Horizons funèbres – Michael FENRIS

Qu’il prenne la forme d’une paire d’ailes, d’araignées venimeuses, d’un prédicateur, d’un pantin de bois, d’une jeune indienne perdue ou encore d’un tremblement de terre, le destin n’est jamais celui que l’on croit. Il frappe aussi bien dans un funérarium que dans un bar miteux, au Japon en 1945 comme à Noël sous la neige ou sur une plage d’Indonésie dévastée par un tsunami. Il se joue de nous et impose ses propres règles, le plus souvent tragiques. Et pour les protagonistes de ces histoires, l’horizon ne saurait être que funèbre…

Seize nouvelles entre drame, thriller, horreur et fantastique, ou seize façons de réécrire l’avenir…

Je ne cache pas que Michael Fenris fait partie de mes auteurs préférés et que je suis une fan de la première heure. Je remercie donc Evidence Editions pour m’avoir permis de lire sa dernière production. J’ai tous ses livres, presque tous dédicacés et certains ont même une importance particulière pour moi. Parce que c’est un auteur qui possède une imagination plus que fertile et qu’il sait toujours donner à ses histoires un côté inattendu mais surtout parce que c’est un véritable conteur né.

La nouvelle est un genre difficile s’il en est, parce qu’elle impose de raconter une histoire rapidement, sans pour autant la bâcler, mais surtout de planter un décor et des personnages consistants sans avoir le temps de s’étendre réellement aux détails. Il faut donc savoir choisir quels détails donner au lecteur pour qu’il puisse s’approprier très vite l’histoire et les protagonistes. Et ce n’est vraiment pas chose aisée… Pourtant Michael nous démontre là qu’il maîtrise cet art à merveille.

Et pour les mêmes motifs, la nouvelle est aussi un genre pour lequel j’ai beaucoup de mal à faire des retours. Impossible pour moi de parler des histoires sans les déflorer ; la quatrième, qui plus est, en dit bien assez. Je vais donc m’en tenir à des généralités concernant le style de l’auteur et les traits communs des nouvelles. Sachez juste que j’ai particulièrement apprécié Coltrane, Ground Zero et L’haruspice, pour des raisons très différentes certainement dues à ma sensibilité. Ainsi que le petit clin d’œil final proposé par l’appendice.

Dans ce recueil à la couverture très suggestive, le noir est le dénominateur commun de toutes les histoires, tour à tour fantastiques, horrifiques, apocalyptiques ou tout simplement tragiques. Le destin y est un thème récurrent et ses « caprices » très bien exploitées.

L’auteur nous offre un véritable condensé des facettes de son talent. Avec son écriture très visuelle, quasi cinématographique, il nous permet de nous imprégner d’une ambiance en quelques lignes et de rentrer dans une histoire presque instantanément. Et c’est là qu’on se rend compte de toute l’étendue de son talent.

Oui, c’est vraiment un grand raconteur d’histoires !

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