L’eau de Rose – Laurence MARTIN (auto-édition)

À la sortie d’un cimetière, une femme meurt dans les bras de Rose et lui confie son carnet…

« Elle me pointe un petit carnet qui gît le long du caniveau et murmure :
– Dites-leur pour moi que je les aime.
Je demande :
– À qui ?
Elle convulse.
Je pleure.
– À qui ?
Elle est partie.
La femme qui sortait du cimetière est venue mourir dans mes bras… Je souffle « Je le leur dirai » comme une promesse indestructible.
Rose ne sait pas que cette promesse va bouleverser son existence.

Au fil des pages de ce carnet, elle remettra en question sa solitude. Elle ira chercher ses réponses, contestera les lois familiales qui érigent un mur de silence sur sa mère disparue il y a vingt ans. Elle apprendra combien la vie peut être belle et l’amour un nouveau départ. Mais, quand l’adversité s’entête, la peur reprend parfois ses droits et la mort ses prérogatives.
Rose trouvera-t-elle sa vérité ? Osera-t-elle enfin le bonheur ? »

Quelle belle découverte que celle que je viens de faire avec L’eau de Rose, de Laurence Martin, que je me promettais de lire depuis longtemps !

Plusieurs éléments de ce roman ont trouvé un douloureux écho en moi, certaines peines venues de mon enfance, et d’autres plus récentes, qui ont fait que j’ai vécu cette histoire avec mes souvenirs, avec mon cœur, mais aussi avec mes tripes. Cela a sans doute contribué à ce que je ressente peut-être plus profondément encore la détresse et tout le mal-être de son héroïne, Rose. Poursuivie par un secret dont elle ne connaît pas la teneur, dont elle ignore même les causes, elle va, à la lecture d’un carnet, défier sa mémoire et piocher dans ses souvenirs, interroger son père et sa sœur Anna, afin de remonter aux sources du mal dont ils souffrent tous. Cette recherche de la vérité ne sera pas facile, elle sera émaillée de bonheurs mais aussi de peurs et, comme tout dans la vie, cernée par la mort.

« La vie n’est rien sans l’amour ». Alors, oui, c’est une histoire qui parle d’amour, mais de tous les amours. Matrimonial, paternel et maternel, filial et fraternel, mais aussi de l’amour de son prochain et de la vie en général. C’est un roman qui parle des blessures de l’âme et de toutes celles du cœur, celles qui sont si profondes et ancrées en nous qu’elles se ressentent jusque dans les corps et détruisent tout sur leur passage. C’est un livre qui parle d’amour, mais également de vie, de mort et de résilience.

Et au-delà de cette histoire, de ces personnages fragiles et touchants, si humains dans leurs douleurs comme dans leurs manquements, ce qui m’a particulièrement émue c’est la plume de Laurence Martin. Douce et forte à la fois, tout en délicatesse et en finesse, nimbée d’empathie et d’une grande sensibilité et qui sait si bien faire passer les émotions. Très poétique, elle exprime à merveille les peines et les malheurs les élans du cœur comme ceux du corps, nous fait aussi bien toucher du doigt le bonheur que plonger dans des abîmes sans fond.

Je sais, je l’ai senti dès les premières lignes, que ce roman fera partie de ceux qui auront marqué ma vie de lectrice. Il me semble que l’auteure travaille à l’heure actuelle sur un nouveau livre et j’ai vraiment hâte de le découvrir. En attendant, je vais me procurer son recueil, dont le sujet et le titre, Nouvelles voies, ne peuvent que me parler aussi.

Extraits :

« On peut tout voir dans un regard, même un cœur éclater de joie »

« Aimer c’est la seule vraie raison qui fait que la vie soit vécue »

« Certaines personnes vous semblent proches, elles vivent en vous depuis toujours, les rêves que vous en avez fait, l’espoir qu’elles existent en ce monde est si présent à votre esprit, que lorsque enfin vous les trouvez l’évidence semble s’imposer »

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