« Nous avons vénéré des dieux au point d’en oublier la Terre. Nous aurions dû être plus reconnaissants à son égard et pourtant, au lieu de cela, nous l’avons bafouée et humiliée. Deux ans après nous avoir fait subir sa colère et anéanti une partie de la population, la Terre a rendu la vie à des millions d’individus qu’elle a baptisée les Chasseurs.
Nous avons survécu au cataclysme pour, finalement, devenir les témoins de notre propre extinction.
Le plus grand fléau de tous les temps arrive à nos portes, mais nous avons décidé de ne pas nous laisser faire et de nous battre afin de préserver le peu qu’il nous reste.
Avec l’approche d’une guerre entre les Chasseurs et les humains, il nous vient une question que nous aurions aimé ne jamais avoir à nous poser : Et si demain n’existait plus ? »
Chronique :
Ce livre végétait dans ma PAL (pile à lire) depuis un long moment. Depuis février (2017) pour être exacte. J’ai enfin pris le temps de le découvrir.
Nous suivons ici Marie, dans un univers dystopique post-apocalyptique. La Terre a été frappée par un astéroïde deux ans auparavant. Ce cataclysme a détruit une bonne partie du monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. Marie a survécu, mais elle a perdu son mari et ses deux fillettes. Elle tente de réapprendre à vivre avec les nouvelles règles, imposées par le WCC, la nouvelle institution politique mondiale. Mais comme toutes les institutions politiques, la World Congress Community semble ne pas dire toute la vérité. Alors quand elle annonce la découverte des « Chasseurs », Marie ressent le besoin de vérifier certaines choses par elle-même.
Les nouveaux zombies ?
Des dystopies post-apocalyptiques, il y en a plein les rayons des librairies. Plein les télévisions. Plein partout. On nous sort du zombie à longueur d’année, avec plus ou moins d’efficacité, plus ou moins de recherche dans l’élaboration de la mise en scène, qu’elle soit littéraire ou audiovisuelle. Si ce roman sort un peu du lot, c’est grâce à son originalité dans le traitement du concept des morts-vivants. Ici, les zombies ne sont pas stéréotypés. Et non : ils ne grognent pas, ne boitent pas sur leurs deux chevilles cassées, et ne dévorent pas tout ce qu’ils trouvent à belle dent. Enfin pas tout à fait.
Et c’est rafraîchissant de lire un nouveau point de vue sur cette thématique. D’autant qu’il n’y a pas que ce point qui change un peu de l’ordinaire. Il n’y a aucun dialogue dans le livre. Et ça ne manque pas, tant la narration est, elle aussi, particulière. Le narrateur donne le point de vue des hommes de notre époque, passe à celui de Marie, pour présenter, de temps à autre, celui des hommes d’après le cataclysme. Cela pourrait être désorientant, mais c’est bien structuré.
Chaque fin de chapitre est ponctuée d’une « citation ». Et c’est peut-être le seul point négatif que l’on pourrait trouver à ce premier opus. Les citations ont un côté moralisateur qui peut gêner certains lecteurs. Pour autant, cette technique est cohérente avec l’intrigue du livre et la plume de l’auteur est profonde en plus d’être originale. Associer une critique sociale à une conception imaginaire n’est pas nouveau, mais provoque parfois des maladresses, et Ludovic Metzker s’en sort avec brio.
« Et si demain n’existait plus » n’est pas un roman lisse. Il appelle les choses par leur nom. Il y a de l’émotion, positive, négative, de la violence, du sexe. Bref, c’est un livre sur la vie. Telle qu’elle est vécue par une partie de la population de nos jours. Tel qu’elle pourrait le devenir.
Infos Pratiques :
Auto-édition
Sortie le 25 octobre 2015
Prix du format numérique : 2.99€ sur Amazon
Prix du format broché : 12.99€ sur Amazon
Site de l’auteur : www.ludovicmetzker.com