Le sang versé – Åsa Larsson

À 145 kilomètres du cercle polaire, dans l’atmosphère crépusculaire du Grand Nord, un petit village aux environs de Kiruna, ville natale de l’avocate fiscaliste Rebecka Martinsson, est sous le choc : le pasteur de la paroisse – une femme – vient d’être assassiné : son corps a été sauvagement mutilé et pendu à l’orgue de son église. Après un long congé maladie, Rebecka, en mission là-bas pour son cabinet d’avocats, remonte la piste de cette affaire qui réveille le souvenir traumatisant d’un autre meurtre, celui d’un pasteur également, un an plus tôt.

Avant toute chose, je tiens à m’excuser. J’avais oublié certains films policiers que je tenais à vous recommander dans ma chronique sur « Le Crime de l’Orient-Express » (en l’occurrence la trilogie Fantômas, les films d’Alfred Hitchcock et Le Nom de la Rose). Dans cette chronique, je parlais aussi de l’adaptation cinématographique du crime de l’Orient Express et du film Sherlock Holmes que je n’avais alors pas encore eu la chance de voir. J’ai vu ces deux films depuis et je vous en recommande chaudement le visionnage. J’ai aussi découvert L’enquête Corse (qui est une adaptation d’une bande-dessinée) et dont je vous recommande également le visionnage.

Si vous  souhaitez découvrir d’autres films policiers, je vous invite à consulter la playlist Cinema Incognita de SweetBerry qui vous fera découvrir des films (dont de nombreux thrillers et films policiers) qui viennent d’autres pays que les USA et la France.

Cela étant fait, venons-en au livre dont il est aujourd’hui question: « Le sang versé » d’Åsa Larsson.

Présentation rapide de l’auteur:

Åsa Larsson est née le 28 juin 1966 en Suède à Uppsala. Elle a grandi dans la Laponie suédoise à Kiruna (qui est également l’endroit où ses romans se déroulent) avant de faire des études de droit à l’Université d’Uppsala. Elle devient par la suite avocate fiscaliste (comme son héroïne, Rebecka Martinsson) puis écrivain à plein temps.

Elle compte actuellement des millions de lecteurs à travers le monde. Les cinq tomes de la série autour de Rebecka Martinsson sont en cours de traduction dans 30 pays (l’une de mes sources étant un peu vielle, il est possible que les traductions soient à présent terminées ou encore que le nombre de pays ait évolué).

En plus de ces romans policiers, elle a également écrit (à titre d’exemple) des scénarii pour le feuilleton télévisé suédois Vita lögner.

Si vous souhaitez en savoir plus, je me permets de vous recommander la biographie bien plus détaillée du site Babelio

Présentation rapide de l’ouvrage:

Cela étant dit, passons au livre du jour: « Le sang versé ».

Il a obtenu le prix du meilleur roman policier suédois (il me semble que c’était en 2004, mais Wikipédia semble un peu s’emmêler les pinceaux à ce sujet, à moins que ce soit moi qui ai mal compris).

Je vais faire comme dans mes chroniques sur « Les naufragés de l’île Tromelin » et « Sigmaringen », je vais laisser l’auteur vous parler de son ouvrage.

« Le sang versé » est le deuxième livre d’une saga des 5 livres qui aurait conquis au moins 4 millions de lecteurs. Un succès qui semble digne de celui que les séries policières originaires de Scandinavie commencent à remporter auprès du public français, du moins si je m’en remets à ce qui est joint à cette phrase (je dis cela car je n’ai regardé aucune de ces séries, sauf erreur de ma part).

Digression.

Avant de poursuivre, je me permets de faire une rapide digression car beaucoup de personnes se trompent lorsqu’on leur demande de dire quels sont les pays Scandinaves.

