Par une nuit sans lune, quinze auteurs se sont réveillés en sursaut. Quelque chose murmurait d’entre les murs, chuchotait sous les vieilles lattes des planchers. Quelque chose grattait derrière les portes verrouillées. Ils entendirent hurler des âmes torturées. Alors ces quinze auteurs se sont levés et ont répondu à l’appel maléfique du Fantastique et de l’Epouvante, aux admonestations des forces du Thriller, du Polar, ou du Noir. Habités, ils ont tapé avec frénésie sur leurs claviers de l’imaginaire. Surfant sur les cris de souffrance, entre les giclées de sang chaud et les visages déformés par la terreur. Cela a donné des chapitres, cela a donné quinze nouvelles et un nouveau recueil d’Encres et de Sang…
Entrez, n’ayez pas peur, venez vous nourrir à leur jus littéraire, première pression à froid, première pression à mort.
Il s’agit là d’un recueil de nouvelles écrites par les auteurs qui seront présents au salon de Tulle les 19 et 20 mai prochains. Aussi bonne que l’édition 2017, cette cuvée toute fraîche comporte des nouvelles courtes, voire très courtes, d’autres plus longues, et explorent des genres différents avec des sujets et des styles différents.
Même si je les ai toutes appréciées sans exception, j’ai particulièrement aimé celles de Valérie Dufourd, de Céline St Charles et de Nicolas Lebreton. Avec une mention spéciale pour celle de Lou Vernet qui m’a réellement retournée.
Comme il s’avère difficile de faire un vrai retour sur des nouvelles parfois très très courtes, je me contenterai donc d’associer à chacune une phrase, un proverbe, une expression ou une citation selon ce qu’elles m’auront inspiré.
« Malbouffe » de Cédric Péron, très courte mais percutante : « La fin justifie les moyens ».
« Rien ne presse » de Nick Gardel, avec son écriture inimitable et drôle où tout est jeu de mots du titre jusqu’au mot fin : « Un homme averti en vaut deux »… ou pas !
« Deux nuits » d’Arnaud Codeville, l’une des plus longues, très gore et trash et dont l’héroïne s’appelle Sophie (arg) : « La famille, c’est sacré »
« Aspiration » de Michael Fenris, à l’humour noir et… décapant : « Tout vient à point à qui sait attendre »
« Gourmandise » de Lawren Shneider, le gourmet qui poste souvent des photos des petits plats qu’il a concoctés : « La gourmandise est un vilain défaut »
« Dominique… nique nique » de Valérie Dufourd, un petit chef-d’oeuvre de noirceur avec une chute surprenante : « Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse »
« Le jouet » de Franck Klarczyk, qui revêt des airs de « Twillight zone » : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse »
« L’homme en noir » de Céline Saint-Charle sur un sujet qui est de tout temps l’un de mes préférés (et si…) : « Rien ne sert de courir, il faut partir à temps »
« Le Black Billy Goat » de Sébastien Vidal, le cowboy de la Corrèze : « Enfer et contre tous »
« Echappée belle » de Katia Campagne, une bouffée d’air pur : « La vie est belle, profitons-en jusqu’au bout »
« Une soupe de scorpions » de Nicolas Lebreton, que j’ai trouvée tellement bien écrite : « Chacun son tour »
« L’autre nom » de lou Vernet, si belle, si poignante et si terrible : « Mourir d’aimer »
« Ce qu’il pouvait m’arriver de mieux » de Théo Lemattre très courte aussi : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé »
« Apnée » d’Ilona Troadec sur un thème d’actualité et une note d’espoir : « L’enfer, c’est les autres »
« Woods sweet woods » d’Anthony Signol sur un sujet qui m’évoque un film dont j’ai oublié le titre : « La mort n’est pas une fin »
Autant de genres, autant de sujets et autant de plumes différentes pour égayer vos soirées ou vos instants perdus… qui ne le seront donc pas.
Je vous engage fortement à acheter ce recueil qui, au-delà de vous procurer frissons et émotions, vous permettra d’avoir un aperçu du style d’auteurs que vous ne connaissez peut-être pas encore et contribuera au financement d’une association, d’un salon littéraire convivial et de qualité et de dons à des enfants malades.