Le précipice des âmes – Jack-Laurent AMAR

Lorsque le cadavre d’une juge d’instruction est retrouvé atrocement mutilé, les lieutenants Thérèse Sadimenski et son équipier Raphaël Lurin, sont dépêchés sur les lieux du crime. Assistés par le célèbre criminologue, Alex Mandigo, ils sont bien loin d’imaginer que cette enquête va les conduire tout droit dans les méandres d’un jeu machiavélique. Un jeu où règne l’obscurité la plus totale, tout près du précipice des âmes.

De Jack-Laurent Amar j’avais lu, il y a deux ans, L’ombre et sa lumière (en lire la chronique), qui avait représenté une belle découverte pour moi, que ce soit du point de vue stylistique comme de celui de l’histoire. Malgré des personnages un peu stéréotypés, l’intrigue tenait la route, réservait de belles surprises et l’écriture offrait des moments poétiques et de très belles phrases.

Dans Le précipice des âmes, d’un genre différent puisqu’on est dans un policier qui flirte avec le thriller, les choses ont quelque peu évolué. En ce qui concerne l’histoire en elle-même, je reconnais avoir été emballée par l’enquête, qui est très bien menée. Même si le sujet a déjà été traité nombre de fois en littérature comme au cinéma – mais quel est celui qui ne l’a pas été ? –, l’auteur a su le développer de manière très personnelle et est arrivé à se démarquer de ce que j’avais déjà lu ou entendu. Le suspense est maintenu fort longtemps et la fin ménage un rebondissement qu’on attendait pas forcément.

Pour ce qui est des protagonistes, plus vraiment de clichés comme dans son premier roman. Par ailleurs, ils sont consistants et fouillés et l’étude psychologique qui en est faite assez profonde. Le personnage principal, Sadie, est extrêmement intéressant, notamment en raison de ses contradictions, de la balance entre ses forces et ses faiblesses. Ses états d’âme sont rendus avec justesse et ses sentiments bien exploités. Par ailleurs, les dialogues sont naturels et convaincants.

Extrait :

« Parfois les portes des songes ne sont plus suffisamment étanches pour empêcher que l’eau boueuse du quotidien ne s’infiltre. Alors le sommeil ne parvient plus à apaiser l’esprit des affres de la vie réelle. »

Quant au style, il m’a de nouveau ravie. Le genre auquel appartient Le précipice des âmes se prête évidemment moins à la poésie que celui de L’ombre et sa lumière, mais elle n’en est pas complètement absente pour autant. La plume est fine, l’expression travaillée et le vocabulaire choisi. Ne manque plus qu’une correction pro pour peaufiner le tout.

 

%d blogueurs aiment cette page :