Épidermiques et autres humanités – Bastien PANTALE

« Il eût suffi d’une fois, d’un coup de folie – ou de raison –, pour s’apercevoir que c’était cela, la liberté pleine et entière, le choix du roi. Ravir au Temps les clefs du jour, celles de la nuit, s’approprier ses règles pour mieux s’en délecter. Voir vraiment, s’émerveiller de tout, et surtout d’un rien. Nourrir nos corps de mets et d’amour ; bouffer et baiser, pour les plus jouisseurs d’entre nous. S’enivrer à en perdre haleine. Penser, ne plus penser. Aimer à pleins poumons, et jongler à s’en brûler les mains. Narguer les étoiles filantes, les subjuguer par notre immobilisme. Tourner en rond, puis à reculons. Se perdre dans des ruelles secrètes aux guidons de nos bécanes trop longtemps remisées, le vent dans les cheveux, la tête dans les nuages. S’imaginer des ponts, des filins, entre nos cœurs et nos destins. Sentir la pluie fouetter nos visages, et les larmes poindre, pour le seul plaisir de mélanger les saveurs. Vivre un instant, le faire vraiment. Réactiver la fabrique à souvenirs, et prendre de l’élan aussi, pour mieux rattraper le Temps qui file, nos jambes à son cours. »

Epidermiques est encore meilleur au format papier, au calme, face à la mer.

Voilà enfin un retour de lecture pour le dernier livre de Bastien Pantalé. Epidermiques et autres humanités n’est pas un livre comme les autres. C’est un recueil de pensées, sur un thème tellement vaste qu’il en devient universel.

J’ai traîné à faire ce billet alors que j’ai lu les textes il y a un moment déjà. Le rapport aux émotions rend la lecture intime, et je ne savais pas trop par où commencer.  Puis, je me le suis offert en format papier et je l’ai donc savouré à nouveau.

L’avantage des textes de Bastien Pantalé, c’est qu’ils ont un côté magique. J’ai lu certains textes trois ou quatre fois, et chaque lecture éclaire une nouvelle facette de ces écrits. Ils font vibrer quelque chose d’intime en nous, ils cherchent ce dont on a besoin. La grande sensibilité de l’auteur apporte une dimension supplémentaire à l’ouvrage, ce ne sont plus de simples mots, mais des moyens de faire vivre des émotions.

De part la variété des thèmes choisis, le lecteur ne peut être que touché : il y a forcément un ou autre passage qui vous rappellera un moment de votre vie, joyeux ou plus délicat. Je pense que le but de Bastien était de faire ressentir des émotions épidermiques (c’est le titre du livre, quand même) et je dois avouer que pour une hyperémotive comme moi, tous les textes ont fait mouche. Certains , comme « Toujours le dernier » ont été difficiles à lire, non pas de par la plume de l’auteur, qui est d’une finesse et d’une beauté remarquable, mais à cause d’expériences récentes et encore douloureuses. D’autres, comme « Contemplations » ou « Apprivoiser le temps » sont de la poésie en prose, ode à l’urgence non seulement de vivre, mais d’apprécier la vie et la magie qui l’entoure, qui la compose.

Je commence à bien connaître l’auteur et ses écrits, maintenant, et malgré tout, il m’a encore charmée et surprise. Je le savais auteur éclectique, je l’ai découvert poète. Ce jeune homme est décidément fait pour la littérature.

A la fin du recueil, vous pourrez également découvrir une surprise. En effet, Bastien a décidé de partager son « tas d’mots » avec ses lecteurs, et avait lancé un appel à pensées ; la pensée sélectionnée ayant l’immense honneur d’être publiée à ses côtés. Finalement, il a décidé de choisir non pas un mais trois des textes proposés ! Les lecteurs pourront donc découvrir la plume de Marin’ Maltese dans un court texte mais qui offre de belles pistes de réflexions pour tenter de répondre à la question éternelle « qu’est-ce que l’humanité? ». Le texte suivant est celui de Sophie Ruaud, que vous connaissez bien vu qu’elle chronique sur le blog également, un texte empli d’émotions, vibrant de vie. Je ne parlerai pas de la dernière autrice et de son texte sur le thème de l’hyperémotivité, ça ferait légèrement conflit d’intérêt ( et oui, je fais mon coming-out littéraire).

Citation 

J’ai envie de finir par une citation du poème de conclusion, le temps des mots, qui reprend très justement ma vision de la littérature, ce partenariat entre auteur et lecteur.

« Auteur, lecteur, rêveur,
Une fois trouvé son guide
Tels des amants unis
Décidons, intrépides

Comme un bout de chemin
Tracé sur le vélin
C’est l’imagination
Qui guide notre destin »

Pour vous procurer ce recueil : 

Auteur : Bastien Pantalé
Editions : L’intemporel / autoédition

Date de parution : juin 2019

Pour le format numérique, c’est par ici

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