Des chemins tracés, mais à la craie, comme une marelle aux lignes brisées
Une rencontre avec l’instrument, avec le talent
Tel un espoir, un poing levé
Compenser l’absence, ébranler les codes, de combats en harmonies
Une évidence à exprimer, un souffle prégnant
La promesse de nos mains uniesAu delà de la romance, De nos propres mains relate avant tout deux destins croisés, deux parcours qui brillent par leur différence, leur pugnacité. Le reste est sur la couverture.
Racontage de vie (encore).
Il y a peu, j’ai eu une mauvaise nouvelle. Rien de très grave, certes, mais suffisante pour me plomber le moral comme il faut et m’angoisser. J’avais découvert la plume de Bastien Pantalé peu avant et comme son écriture m’a fait du bien, j’ai décidé de lui demander conseil sur le titre qu’il conseillerait à quelqu’un qui a besoin de réconfort et d’espoir. J’hésitais entre « L’Eveil » et « De nos propres mains », si vous avez lu le titre de la chronique, vous savez celui qu’il a choisi ^^ .
Chronique
Dans ce contexte, le début a été déroutant : on commence par une gamine harcelée à l’école, puis un gamin qui pour entrer dans un gang doit brûler un chat… (spoiler alert : l’auteur n’est pas un monstre, le chat va bien) Puis, on continue la lecture, on s’attache aux personnages, à leurs blessures, à leurs histoires. Il est d’ailleurs difficile de vous parler de l’histoire, vu qu’à mes yeux, elle n’est qu’anecdotique : « De nos propres mains » n’est pas un roman d’action, l’auteur saute habilement les années et les lieux, pour au final ne garder que ce qui compte vraiment : les émotions et les sentiments et les relations humaines au travers d’événements clés dans la vie d’Anne et Dimitri.
Bastien Pantalé gère d’une main de maître le passage d’un personnage à l’autre, d’une époque à l’autre. Dans une autre chronique, je disais que je n’étais pas fan des narrateurs multiples, même si « Immortel Ad Vitam » de Cécile Pommereau m’a fait revoir mon jugement. Dans « De nos propres mains », c’est une des forces du roman : le lecteur peut réellement s’immerger dans la vie des deux personnages et suivre leur évolution. L’écriture de l’auteur est brillante, car elle s’adapte vraiment aux personnages et surtout elle évolue avec eux. Que ce soit le gamin d’un quartier défavorisé ou la boxeuse professionnelle, on n’hésite pas un instant : on sait qui on accompagne.
Les personnages sont un autre point fort de ce livre. Pour Anne comme pour Dimitri, la vie n’est pas facile, pour des raisons différentes. Anne vient d’une famille aisée, mais souffre d’une absence, un vide, un manque d’affection, alors que Dimitri vit seul avec sa mère qui fait tout ce qu’elle peut pour que son fils ne manque de rien dans un quartier populaire. Au final, pour les deux, c’est un peu la même histoire, le même combat, que ce soit à travers la boxe pour Anne ou le piano pour Dimitri. Je l’ai déjà écris plus haut, on s’attache facilement à eux, et de ce fait on enchaîne les pages, pour savoir si ils vont pouvoir réaliser leurs rêves, comment ils vont se rencontrer, comment ça va se passer pour eux en fait. Ce sont des personnages imparfaits, profondément humains, dans lesquels le lecteur se retrouvera forcément, au moins un peu.
Dans la note finale, l’auteur s’excuse auprès des amateurs de romance de ne pas avoir fait une romance classique. Bon, on va pas se le cacher, si je n’ai pas encore fait de chronique de romance c’est parce que je n’aime pas ça. Justement, l’originalité de cette romance est de se détacher du traditionnel schéma de romance « coup de foudre, couple parfait, embrouille et re-couple parfait ». C’est une nouvelle façon d’envisager une romance, et sans doute une attitude plus saine que le couple ultra-fusionnel étouffant classique. En lisant le livre, c’est évident, ça ne pouvait être qu’Anne, ça ne pouvait être que Dimitri, et leur relation est admirable. C’est le genre de relation qu’on espère vivre (enfin, c’est le cas moi en tout cas) : ensemble, mais chacun son chemin malgré tout, le chemin que l’on construit de nos propres mains : quel beau message !
A nouveau, sortir des sentiers battus est une réussite, un très agréable moment de lecture.
Le seul point « négatif » c’est que pour les néophytes en musique classique, il peut-être difficile de comprendre la sensibilité des morceaux sans les connaître. Je me permets donc de vous partager ma playlist Spotify qui reprend les œuvres de classiques citées dans l’ouvrage. Croyez-moi, en musique, c’est encore mieux !
Pour vous le procurer :
Auteur : Bastien Pantalé
Titre : De nos propres mains
Editions : auto-éditié / L’intemporel
Pour acheter le livre sur Amazon, c’est par ici !