Quand l’Amour entraîne l’âme vers les Ténèbres…
À 17 ans, Seïs Amorgen est nommé pour intégrer la plus grande confrérie du royaume d’Asclépion. S’il accepte, il deviendra l’un des guerriers les plus éminents de la monarchie. S’il refuse, il restera le gamin frivole et arrogant qui fraye avec les bandits de sa ville natale.
Alors que l’ombre du Renégat s’étend sur sa terre d’origine, Seïs va devoir prendre la décision qui bouleversera sa vie et, bientôt, il devra faire face à ses propres démons.
J’ai lu ce livre dans le cadre du Prix des Auteurs Inconnus pour lequel il concourt dans la catégorie « Imaginaire » et, si je l’ai trouvé un peu trop long dans l’ensemble, il m’est quand même apparu comme une jolie découverte.
C’est un roman à deux voix dans lequel on suit les aventures de deux cousins, Seïs et Naïs, tout d’abord ensemble, puis séparément quand Seïs part pour son apprentissage. Ce premier tome est divisé en 10 cycles et l’auteure donne la parole en alternance à ses deux protagonistes principaux ce qui nous permet de suivre la vie de chacun et de bien s’immerger dans l’histoire.
Naïs vit chez ses oncle et tante qui l’ont recueillie à la mort de ses parents, avec ses cousins, parmi lesquels Seïs, vaurien débauché, coureur de jupons et fêtard fait office de mouton noir. Jusqu’au jour où il est désigné pour être apprenti de l’ordre le plus important du pays, celui des Tenshins. Séparé d’avec sa cousine, de laquelle il est très proche (leur relation est d’ailleurs assez ambiguë), il doit passer 5 ans dans une ville lointaine et inconnue pour être formé et devenir un Maître immortel.
Si les personnages ne sortent pas réellement de l’ordinaire, avec notamment un anti-héros pour qui la vie va changer du tout au tout, ils sont assez bien campés et intéressants, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs failles et leurs questionnements. Et cela même si Seïs paraît très antipathique, voire carrément odieux. L’univers décrit est construit sur des bases médiévales, voire féodales, classiques de la Fantasy, avec des royaumes, des châteaux et de la magie, mais est assez bien imaginé et détaillé.
Le style est agréable, travaillé et propose un vocabulaire recherché sans être ostentatoire comme on peut le déplorer parfois dans ce genre. Peu de coquilles subsistent et c’est déjà fort appréciable.
Le seul bémol consiste en la longueur du propos. Même si je sais que c’est un premier tome et qu’il est là pour planter le décor, situer les nombreux personnages et nous relater l’Histoire de ce monde, je pense néanmoins qu’on pourrait élaguer le texte un tantinet car il m’est arrivé de décrocher à l’occasion de quelques scènes, de descriptions (et pourtant j’aime ça !) ou de dialogues un peu longuets. De même il ne s’y passe finalement pas grand chose pour un pavé de près de 500 pages !
Hormis cette remarque, je n’aurai que du bien à en dire car, même si ce n’est pas mon genre de prédilection, j’ai été embarquée facilement par cette histoire, fascinée par ce monde fantastique très riche et séduite par la plume de l’auteur.