Je vais donc vous donner mes deux astuces pour différencier les pays Scandinaves des autres pays nordiques :

Les pays Scandinaves sont les seuls pays nordiques à être des Monarchies (il est d’ailleurs intéressant de noter que la dynastie qui règne sur la Suède est d’origine française, ce que vous savez peut-être déjà grâce à l’épisode de Secrets d’Histoire intitulé « Désirée Clary : Marseillaise… et Reine de Suède ! »),

Les pays Scandinaves sont les pays d’origine des Vikings,

Les pays Scandinaves sont donc la Norvège, la Suède et le Danemark.

Fin de la digression.

Pour en revenir à la thématique des séries dont je parlais plus tôt, j’ai effectué des recherches et j’ai découvert que Rebecka Martinsson (l’héroïne du livre dont nous parlons) a eu droit à sa propre série. Voici ce qui me semble être le générique de la série susmentionnée. Je ne sais pas vous mais je trouve que la Rebecka de cette série ressemble un peu à la Rebecca (oui l’orthographe n’est pas le même) du court-métrage The Mission² (The Mission Square) interprétée par Natoo (qui pour l’anecdote, est une ancienne policière). Cette série ne semble pas avoir été traduite en français. J’en ai trouvé une version avec des sous-titres en anglais sur Dailymotion, mais je refuse de la regarder tant que je n’ai pas lu tous les livres de la saga (je n’ai pas envie de me les spoiler et regarder la série après les livres pourrait m’aider à redécouvrir des détails à côté desquels je serai peut-être passé).

Pourquoi ai-je choisi de lire ce livre ?

J’ai choisi ce livre il y a plus d’un an (le lundi 6 août 2018, pour être précis), car je projetais d’écrire un roman policier (dont l’écriture est à présent en cours depuis quelques temps) et j’ai pensé qu’il valait mieux que je lise beaucoup de romans policiers afin d’avoir tous les bons réflexes pour en écrire un bon dans les règles de l’art.

L’auteur Morgan Tryde recommande de faire cela sur son blog « J’écris un livre » et Kevin Tran (dont j’ai longtemps hésité à parler car je suis partagé concernant ce qu’il fait) a lui-même dit qu’il avait relu et analysé plein de mangas pour retrouver tous les bons réflexes afin d’écrire son propre manga.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai réellement besoin de lire beaucoup de polars (je ne suis pas du tout un grand connaisseur en matière de romans policiers ou même en matière de films policiers, j’ai beau vous en avoir recommandé, je considère n’en connaitre que peu). Si j’aime beaucoup les fictions policières (certes pas au point d’avoir ce tapis de bain), c’est surtout parce que je fais partie d’une famille qui collectionne les séries policières, parce que j’aime Tintin, Blake et Mortimer, Alix, Yoko Tsuno, les 4 as, Marion Duval et d’autres sagas de bandes dessinées qui reposent presque toujours sur des enquêtes et/ou des investigations et parce que quand j’étais au collège, j’aimais essayer de résoudre les enquêtes de Matt Lamite dans les magazines Mickey Parade Géant et Super Picsou Géant.

J’ai entrepris d’apprendre beaucoup de choses (comme la différence entre meurtre et assassinat).

Je dois admettre que trouve parfois le fait d’écrire un roman policier assez glauque, car il me faut imaginer un meurtre et un meurtrier. Et plus j’ai d’idées, plus j’ai peur de moi-même (savoir imaginer plein de meurtres n’est pas le talent dont je tiens le plus à me vanter).

Mais je vais tout de même continuer car (entre autres raisons) je trouve cela très épanouissant.

Je tiens à vous rassurer, ce n’est pas le fait d’inventer des meurtres que je trouve épanouissant, c’est le fait d’inventer des personnages qui sont confrontés à des problèmes qui me sont familiers. Je dois les faire triompher d’obstacles dont je peine à triompher et donc, quand je trouve un moyen pour qu’ils surmontent ces obstacles, je trouve un moyen qui m’aide aussi dans ma vie. Morgan Tryde dit qu’il est possible d’écrire pour guérir, j’ai constaté qu’elle a bien raison.

