Et pour le pire – Noël BOUDOU

Bénédicte et Vincent auraient pu vieillir paisiblement ensemble. Malheureusement, le destin en a décidé autrement, il y a vingt ans… Vingt ans. Vingt ans à attendre… à attendre que les assassins de sa femme sortent de prison. Depuis vingt ans, Vincent Dolt n’a qu’une seule idée en tête : venger sa douce Bénédicte… Depuis vingt ans, seule la haine le maintient en vie. Mais une vengeance n’est jamais simple, surtout à 86 ans. Il a vécu le meilleur, il se prépare au pire…

Et pour le pire est le troisième roman de Noël Boudou et le deuxième que je lis. Je précise que l’auteur a gagné le prix du roman noir 2017 au Festival Polar de Cognac avec son tout premier, Elijah, et qu’avec le deuxième, Benzos, qui m’avait fait une très forte impression l’année dernière, il a été lauréat du Prix des Auteurs Inconnus 2019 dans la catégorie littérature noire (lire la chronique).

Les montagnes russes ! Voilà l’expression qui résume à elle seule ce que m’a inspiré ce bouquin. C’est avec des mots simples que l’auteur nous fait expérimenter les montagnes russes, en permanence, tout au long du texte. Car il ne s’embarrasse pas de fioritures, le monsieur, et il ne fait pas dans la dentelle non plus. Mais ses mots sortent du cœur, de ses tripes ou de je ne sais où il va les pêcher, et le résultat est un véritable maëlstrom de sentiments mêlés. Comment fait-il pour m’embarquer à chaque fois aussi vite, aussi fort, et quel que soit le sujet ? Comment peut-il m’accrocher, moi qui suis plutôt une amoureuse des belles phrases et des plumes riches ?

Alors, oui, il y a l’histoire bien sûr, qui est noire et terrible, étonnante aussi, avec des personnages comme vous et moi, mais qui vivent des événements hors du commun. Cependant, la plus grande force de l’auteur, c’est sa plume, brute, puissante, mordante, le poids de ses mots, forts, percutants, assenés au moment où on s’y attend le moins. Comme il le dit lui-même, Noël écrit comme il boxe : « des petits jabs pour épuiser le lecteur, des coups au corps pour lui faire mal, des temps de repos entre les rounds, des directs pour l’affaiblir et le KO à la fin ».

Extrait :

« Bao est une huile essentielle de haine pure. »

Pour reprendre les mots de l’auteur, Et pour le pire est une huile essentielle de force brute.

Et malgré tout, il s’en dégage en même temps une certaine douceur, une forme de musicalité toute poétique – ça va le faire marrer mais c’est pourtant comme ça que je le ressens – certainement due à la force des valeurs et des sentiments qu’il exprime et aux émotions qu’il suscite en nous. Amour, amitié, empathie, valeurs familiales et humaines en général, compassion, tout ça, mêlé à la colère, à la vengeance, à la violence et à l’hémoglobine, génère un drôle de cocktail qui remue les entrailles et fait « boum » dans le cœur.

Bon sang, je kiffe grave, comme diraient mes gosses ! Ce qui est cool c’est qu’il me reste encore Elijah à lire et je ne vais pas différer cette lecture trop longtemps.

Je remercie chaleureusement Joël Maïssa et les Éditions Taurnada pour cette magnifique lecture.

Et pour le pire de Noël Boudou, sortie le 13 mai 2021 chez Taurnada.

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