Lors d’un vernissage, une galeriste est assassinée. Secrets, mensonges et trahisons vont secouer la quiétude d’une petite commune en plein coeur du vignoble bordelais. Et lorsque deux frères se retrouvent après des années de séparation, la liberté de l’un va dépendre de la détermination de l’autre. Un thriller psychologique délicieusement machiavélique.
En tant que lectrice habituelle d’Isabelle Villain et de Magali Collet, j’étais curieuse de découvrir le travail à quatre mains de ces deux autrices que j’apprécie beaucoup. L’exercice n’est pas simple et requiert une bonne dose d’intelligence et de souplesse, voire de malléabilité. Preuve en est que ces deux louves sont très complices et complémentaires, car elles ont réussi à mêler leurs talents d’écriture sans qu’il soit possible de reconnaître leurs styles, mais également leurs genres de prédilection : le policier pour Isabelle et le roman noir pour Magali. En résulte un thriller psychologique au titre évocateur et quelque peu énivrant qui présente tous les ingrédients dont je suis friande.
Secrets de famille, trahisons, mensonges, haines tenaces, hontes cachées… dans presque toutes les familles, des squelettes sont dissimulés dans les placards et leur révélation est généralement source de conflits tumultueux. Ils mènent même parfois jusqu’au meurtre… L’histoire contée dans In vino veritas met en exergue la complexité des rapports intrafamiliaux et la dangerosité des non-dits et des secrets, maintenus au nom de la crainte du scandale. Dans cette grande famille de la bourgeoisie bordelaise, où la bienséance est de mise, chacun semble avoir quelque chose à cacher et à se reprocher, mais ce n’est que quand les masques tombent que les personnages montrent leur vrai visage. De révélation inattendue en retournement de situation, la liste des suspects s’allonge de page en page et, tout comme les gendarmes, le lecteur est tiraillé entre différentes pistes jusqu’à la toute fin, machiavélique à souhait. Cerise sur le gâteau, ce thriller psychologique dense mâtiné de polar explore un thème trop peu souvent abordé dans le genre… que je vous laisse découvrir.
Je remercie chaudement Joël Maïssa et les éditions Taurnada pour cette excellente lecture.