain degré dans Le premier tome des Légions d’Hadès.
-La critique du viol :
L’utilisation de la tentative de viol et de ses conséquences me rappel la malédiction des Labdacides qui est à l’origine de ce qui arrive à la famille d’Œdipe en d’autres termes l’une des choses que je suis le plus ravi de ne pas avoir eu à étudier davantage en cours de français (sérieusement pourquoi faut-il passer une éternité à travailler sur l’histoire cauchemardesque d’un homme qui se crève les yeux alors qu’il serait possible d’étudier une bonne pièce de Feydeau ?).
Le livre prend aussi le temps d’expliciter ce qu’est un viol et nous montre même le procès. J’aime beaucoup cela car il y a des personnes qui voient le viol partout (ce qui est une mauvaise chose) et d’autres qui ne le voient nulle part (ce qui est également une mauvaise chose). Ce livre le voit là où il est et nous montre comment en faire autant (ce qui est ce qu’il faut faire).
Il y a toute une enquête pour confirmer que c’est bien d’un viol qu’il s’agit, puis du fait que c’est bien le violeur qui est fautif. Et tant qu’à parler du fait que le violeur soit fautif au-delà du fait de commettre le viol, le livre explore le mal qu’il y a derrière le fait que le coupable refuse de reconnaitre que ce qu’il s’apprêtait à faire était mauvais. Ce faisant, l’ouvrage s’attaque à des idées reçues, à la culture du viol, voir même à la masculinité toxique.
Je pourrais développer encore plus là-dessus, mais ayant une chronique à préparer sur un livre traitant du viol, je ne vais pas m’étendre davantage sur le sujet.
-La puissance:
Si je ne devais parler que d’une seule chose concernant ce livre, ce serait sa puissance. Je me suis pris un de ces coups de poing dans le ventre au niveau des émotions en lisant ce qu’il me restait à lire. Ce livre s’est vraiment dit « alors comme ça tu as osé penser que je ne mérite pas d’être lu en entier à vitesse normale (j’ai essayé de le finir en quatrième vitesse à un moment) viens ici chroniqueur amateur (ce que je suis d’ailleurs), on va voir qui est le patron ». Et je peux vous dire que ce livre m’a fait regretter de l’avoir si mal jugé.
Le dernier acte était adictif, j’ai renoncé à faire autre chose que lire tout ce qu’il me restait à lire dans ce livre. Ce passage est du niveau de la chanson (clip inclus) Uprising du groupe Sabaton (qui soit dit en passant est mon groupe de musique préféré) et pour que je le dise, il faut que ce soit vraiment sacrément costaud car cette chanson et son clip me brisent le cœur à chaque fois. Depuis que j’ai lu ce livre, je ne peux plus écouter cette chanson et/ou regarder son clip sans penser au climax du monument littéraire qu’est « Dans l’ombre de Paris ». Rien qu’à y repenser, j’ai une boule dans la gorge et l’estomac noué. La fin (qui est digne du film La Menace) est énorme et l’épilogue est le plus puissant que j’ai jamais lu. Il conclut magnifiquement l’histoire en faisant sauter tous les feux d’artifice émotionnels qui pouvaient encore être utilisés. Et ce n’est pas facile à faire après tout ce qui s’est passé plus tôt dans l’histoire. Ce livre m’a bouleversé comme aucune fiction auparavant. Pour vous dire, j’écris le passage que vous lisez actuellement juste après avoir fini la lecture du livre et je suis en train de trembler et de respirer nerveusement. Mes bras sont épuisés (ils le sont vraiment, je me demande comment j’arrive à écrire ce que j’écris). Je m’écroule presque sur mon bureau vaincu. J’ai été écrasé à plate couture. Dans l’ombre de Paris remporte haut la main le duel qui nous opposait. J’ai l’impression d’avoir été un piètre adversaire tant le triomphe de ce livre sur moi est immense. Le lendemain matin je ressens encore physiquement le bouleversement depuis que je me suis réveillé. L’impact est si important que je ne sais pas si j’aurai la force de lire ce livre une nouvelle fois (je ne plaisante pas, je me pose réellement cette question).
Conclusion :
Morgan of Glencoe écrit bien mieux qu’Assurencetourix ne chante.
Jamais un livre n’avait réussi à remonter la pente de mon estime à ce point et d’une façon aussi fulgurante ! Il m’a fallu un moment pour bien le comprendre, mais il me guida sur la bonne voie et me fit découvrir son vrai visage et je me suis mis à l’aimer de plus en plus (alors que je voulais le boucler et ne pas l’aimer). Je me sens désormais comme DutchBondFan après son visionnage du Casino Royale de 2006. Je suis si ravi de réaliser que je m’étais trompé concernant ce livre. Il est époustouflant. Vraiment, lisez-le ! Il n’a pas le droit d’être aussi méconnu avec une qualité pareille.
Ce livre m’a aussi aidé à réaliser des choses concernant moi-même (comme le fait que je ferai un excellent agent de censure, ce que j’ai eu du mal à admettre).
Je me demande parfois si Disney va (dans un futur relativement lointain) chercher à adapter cette histoire en film d’animation (ce ne serait pas la première fois qu’ils adapteraient un livre français qui ne semble pas du tout se prêter à une adaptation en dessin animé pour enfant après tout).
Je ne vous mets pas en garde contre les erreurs d’interprétation dont je parle depuis un moment car je doute que vous y soyez confrontés vu que ces erreurs ont été causées par des défauts propres à ma façon de penser.
Dans l’ombre de Paris, je te présente toutes mes excuses. Tu es de loin le livre que j’ai le plus mal jugé de toute ma vie à l’heure actuelle. Puisse cette modeste chronique t’aider à connaitre le succès que tu mérites.
Il y a une montagne de choses que je pourrais encore dire à propos de ce livre, mais la chronique est déjà trop longue, alors je vais en rester là. Mais sérieusement, ce livre vaut le coup d’œil. Il est à mes yeux un chef-d’œuvre.
Si vous souhaitez le commander:
https://livre.fnac.com/a13495391/La-Derniere-Geste-Tome-1-Dans-l-ombre-de-Paris-Morgan-of-Glencoe
Maintenant que je vous ai parlé des chefs d’œuvres que sont « Les Légions d’Hadès – Tome 1 : Le réveil» et « Dans l’ombre de Paris », il me tarde de vous parler du livre que j’ai lu après: un chef d’œuvre dont il ne faut presque rien dire (c’est embêtant mais tout ce qu’il y a de plus justifié). Je vous présenterai ce livre dans ma prochaine chronique.
Merci d’avoir pris sur votre temps pour lire cette chronique.
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Bonnes lectures et à bientôt pour de nouvelles découvertes.