Michel Béjart rêve d’une existence heureuse avec son fils Hadrien, mais tous deux ne guériront jamais du drame familial survenu quinze ans plus tôt. Une macabre découverte qui a brisé leur vie pour toujours. Michel essaie de se reconstruire au sein de la fondation Ange, qu’il a créée pour la protection de l’enfance, et tente de surmonter son chagrin et sa culpabilité auprès d’une poupée « Reborn », étrange bébé plus vrai que nature, qu’il chérit quotidiennement.
Un matin, la commissaire Jeanne Muller débarque à la fondation. Des nouveau-nés ont été enlevés, et un vent de panique souffle sur les maternités parisiennes. Pourquoi Michel s’inquiète-t-il soudainement ? Les disparitions auraient-elles un lien avec la fondation? En investiguant au cœur de cette institution tout entière tournée vers la parentalité, Jeanne ne tardera pas à comprendre ce que l’arrivée d’un enfant peut provoquer dans notre société, dans nos foyers et dans nos esprits. Le meilleur comme le pire…
Une histoire où personne n’est vraiment innocent, pas même les enfants…
J’avais découvert François-Xavier Dillard l’hiver dernier avec Prendre un enfant par la main (ire la chronique) et j’avais véritablement été subjuguée par la lecture de ce roman dans lequel je m’étais engloutie une journée entière. J’avais donc hâte de lire ce dernier titre dont, a fortiori, j’attendais beaucoup. Dès lors, force m’est de reconnaître que je n’ai pas été transportée de la même façon. En attendais-je trop justement ? Ou bien cela est-il dû à mon état d’esprit ? Selon les moments de ma vie, en fonction de mon moral ou parfois même juste à cause de la météo, je sais que je ne suis pas réceptive de la même manière.
Quoi qu’il en soit, loin de moi l’idée de dénigrer ce bouquin. Entendez-moi bien : je dis seulement que le précédent m’avait embarquée sans commune mesure et celui-là… juste un peu moins. En même temps, quand la barre est placée très haut, il devient difficile de monter encore (demandez à Renaud Lavillenie si je n’ai pas raison). Il ne s’agit donc pas du tout d’une déception. D’ailleurs, je l’ai dévoré très vite lui aussi.
L’auteur a l’art de nous immerger dans des histoires qui font malheureusement la une des journaux de temps en temps, des évènements relégués au rang de divers, et il a le talent de nous raconter ces histoires en rendant ses personnages très vivants, en nous faisant partager leurs sentiments. Des personnages à la psyché très fouillée, au passé tumultueux, ce qui les a rendus complexes et torturés. Il n’a pas son pareil pour nous entraîner à sa suite dans des intrigues noires qui nous touchent au plus près car elles parlent d’enfants. Les enfants… certainement le sujet le plus sensible à nos yeux de mères et de pères, qui fait recette dans le milieu du thriller et est le thème de prédilection de François-Xavier Dillard.
En dehors des histoires d’enfants propres aux différents protagonistes, il y a le fil rouge de l’enquête menée par un personnage déjà rencontré dans l’opus précédent : le commissaire divisionnaire Jeanne Muller, figure assez exceptionnelle, charismatique et controversée que j’ai retrouvée avec plaisir. J’éprouve beaucoup de sympathie et d’attachement pour ce personnage plutôt étonnant et détonnant. Par contre je dois avouer que j’ai eu du mal à en ressentir pour Michel Béjart, dont l’étude psychologique est pourtant très poussée et le passé, comme le présent, très douloureux.
Encore une fois, L’enfant dormira bientôt est un roman abouti, l’intrigue nous retourne le cerveau, l’écriture est travaillée tout en restant accessible à tous et le résultat très réussi. J’en redemande et je remercie infiniment les Éditions Plon via NetGalley France pour cette belle lecture.
#Lenfantdormirabientôt #NetGalleyFrance