Un an déjà que Sean Edison, le tueur en série du bassin d’Arcachon, est mort, abattu par Justine, sa propre fille. C’est alors que Justin, le frère jumeau de Justine, sort de plusieurs années de coma. Passée la joie des retrouvailles avec ses proches, il lui est difficile de reprendre le cours de sa vie. Sa mémoire est défaillante et il est condamné à boiter pour le restant de ses jours. Patiemment, Justine lui raconte l’horreur dans laquelle leur famille a été plongée et l’aide à affronter l’atroce réalité : il est le fils du Prédateur, le meurtrier aux cinq jeunes filles. Apprenant à revivre auprès des siens, dans sa cabane de pêcheur du Cap Ferret, Justin tente de trouver un équilibre entre celui qu’il était et celui qu’il devient. Jusqu’au jour où il découvre devant sa porte le cadavre mutilé d’un chat noir. Cet acte macabre et monstrueux le replonge dans des souvenirs qu’il croyait pourtant bien enfouis. Qui, tapi dans l’ombre, tire les ficelles et compte les points ? Le clan Edison résistera-t-il à ce redoutable ennemi ? Justin et Justine pourront-ils échapper à leur destin ?
Le premier tome de L’empreinte de la chair (lire la chronique) s’articule presque exclusivement autour de Justine, puisque Justin est dans le coma depuis plusieurs années et que son réveil n’intervient qu’à la toute fin. Ce deuxième opus, lui, met en scène les jumeaux à tour de rôle dans des chapitres où ils s’expriment chacun à la première personne du singulier. Je reconnais, même s’il est précisé qui agit et parle à chaque début de chapitre, que j’ai eu un peu de mal à passer de l’un à l’autre constamment et je me suis parfois emmêlé les neurones. Nous faisons aussi connaissance avec de nouveaux personnages qui font leur entrée dans le clan Edison, comme Alice et Ambre, les chéries de Tom et de Justin, Nous avions beaucoup appris sur Justine dans le premier tome via la lecture des cahiers qu’elle avait rédigés au cours de sa vie ; c’est maintenant le moment d’en apprendre un peu plus sur Justin. Les jumeaux eux-mêmes découvriront des secrets bien enfouis dans leur mémoire, les souvenirs finissant par émerger de leur conscience au gré des circonstances. La vie de nos héros, déjà plus que malmenés dans le premier opus, est toujours pleine de drames et cela va encore s’intensifier : une psychopathe est à leurs trousses et elle entend bien ne s’arrêter que quand elle les aura détruits.
De dispute en réconciliation, de surprise en révélation, de meurtre en disparition, l’intrigue est menée tambour battant. L’auteure nous laisse à peine reprendre notre souffle avant de nous asséner un nouveau rebondissement et on se prend à prier pour que la vie ne nous réserve pas le quart de ce qui arrive à cette famille. Quand je vous parlais d’un Dallas à la française dans ma chronique précédente, je n’exagérais pas vraiment ! D’ailleurs le final nous confronte encore à un drame intense, un véritable cliffhanger, qui préfigure le troisième tome de L’empreinte de la chair et nous fait espérer qu’il arrive rapidement, pour tout le moins, tellement on a hâte de connaître la suite.
Pour terminer, je dirais que ce qu’il ressort avant tout des livres de Sabine Bolzan, c’est le caractère passionné de l’auteure qui se révèle au travers de ses écrits. Sa passion pour sa famille et les gens qu’elle aime, mais aussi pour sa région, qu’elle décrit magnifiquement et qui en devient presque un personnage à part entière. Cela, à mon avis, se vérifie certainement aussi pour tout ce qu’elle réalise, comme l’écriture qui, on le ressent, est pratiquée avec cœur.