Le Grand Concours, Lisa Delmey

20 novembre 2016 3 min read 40

L’auteur

Auteure de trois romans et de nombreuses nouvelles, Lisa Delmey, autoéditée, a également rédigé un album pour enfant. Ses deux premiers ouvrages ont été lauréats (2e et 3e place) du concours Drafquest/Librinova. Lisa est une écrivaine solidaire (elle reverse plus de 30 % de ses royalties à deux associations [Arutam et l’enfant bleu]) et a écrit ses romans lors d’une expatriation en Autriche. Vous pouvez consulter les différentes nouvelles qu’elle a rédigées en libre accès sur son site.

4e de couv’

Charles-Irénée du Col de Lamare est ambassadeur à Genève, il y mène une vie tranquille et luxurieuse, préférant les réceptions privées aux réunions de travail. Soudain, il se voit chargé d’organiser un concours international de gastronomie entre les cuisiniers des diplomates du monde entier. Sous pression de son ministre, l’ambassadeur, désinvolte et naïf, se retrouve très vite au cœur de manœuvres d’intimidation et d’espionnage qui le dépassent. Heureusement, il a des relations…

Le Grand Concours, écrit en Europe Centrale, est le troisième roman de Lisa Delmey. Inspiré de l’opération « Goût de France, Good France », lancée par le ministère des Affaires étrangères en 2015, ce roman a reçu d’excellentes critiques : « Désopilant » « Un bon suspens sans fioriture » « J’ai adoré »…

L’histoire

Lisa Delmey nous emmène aux côtés de Charles-Irénée du Col de Lamare, ambassadeur de France à Genève. Pourtant, de diplomate, il n’endosse que le titre : son rêve, à lui, est de devenir moniteur de surf. Par mésaventure, notre héros est nommé responsable de l’organisation d’un concours de gastronomie au sein d’une grande institution gouvernementale internationale, l’Olala. Mais Charles-Irénée, naïf, ignore complètement dans quoi il s’est embarqué par mégarde. Il se retrouve donc confronté aux manœuvres douteuses de ses homologues qui veulent gagner — coûte que coûte — Le Grand Concours.

Mon ressenti

Ce roman est humoristique, presque satirique. Ou plus justement, il est une caricature. Très drôle. Cet humour décalé risque de ne pas plaire à tout le monde, mais permet de passer un très bon moment pour les amateurs du genre. le grand concours L’ambiance du livre me rappelle un peu celle des films de la série : « Y a-t-il un pilote ? », avec Leslie Nielsen. L’auteur utilise l’absurde pour faire rire, et se moquer gentiment des institutions gouvernementales internationales. Le narrateur décrit le personnage principal, Charles-Irénée, comme naïf, épicurien, et totalement désinvolte. Pour autant, il se garde bien de le présenter comme stupide, et l’on s’attache finalement à cet homme comme à un enfant dont la spontanéité nous donne tendrement le sourire.

Mais le roman de Lisa Delmey n’est pas qu’une critique des institutions gouvernementales. Son histoire suit plusieurs intrigues imbriquées et interdépendantes les unes des autres. Du suspens, des surprises, des personnages présentés comme très secondaires qui jouent finalement un rôle prépondérant : non seulement l’écriture est soignée, mais la technique est efficace. Le roman mélange plusieurs genres [thriller, policier, humoristique] avec une harmonie rare. Le récit est très rythmé grâce aux analepses et l’on ne s’ennuie jamais. L’ambiance, très légère à l’entame du livre, devient plus sombre, presque palpable. Et c’est à la toute fin que l’on comprend le tout début, que l’on avait presque oublié : dernière pointe d’humour. Comme une signature.

Personnellement, j’ai beaucoup aimé : j’adore ce genre d’humour décalé : l’antihéros qui devient héros bien malgré lui, les séries de maladresse qui causent des catastrophes, ou qui, par le plus grand des hasards, les empêchent… J’aime lire ce style de livres entre deux histoires plus sombres. Cela égaie un peu ma lecture et lui donne plus de légèreté. Je ne peux que vous conseiller de lui laisser une place dans votre bibliothèque. Et lors d’un moment un peu gris de votre vie, ou au cours d’un dimanche pluvieux, vous serez ravis de (sou) rire grâce à Lisa Delmey.