« Je pense qu’il y a deux types de personnes : ceux qui ont un coeur et ceux qui font semblant d’en avoir un. Il y a ceux qui se battent et ceux qui pleurent. Il n’y a pas de place pour le reste. Tout ou rien, voilà ce à quoi nous avons droit. Une vie où il faut soit mourir en silence, soit souffrir une éternité. »
2400. Le monde a changé. Les humains sont devenus immortels.
La surpopulation a amené au fil des années la perte de ressources substantielles, provoquant ainsi l’apparition d’une nouvelle communauté : les Mortors. Leur but ? Tuer et rétablir l’ordre des choses.
Lucie est une jeune fille du peuple qui n’aspire qu’à la liberté. Avec sa meilleure amie qui n’a pas froid aux yeux, elle franchit la Ligne Rouge. Elle rencontre alors Anton, un Mortor sans pitié, arrogant et séduisant. C’est le choc électrique.
Attirée malgré elle par l’ennemi, Lucie lutte. Mais force est de constater que le jeu a déjà commencé. Un jeu où le vainqueur est celui qui fera tomber l’autre le premier.
Chronique
Voici mon second retour de lecture pour la catégorie Young Adult du Prix des Auteurs Inconnus. Ce titre ne m’avait pas marqué lors des présélections, mais si mes collègues chroniqueurs ont voté pour ce titre, il doit y avoir une raison que j’étais impatiente de découvrir.
Même si la plume de l’autrice est agréable, je dois avouer que je n’ai pas été convaincue par ce livre. Si ça n’avait pas été pour le Prix, je n’aurais jamais chroniqué cet ouvrage, car je n’aime pas faire des retours négatifs sur des livres auto-édités ou de petites maisons d’édition, mais comme dirait l’autre « c’est l’jeu, ma pauvre Lucette ».
Il m’a été difficile de visualiser l’univers du livre : malgré les quatre cents ans qui nous séparent de l’époque décrite, il n’y a que peu de différences avec notre monde, et c’est assez troublant. On comprend facilement le rôle des Mortors, mais on ne sait ni qui ils sont, ni comment leur est venu leur rôle de tueurs. De plus, la situation des humains n’est pas très claire : Lucie parle de devenir « médecins des Immortels » et sa copine Molly précise que ce sont des « bourges »; cela signifie-t-il que seuls les riches sont immortels ? Et si ils sont immortels, comment cela se déroule-t-il ? Parce que si on peut les tuer, il ne sont pas trop immortels… De même, il y a des enfants/ados et des parents, donc ils doivent veiller Rien n’est clairement expliqué, et ce manque de repères m’a clairement dérangé.
Au niveau des personnages, Lucie et Molly sont assez bien campées. On comprend le malaise que peuvent ressentir ces deux jeunes filles : elles peuvent difficilement choisir leur voie et qu’elles risquent de mourir ou de perdre un proche tous les deux jours alors qu’elle sont à l’âge de l’insouciance et qu’elles ont envie de faire la fête de de vivre.
Les Mortors en revanche sont moins travaillés. Ils me semblent tous uniformes : peu ou pas de différence d’âge entre eux, ils sont tous beaux, et font toujours la fête quand ils ne tuent pas les gens.
J’ai aussi du mal à voir où va l’histoire entre Lucy et Anton. Ça part en romance, à la « je t’aime, moi non plus », sans que l’on sache ce que l’un trouve à l’autre (hormis le physique avantageux du Mortor). Le manque de profondeur des personnages rend difficile la subtilité d’une romance.
Le livre est très court (166 pages en numérique). En soit, ce n’est pas forcément grave, évidemment, mais j’aurai vraiment aimé que l’autrice en profite pour détailler plus et donner aux lecteurs les clés pour comprendre la situation et prenne le temps de poser ses personnages. De plus, le livre s’arrête sur un nouvel arc narratif, les anglais parleraient de fin en « cliffhanger ». Couper ici après seulement 166 pages, c’est , à mon humble avis, essayer de forcer les lecteurs à acheter la suite pour avoir enfin des réponses à leurs questions. Malheureusement, ça ne fonctionnera pas avec moi…
Dernier point (négatif encore, désolée) , la mise en page du livre. Le format fournit était un epub, que j’ai lu sur ma kobo, donc une liseuse bien compatible avec ce format, et malgré ça il y a plusieurs saut de pages inexpliqués. En effet, sur plusieurs pages il n’y a que trois ou quatre lignes, le reste de la page étant blanc, même si la phrase n’est pas terminée. Ce n’est pas extrêmement grave, mais c’est désagréable et ça enlève du plaisir au lecteur. J’espère toutefois que ce n’est pas le fichier qui est en vente, parce qu’au prix du livre, on est en droit d’exiger un fichier de bonne qualité.
Pour vous procurer ce livre :
Titre : Jeu Cruel
Autrice : Délicia Pioggia
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