Mon avis:

Les points forts:

Je pense que ce qui m’a le plus fait de l’effet dans ce livre, c’est Rebecka Martinsson (l’héroïne). Je la trouve vraiment très attachante. J’ai envie de lui faire un chocolat chaud, de lui mettre une couverture sur les épaules, de lui faire une bise sur la joue ou le front et un gros free-hug pour qu’elle se sente mieux (pour quelqu’un d’aussi timide et nerveux que moi, c’est beaucoup).

Peut-être que j’aime cette héroïne parce que j’arrive à m’identifier à elle à un certain niveau (disons dans la mesure où j’ai moi aussi des blessures psychologiques qui influencent mon comportement et où j’ai des problèmes de vie sociale qui émanent en partie de moi, mais je pense que nous avons tous cela dans une mesure plus ou moins grande suivant la personne concernée).

En tout cas, je trouve l’écriture de cette héroïne aussi puissante que cet extrait de la bande-originale de « Thor: Le Monde des ténèbres ».

J’aime cette héroïne et pourtant, elle ne correspond pas du tout à l’archétype du héros de fiction policière que j’ai l’habitude d’aimer. Cet archétype correspond à un personnage raffiné, cultivé, serein, bien dans sa peau, souriant, confiant, de belle prestance avec des nerfs solides et qui attire la sympathie. Ici, l’héroïne est une femme brisée par des blessures psychologiques. Son impuissance à combattre ces blessures et l’état dans lequel ces dernières la mettent inspirent la compassion. Bien qu’étant un peu perdu par moments, j’ai souvent eu beaucoup d’empathie pour ce personnage.

Autant vous dire qu’à mon humble avis, Åsa Larsson maîtrise à la perfection l’art de rendre son héroïne attachante.

J’en profite pour souligner le fait que je trouve le parti pris de choisir une héroïne de roman policier qui enquête et qui a des blessures psychologiques sans être policière particulièrement intéressant. Je ne dis pas cela parce que il est plus logique d’avoir un héros ou une héroïne qui travaille dans la police dans un roman policier, mais parce que de nombreux policiers sont confrontés à des blessures psychologiques assez méconnues du grand public. Il y a d’ailleurs des personnes qui font des fictions basées là-dessus (comme cet excellent court-métrage). En soi, j’insiste sur cela car le suicide de la police est un sujet dont on ne parle presque pas (c’est en tout cas l’impression que j’ai). J’aime néanmoins l’innovation et l’originalité. Prendre une héroïne de roman policier qui est une avocate fiscaliste est un choix très original et Åsa Larsson est parvenue à faire en sorte à ce que ça marche magnifiquement bien. Cela résulte sans doute en grande partie du fait qu’elle connait très bien ce métier étant donné qu’il fut jadis le sien.

Toujours-est-il que Rebecka Martinsson figure sur ma liste des femmes qui m’inspirent dans la littérature (c’est cette vidéo d’Il était une fois Perseneige qui m’inspira l’idée de constituer cette liste).

Une autre chose que j’ai beaucoup aimé concernant ce roman: les passages impliquant les loups. Je ne suis pas un expert en la matière, mais il me semble qu’ils indiquent que ce livre aurait avoir été influencé par le rapport à la nature de la Suède (après c’est une déduction de ma part et je n’ai rien qui indique que j’ai vu juste). Il faut dire que ce pays a des bus qui roulent grâce aux eaux uséesa réussi sa transition énergétique avec 12 ans d’avance, a contribué à populariser le « plogging », recycle si bien ses déchets qu’elle doit en importer (elle en fait par exemple venir de Norvège qui pourtant manque elle aussi de déchets) et nous a donné Greta Thunberg. Je sais que je sors du sujet, mais j’ai décidé de faire la grève du silence concernant l’urgence climatique (j’ai 20 ans, une Licence d’Histoire et un avenir à sauver).

J’ai aussi beaucoup aimé le passage avec la barque, il me rappel certaines de mes séances d’aviron (c’est un sport familial chez moi et le fait d’y repenser a donc me fait donc un effet positif).

