Le village de Gryon, dans les Alpes vaudoises, est en émoi : dans le temple gît un cadavre, nu, allongé sur la table sainte à l’image du Christ crucifié. À l’extrémité du couteau qui lui a transpercé le cœur, un message : » Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres ! » L’inspecteur Andreas Auer est convaincu que ce meurtre est le premier acte d’une mise en scène macabre et symbolique. Peu à peu, les secrets que certains villageois auraient préféré garder enfouis refont surface et viennent semer le trouble dans ce lieu d’habitude si paisible…
Acheté lors du salon de Fargues 2018, « Le dragon du Muveran » attendait sagement dans ma pal que je l’en sorte. Non qu’il ne me faisait pas envie, au vu de tous les beaux retours que j’ai pu voir dans les groupes, bien au contraire, mais parce que j’ai pris l’habitude de laisser passer la période de rush qui suit les sorties. Pour éviter d’être influencée et aussi de lire la même chose que tout le monde au même moment. Et puis, l’attente ne fait-elle pas partie des préliminaires les plus exquis ?
J’ai donc pris mon temps, jusqu’à me rendre compte que Marc Voltenauer serait aussi présent à l’édition 2019 du salon de Fargues, que celle-ci se rapprochait dangereusement et que j’aurais bien du mal à me présenter devant lui sans avoir lu mon achat de l’année dernière… Même avec un cannelé… Ouf, ce ne sera pas le cas !
J’aime décidément beaucoup le genre policier, et même s’il est intitulé thriller, Le dragon du Muveran est avant tout un polar, mâtiné de thriller je dois le reconnaître, mais un polar quand même. Et j’ai aimé beaucoup de choses dans celui-ci.
J’ai apprécié le juste dosage entre l’enquête proprement dite et les passages descriptifs ou concernant la vie personnelle des protagonistes. J’ai apprécié les personnages, inhabituels dans ce genre de littérature : un flic en couple avec un autre homme, journaliste de surcroît, et une femme pasteur pour ne citer que ceux-là. Pas très courant quand même… J’ai aussi beaucoup apprécié les détails de leur vie, de leurs goûts, de leur quotidien et la pudeur avec laquelle tout cela est exprimé.
J’ai aimé aussi l’érudition de l’auteur et ses explications claires et précises, dont la vulgarisation permet d’être à la portée de tout un chacun.
Enfin, j’ai apprécié les retours en arrière, mêlés habilement au déroulement de l’enquête, qui, sans nous le nommer, nous font suivre l’histoire de « l’homme qui n’était pas un meurtrier », du début jusqu’à la toute fin. Une intrigue qui se déroule telle une mécanique bien huilée et conserve le suspense tout du long. Et même si le thème, récurrent, n’est pas vraiment original, la manière dont il est traité fait que cela reste une très bonne lecture et me donne fort envie de me procurer le deuxième opus de l’auteur.