Les enquêtes de Biscotte et Moncher est une parodie de roman policier écrit sous forme de dialogues (à 80%), à la manière d’une pièce de théâtre. Un roman certes absurde et bourré de bêtises, mais qui saura – je l’espère – vous décrocher quelques sourires lors d’un moment de détente bien mérité au milieu de votre ennuyeux quotidien.
Pas de quatrième amenant l’histoire donc pour ce polar humoristique, mais quelques lignes de l’auteur afin de présenter le style de son texte, à moins que ce ne soit pour prévenir le lecteur. En tout cas, c’est clair et net : il ne faut pas le prendre au sérieux, pas plus que Guillaume Carbonneaux ne se prend lui-même au sérieux. La couverture, le titre et le sous-titre (spoil : le coupable, c’est le maire) annoncent d’ailleurs d’emblée la couleur !
Je ne lis pas souvent ce genre de littérature, mais je dois avouer qu’il m’arrive de temps en temps de m’y égarer. Je pense notamment aux livres d’un autre Guillaume – Leclerc, celui-là – qui, bien que dans un genre différent, commet lui aussi des bêtises (qu’il appelle des bouses) sur le même registre fantasque et décalé.
Rien n’est plus difficile à mon sens que de faire rire, surtout à l’écrit. Au cinéma déjà c’est difficile, et pourtant on dispose des images et du son en renfort. Que dire donc d’une oeuvre qui n’est constituée que de phrases ? Pas de gags visuels, pas d’intonations de la voix, rien que des mots assemblés. Eh bien je crois qu’il n’y a pas d’exercice plus ardu que celui-là et je salue ceux qui ont la témérité de s’y frotter et le talent d’y réussir.
Alors, je ne dirai pas que je me suis esclaffée d’un bout à l’autre, mais j’ai beaucoup souri, j’ai souvent ri et j’ai quand même explosé de rire deux ou trois fois (Sarah Connor et le chapitre 15 pour ne citer que ces deux exemples). Le texte est bourré de fantaisie, de jeux de mots et de références, tout ça au service d’une histoire complètement loufoque, avec des situations cocasses et des rebondissements inattendus et rocambolesques. Les personnages farfelus font preuve, « à l’insu de leur plein gré », d’un humour décalé, les dialogues sont la plupart du temps absurdes, et on se laisse emporter bien vite par l’intrigue sympathique de cette parodie de roman policier. Pari gagné donc pour Guillaume Carbonneaux qui nous fait vivre avec Les enquêtes de Biscotte et Moncher un bon moment de lecture et de détente. J’en profite pour le remercier pour son SP. J’ai quand même un message à lui délivrer concernant un point négatif : moi, j’aime bien Zaz, alors s’il ne veut pas que je réduise sa Biscotte en miettes… mollo sur les critiques !
Pour les autres, je dirai juste : laissez-vous tenter par l’expérience et bienvenue en Absurdie !