Monté à douze ans dans les arbres, Côme, baron du Rondeau, décide de ne plus jamais en descendre. Nous sommes en 1770. Des années plus tard, toujours perché, il séduira une marquise fantasque et recevra Napoléon en grande pompe.
Autoportrait, conte philosophique, Le Baron perché est une éblouissante invention littéraire, où Côme circule au milieu des yeuses comme Calvino dans les lignes.
Une de mes professeures de Français de classe de Seconde m’offrit un exemplaire de ce livre à la fin de l’année scolaire (et je l’en remercie). Je ne sais pas pourquoi elle fît le choix de me l’offrir. Je pense cependant que ce doit être en partie parce que j’ai le même prénom que le baron perché (inutile de préciser que je parle ici du personnage et non du livre).
Digression:
Avant de poursuivre si vous le permettez je vais faire une petite pause le temps de prendre une précaution que presque deux décennies de malentendus me conseillent de prendre.
Mon prénom Cosme n’a qu’une seule différence avec le prénom Côme : l’orthographe.
Sinon tout est pareil : le Saint-Patron, la prononciation (comme le mot comment sans la dernière syllabe) l’origine, la signification, etc…
Je tiens à préciser cela car énormément de personnes (peut-être même vous, voir même peut-être l’équipe du blog) pensent en lisant mon prénom pour la première fois qu’il se prononce Cossme.
Si c’est votre cas je ne vous en tiens pas rigueur car presque tout le monde fait cette faute et puis comme chacun le sait « errare humanum est ».
Fin de la digression.
Maintenant que c’est fait, revenons-en au livre.
C’est l’histoire de Côme fils d’un baron qui après une dispute avec son père décide de monter dans un arbre. Jusque-là il n’y a rien de révolutionnaire je suis certain que plein d’autres enfants firent cela (et il me semble que ce fût aussi mon cas). Sauf que Côme décide de ne plus jamais descendre et d’y rester toute sa vie. Comme quoi ce personnage est quand même sacrément tête de pioche (merci LinksTheSun pour la découverte de cette expression).
En étudiant la biographie d’Italo Calvino sur Babelio, j’ai découvert que ce livre fait partie d’une trilogie intitulée « Nos ancêtres » avec « Le Vicomte pourfendu » (paru avant) et « Le Chevalier inexistant » (paru après).
Mon avis:
J’ai été très agréablement surpris.
Ce livre peut vous paraître complètement capillotracté (merci Castor Mother pour la découverte de ce mot) mais en fait il est très élaboré.
Côme ne se transforme pas en un homme sauvage avec un cache-sexe en feuilles ou je ne sais quoi. Il vit exactement comme sa famille sauf qu’il le fait dans les arbres et il arrive à toujours à trouver le moyen de le faire. Il assiste à la messe en restant dans les arbres, il mange dans les arbres, il chasse avec un chien et un fusil en restant dans les arbres, il croise le fer en restant dans les arbres…
Il va vivre mille et unes aventures, allant jusqu’à croiser le fer plusieurs fois, parfois même avec d’autres adeptes de la vie dans les arbres.
J’ai trouvé ce livre très facile à suivre et j’ai beaucoup apprécié les différentes intrigues que l’auteur développe de chapitre en chapitre avec une créativité absolument fascinante.
L’une des choses que je tiens à souligner c’est qu’au-delà de nous montrer comment Côme fait pour vivre chaque jour, il nous montre aussi son évolution en temps qu’individu. Côme est d’abord un enfant puis il devient un adolescent, puis un adulte (et un baron), et un vieillard. Et à chaque fois, l’auteur arrive à donner de la crédibilité à ce personnage. Les dialogues, l’attitude de Côme sont parfaitement faits et incroyablement réalistes.
J’aime aussi la couverture avec une œuvre d’Alexander Calder. C’est un choix pertinent et ça me rappelle de très bons souvenirs. Le fait est que j’aime beaucoup l’art de Calder et que l’art susmentionné me permit d’avoir des bonnes notes lors de mes cours d’arts plastiques au collège.
Je pense que ce livre me donne également une leçon. Vous le savez, j’espère écrire des livres et de fait, je redoute souvent le refus d’une maison d’édition (car j’envisage l’heure actuelle d’essayer d’abord l’édition une fois que j’aurais terminé mon premier manuscrit, puis si ça ne marche pas alors j’envisagerai peut-être l’autoédition). Ce livre me prouve que je ne peux pas anticiper la réponse d’une maison d’édition, car je ne pensais pas du tout qu’une maison d’édition accepterait de publier un tel livre. Au fait si un jour vous recevez une lettre de refus, suivez les conseils de Samantha Bailly. Et puis souvenez-vous de la chronique de Virginie sur « Harry Potter et l’enfant maudit » où elle nous apprend qu’il a fallu 7 ans pour qu’un éditeur accepte de publier Harry Potter. Agatha Christie fût également confrontée à des lettres de refus (pour autant que je me souvienne du moins).
Maintenant que j’y repense, ce livre me donne l’impression d’être à la fois la réciproque et l’inverse de « Ma vie sauvage». Ces livres ont une intrigue, un enjeu et une morale similaires, mais les histoires restent vraiment très différentes au point d’être parfois l’opposée de l’autre. Je pense qu’il serait même possible de créer une construction en miroir avec ces ouvrages dans la mesure où ils sont à la fois identiques et inversés. Mais c’est subjectif et délicat alors je préfère vous laisser lires ces deux excellents livres et de réfléchir à la question précédemment décrite par vous-même.
Sur ceux, je termine cette chronique sur « Le baron perché » d’Italo Calvino.
Si vous souhaitez le commander, vous pouvez utiliser le lien hypertexte ci-joint.
Je vous remercie de votre fidélité et vous donne rendez-vous très prochainement pour de nouvelles chroniques.
Bonne lecture à tous et à toutes.