La maison – Léo RUTRA (auto-édité)

Anne s’enfonce inexorablement dans la dépression. Depuis le soir où son mari n’est pas rentré, sa vie a perdu tout son sens. Elle voudrait quitter son appartement pour se reconstruire, mais c’est au-dessus de ses forces. Heureusement, Élise est là pour prendre le relais et s’assurer que le foyer tienne bon.
Rose est une femme indépendante. Après un mariage douloureux, elle a décidé de reprendre sa vie en main en montant une agence immobilière. Tout serait parfait, si seulement elle arrivait à vendre cette maison qui plombe son catalogue. Heureusement, Ricky est à ses côtés pour la soutenir.
La maison est à l’écart d’une petite ville, dissimulée dans un bois. Elle est grande et son prix est en-dessous du marché. Elle pourrait être la maison parfaite, si sa mauvaise réputation n’avait pas été ravivée par le drame qui a frappé ses derniers occupants.
Depuis, elle est inhabitée.Alors la maison attend, patiemment, le retour de la vie entre ses murs.

Entre « Par une fraîche soirée d’octobre », que j’ai lu il y a bien deux ans maintenant et « La maison » que je viens de terminer, il y a un monde. Mais ne croyez pas que j’avais trouvé le premier mauvais hein, loin de là ! J’en avais même gardé un très bon souvenir ! Mais, si j’ai bien compris, quatre ans séparent les deux romans et ces quatre années-là, Léo Rutra a indubitablement su les mettre à profit.

 Il prend son temps pour camper les personnages en exposant les événements de leur vie qui les ont façonnés et qui en ont fait ce qu’ils sont aujourd’hui. Ils sont présentés et dépeints avec un grand réalisme et beaucoup de sensibilité. Leur psychologie, leur force, tout comme leurs failles et leurs faiblesses, ne sont pas qu’effleurées mais réellement creusées dans toute leur complexité. Divers thèmes sont abordés en profondeur dans plusieurs parties distinctes : le deuil et la reconstruction, le malheur et le bonheur, l’adolescence et la maturité, l’amour et la haine, la vie et la mort…

L’intrigue est déroulée assez lentement mais sans qu’aucune longueur, aucune lenteur, aucun ennui ne vienne entacher notre lecture. Au contraire, on se laisse vite engloutir. Le suspense est bien là, la tension monte pas à pas, la peur s’infiltre insidieusement, par petites touches d’abord, avec quelques détails habilement disséminés ça et là puis va crescendo jusqu’à ce que l’horreur nous envahisse. Le thème de la maison hantée, souvent visité, est traité de manière très intéressante, avec une dimension supplémentaire qui apporte un renouvellement bienvenu au genre.

Quant à la plume, elle s’est encore affinée. L’ensemble est remarquablement bien écrit, quel que soit l’effet recherché. Le vocabulaire, très bien choisi, nous entraîne aussi facilement dans les moments magiques des « romances » du début que dans les scènes dures et sanglantes de la fin.

J’ai vraiment terminé mon année de lecture en beauté et vous conseille cette petite perle pour la commencer aussi bien !

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