» Pour bien connaître la nature du peuple, il faut être prince, et, pour bien connaître celle des princes, il faut être du peuple. »
Cherchant à rentrer en grâce auprès des Médicis, ses maîtres, le haut fonctionnaire florentin Machiavel leur adresse ce livre qui définit, il y a tout juste cinq siècles, tous les principes de la » realpolitik « . Comment conquérir le pouvoir et le conserver ? Faut-il préserver les monarchies, et par quels moyens ? Faut-il s’appuyer sur la fortune et la force plutôt que sur la religion et la morale ? Dans quel but user de la propagande d’État ? Sans illusion sur la nature humaine, Machiavel, bien loin du machiavélisme qu’on lui prête, haïssait la tyrannie. Pragmatique, il était républicain de cœur, dans cette république de Florence confisquée par les nobles et les banquiers.
L’auteur du livre :
Nicolas Machiavel est un philosophe florentin du XVIe siècle qui vécut de 1469 à 1527. Il s’intéresse particulièrement à la philosophie politique. Impliqué dans la vie politique de son pays, il occupe la place de l’équivalent d’un ministre des affaires étrangères à son époque.
Il est cependant chassé du gouvernement à l’arrivée des Médicis à Florence. Dans le but de pouvoir faire à nouveau partie du gouvernement florentin, il entreprend la rédaction d’un ouvrage qui aurait pour but de le faire valoir aux yeux des dirigeants de son pays.
Pour cela, il s’inspire du personnage de César Borgia qu’il a rencontré et admiré avant son éviction du gouvernement. Cet ouvrage ne lui permettra pas d’atteindre son but mais aujourd’hui ce livre est encore lu par des politiciens du monde entier.
Composition de l’œuvre :
L’œuvre se découpe ensuite en 26 chapitres, que l’on peut regrouper en 5 parties.
Avant de commencer son œuvre, il adresse à Laurent II de Médicis l’introduction, où il lui explique ses intentions, et lui déclare à quel point il a du respect pour lui (et ce de manière très flatteuse) « Le désir que j’ai de me présenter à vous avec un gage de mon dévouement (…)».
Le livre traite d’abord des différents types d’Etats.
Puis Machiavel nous expose comment arriver à la tête d’un Etat, puis comment s’y maintenir: « ces derniers ne gouvernent pas par la faveur du prince mais seulement par un droit inhérent à l’ancienneté de leur race ».
Il parle ensuite des différents types de forces dont dispose un Etat, et notamment du point de vue militaire « elles veulent bien servir en temps de paix mais sitôt que la guerre est déclarée, il est impossible de les retenir sous leurs drapeaux ». Par la suite on trouve des chapitres qui traitent de sujets hétéroclites, et qui ont donné naissance au terme « machiavélique » employé aujourd’hui couramment. Ces chapitres forment un ensemble de conseils, mais qui ont été pour la plupart jugés immoraux à son époque. Faut-il être craint par le peuple ? Faut-il être aimé par celui-ci ?
Machiavel achève son œuvre en concluant que ses conseils doivent être appliqués à l’Italie de son époque afin d’assurer la prospérité du régime qui y est établi. Pour lui, morale et politique sont inconciliables. Machiavel ne fait pas l’apologie du vice dans son ouvrage, mais il explicite la réalité de l’exercice du pouvoir.
Conclusion sur l’œuvre :
Machiavel est donc le créateur du concept moderne d’Etat, c’est à dire l’institution d’un pouvoir souverain dans une société. Il pense le pouvoir de manière réaliste. Un bon prince ne doit pas être d’après Machiavel nécessairement vertueux mais le paraître (d’où l’importance des apparences en politique). Un bon prince doit donc d’après lui allier la force du lion et la ruse du renard.
Mon avis :
Bien que je ne me souvienne que d’une toute petite partie de ce livre, je pense pouvoir affirmer que je l’ai trouvé fascinant.
Ce livre rassemble (à mes yeux du moins) des trésors en matière d’Histoire (Machiavel prends de nombreux faits Historiques et/ ou des faits de son époque pour appuyer certains de ses propos), de Philosophie et de Politique.
Le passage concernant la question des mercenaires (qui était d’une très grande importance pour l’époque) a particulièrement retenu mon attention.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la question des mercenaires, je vous recommande ces excellentes vidéos sur…
-Les guerres puniques.
-La ville d’Urbino et Federico da Montefeltro (toutes les vidéos en anglais jointes à cette chronique ont des sous-titres en Français).
-La Bataille de Marignan (dont nous sommes nombreux à connaitre la date grâce au Roman National français).
-La Bataille de Nördlingen.
-La Guerre de Trente Ans.
Ses propos sur la prise et la conservation du pouvoir m’inspirent beaucoup, notamment dans le cadre du débat République/Monarchie que j’aime particulièrement étudier.
Je pense que la lecture de ce livre s’impose dans un Etat ou le peuple s’implique dans la politique du fait de son vote. Ce livre aide à mieux comprendre toute la complexité de la politique ainsi que sa morale controversée dont le détail semble parfois échapper au grand public. Mais je dis cela car je considère que je ne suis jamais assez bien renseigné en la matière vous avez le droit de penser différemment mais ce n’est qu’en lisant ce livre que vous pourrez véritablement vous faire une opinion le concernant et concernant Machiavel (qui est une figure très controversée comme vous le savez déjà).
Avant de finir, je tiens à adresser un immense merci à mon amie Angèle qui m’aida énormément dans la rédaction de la fiche de lecture qui servit de base à cette chronique.
Merci à vous aussi qui acceptez de prendre sur votre temps pour venir sur ce blog pour consulter le travail de l’équipe et à bientôt pour de nouvelles chroniques.
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