On a raconté beaucoup de choses sur Ilya Kalinine. On a dit de lui que c’était un monstre, un assassin de la pire espèce qui tirait son plaisir de la souffrance de ses victimes. On a dit aussi qu’un seul homme ne pouvait pas avoir tué autant de gens et qu’il devait s’agir d’une légende derrière laquelle se cachait une organisation criminelle. D’autres ont prétendu qu’il n’existait pas. Et pourtant, Ilya Kalinine a existé. Depuis cet endroit et ce jour où j’écris ces lignes, je suis sans doute la dernière à pouvoir raconter son histoire. Je m’appelle Véra et je suis la mère d’Ilya Kalinine. Il est le fruit de notre époque. Il en a la dureté. Je l’ai élevé, je l’ai aimé, il m’a aimée en retour. Les monstres n’aiment pas, je peux vous le dire. Ou alors, nous sommes tous des monstres.
Ce petit livre, écrit après la trilogie W3 en est le préquel et nous éclaire sur le personnage intriguant, mystérieux et très controversé d’Ilya Kalinine/Demian Obolanski. Il est impératif de le lire après W3, de façon à ne pas lever le voile du mystère trop tôt au cours de la trilogie.
L’histoire est racontée par la mère adoptive d’Ilya, Véra Obolanski, et fait intervenir plusieurs autres personnages croisés dans W3.
Cet opus nous en apprend un peu plus sur la naissance d’Ilya et de sa sœur jumelle Tania, et nous permet de mieux cerner leur caractère et leurs motivations à travers leur enfance épouvantable, leur vécu et leur évolution.
On y côtoie aussi Innokenty, Véta, Volodia, Alexeï, Mordrevitch ou Jo Liéras, on découvre comment ils se sont rencontrés, les liens qui les unissent ou les séparent et on comprend mieux certaines choses restées un peu opaques dans la trilogie.
Misère, violence, prostitution, trafic d’armes ou d’êtres humains ; l’ex-URSS y est décrite sans fard ni concession et rajoute une dimension historique et économique à une histoire personnelle.
Une lecture que je vous recommande car elle représente un complément indispensable à ce thriller monumental qu’est W3.