 

Les points faibles:

Je peine à suivre l’enquête. Si vous me demandiez de vous raconter l’intrigue en détaillant les suspects, le mobile, les moyens et l’opportunité du coupable ainsi que comment le coupable est démasqué, je ne parviendrai à vous donner que des bribes d’informations relativement vagues et incomplètes.

J’ai bien plus apprécié ce livre en tant que roman qu’en tant que roman policier.

Il me parait beaucoup plus difficile à suivre et à comprendre que « Le Crime de l’Orient-Express ».

 

En somme:

« Le sang versé » m’a fait découvrir un univers que j’ai bien l’intention d’explorer. J’ai en effet acheté les quatre autres livres de la saga et j’ai bien l’intention de tous les lire. À l’heure qu’il est, j’ai lu le tome 1 « Horreur boréale » (qui aura peut-être droit à son propre article) et j’ai commencé le tome 3 « La piste noire ». J’en profite pour vous inviter à commencer la saga par le début (« Le sang versé »étant le deuxième tome et celui par lequel j’ai commencé, je ne l’ai pas autant apprécié que si j’avais commencé par le début).

En tout cas, j’ai aimé ce livre alors que ce n’est pourtant pas la première fois que je suis confronté au meurtre d’un pasteur dans son église. Dans le Tome 26 de la saga de bandes-dessinées Yoko Tsuno intitulé « le maléfice de l’améthyste » il y a l’histoire d’un pasteur retrouvé électrocuté dans le lieu où il officie (sauf erreur de ma part). Il y a aussi un meurtre similaire dans l’épisode 7 de la saison 5 de Chapeau melon et bottes de cuir intitulé « Le mort-vivant ». Tant qu’à en parler, Chapeau melon et bottes de cuir fait partie de ma liste des séries dont je ne connais que quelques épisodes ou même un seul épisode mais que j’ai très envie d’explorer. Dans cette liste il y a aussi Le saint, Mystère à Paris et Sherlock Holmes in the 22nd Century. Cette transition maladroite va me permettre de vous offrir la liste de mes séries policières préférées que j’ai promis de vous donner il y a longtemps.

Mes séries policières préférées:

Les Enquêtes de Morse,

Magnum,

Cherif,

Les petits meurtres d’Agatha Christie (dont je ne sais plus si elle est sur netflix ou pas),

Sherlock (dont je ne sais plus si elle est sur netflix ou pas),

Amicalement votre,

Miss Fisher (que vous pouvez retrouver sur netflix),

Enquêtes codées (que vous devriez pouvoir retrouver sur netflix),

Nicolas le Floch.

Avant de finir, je souhaite vous recommander le visionnage d’un court-métrage (pourvu de sous-titres en français). Ce court-métrage est issu de la chaîne de l’actrice Anna Akana qui en assure une partie de la direction et qui joue un des personnages principaux de l’histoire. Si vous ne la connaissez pas par sa chaîne (qui est une chaîne qui aiderait certainement Rebecka Martinsson étant donné qu’elle donne plein de conseils pour mieux prendre sa vie en main, réaliser ses rêves et mieux prendre soin de sa vie sociale et sentimentale ainsi que de sa santé mentale), vous la connaissez peut-être sans le savoir grâce au film Ant-Man (oui, l’Ant-Man du MCU) dans lequel elle joue (c’est la demoiselle dont Stan Lee et Ignacio parlent). Ce court métrage nous présente un meurtre. Il m’a fallu plusieurs visionnages pour découvrir qui était le coupable. Saurez-vous l’identifier plus vite que moi ?

Si vous souhaitez vous procurer un exemplaire du livre dont je viens de vous parler, vous pouvez utiliser les liens joints ci-dessous.

https://www.librairiesindependantes.com/

https://livre.fnac.com/a8631313/Asa-Larsson-Le-sang-verse

Sur ceux, merci pour votre fidélité, je vous souhaite de bonnes lectures et je vous donne rendez-vous prochainement pour découvrir de nouveaux livres.

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