Au hasard d’une course-poursuite en banlieue parisienne, un policier de la BAC découvre dans un immeuble désaffecté le cadavre d’un travesti dont le corps a été supplicié et dépecé. Tout accuse un sans-abri au visage effrayant, surnommé « le monstre ». Un coupable trop évident pour le commandant Sophie Lapon, chargée du dossier à la PJ. Dans le même temps, plusieurs femmes sont retrouvées étranglées à leur domicile aux quatre coins de la France. Pas d’infraction constatée, même mode opératoire à chaque fois. Jérôme Blanchard, qui vient d’intégrer l’unité des crimes sériels à l’OCRVP de Nanterre, se lance avec ténacité dans ce dossier hors norme.
Ces deux affaires, qui n’ont apparemment rien en commun, comportent pourtant d’étranges similitudes. C’est du moins le point de vue de Sophie qui multiplie les initiatives pour remonter à la source, jusqu’à mettre en danger sa propre vie et celles de son entourage. Le temps presse, il faut attraper le tueur avant qu’il ne récidive, d’autant que la psychose gagne tout le pays…
Premier roman de Vincent Villa, Je mangerai ton cœur nous propose une intrigue à tiroirs bien construite qu’il faut cependant suivre avec attention afin de ne pas mélanger ou confondre les personnages qui prennent part aux deux enquêtes. Les fils s’entrecroisent savamment entre celle qui est menée actuellement et celle qui remonte du passé. Les investigations sont menées avec minutie et l’histoire est bien plus complexe qu’on ne le pense de prime abord. En outre, l’ensemble ne souffre d’aucun temps mort, nous offre du suspense et une fin surprenante.
J’ai également beaucoup apprécié les personnages, qui sont conséquents, intéressants et vivants. Ils ont une vraie présence et leurs dialogues sont crédibles et naturels.
Le style, bien que perfectible, est quant à lui soutenu, le vocabulaire recherché et choisi, l’expression travaillée. L’auteur utilise beaucoup la métaphore ; je lui conseille juste de continuer à en user pour garder son identité stylistique tout en veillant à ne pas en abuser, afin de ne pas trop alourdir le texte et surtout de ne pas lasser son lectorat.
En résumé, il s’agit là d’un premier roman déjà très abouti, un thriller policier qui m’a tenue en haleine du début à la fin et donné envie de lire les suivants : Paradiction, déjà en ma possession, et Je suis Lilly.