» Encore six heures et je serai mort. Est-il bien vrai que je serai mort avant la fin du jour ? » Bientôt, sa tête roulera dans la sciure. Jugé, emprisonné, enchaîné, il attend dans l’épouvante. » J’ai peur » – et notre peur grandit avec la sienne. L’aumônier viendra, puis les assistants du bourreau. Il montera dans la charrette, traversera la foule hideuse. Au bout de la marche au supplice, l’apparition de la guillotine. On dit qu’on ne souffre pas, que c’est une fin douce, mais qui le sait ?
Avec lui, nous vivons ce cauchemar, cette absurdité horrifiante de la peine capitale que personne avant Victor Hugo n’avait songé à dénoncer.
Vous connaissez probablement ce livre et son auteur, mais je vais tâcher d’en faire une présentation résumée comme si vous ne les connaissiez pas. Je tiens à préciser que je l’ai lu il y a longtemps, que je ne suis pas un expert en la matière et que je ne suis pas à l’abri d’une erreur.
La préface de ce livre fut rajoutée par Victor Hugo en 1832 après la publication de son œuvre en 1829. Cet ouvrage est une œuvre engagée en faveur de l’abolition de la peine de mort et fut même adapté en bande dessinée. C’est sans conteste, l’une des réalisations les plus célèbres et les plus étudiées (j’ai moi-même eu le privilège de l’étudier plusieurs fois à l’école) de Victor Hugo.
L’auteur y met en scène le personnage d’un condamné à mort, qui se trouve être le narrateur, fournissant ainsi un point de vue interne de prime importance. Le livre commence peu avant sa condamnation à mort et se termine juste avant son exécution. On y retrouve nombre de critiques implicites de la société qui rappellent furieusement « Les Misérables » (peut-être le seul ouvrage à m’avoir fait ressentir en pire ce que j’ai ressenti en lisant ce livre). Victor Hugo y montre bien comment la misère et le mal, en France, en ces temps, s’auto-entretenaient. Notamment à travers le témoignage d’un condamné à mort (que rencontre le narrateur), qui — affaibli par le bagne — dût vivre en délinquant ce qui lui valut sa condamnation à mort. Cela permet aussi de démontrer la cruauté du système judiciaire de l’époque.
Il faut bien admettre que Victor Hugo arrive à annihiler en quelques phrases à peine les arguments en faveur de la peine capitale et réussit l’exploit de faire ressentir à chacun de la compassion pour un condamné à mort. Malheureusement, pour que cela soit possible, il a sacrifié le détail de ce pour quoi le narrateur fût condamné. Cela peut paraître décevant de prime abord, mais en soi c’est un choix pertinent, Hugo voulant parler de ce à quoi le narrateur est condamné et non pas de ce pour quoi il est condamné.
J’estime que la lecture de ce livre devrait être rendue obligatoire pour chaque personne partout dans le monde. Certes, il est très connu, pourtant, le débat autour de la peine de mort existe encore, alors qu’il aurait dût disparaître depuis des siècles. S’il existe, c’est que ce livre n’est pas assez étudié, c’est en tout cas la seule explication logique que je sois parvenu à trouver à ce jour.
Avant de finir, je pense que je me dois de vous recommander ces quelques liens :
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Si cette dernière vidéo vous est familière, c’est normal, elle fût utilisée dans ma chronique sur « Treize années à la cour de Russie »
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Il est gratuit en format numérique. (comme la grande majorité des classiques)
Certes, je vous l’accorde, ce livre aurait mérité une bien meilleure chronique, mais je ne veux pas gâcher votre future lecture et puis je ne suis pas un expert en la matière. Aussi, je préfère être sobre pour cette fois.