En 1095, en Bourgogne, à la veille de la première croisade, l’Occident chrétien est porté par une vague de foi sans précédent. Joachim de Saint-Ange est un jeune moine copiste du prieuré de Beaulieu, dépendant de la puissante abbaye de Cluny. Alors qu’il rêve de parcourir le monde et d’accompagner son maître Odon à la recherche de manuscrits anciens, ses origines nobles le destinent – contre sa volonté – à une carrière ecclésiastique au service du pape Urbain II.
De la plus grande abbaye du monde chrétien aux sordides geôles de Mâcon, pris en étau entre son amour pour la fille d’un seigneur et l’opération armée la plus importante de son temps, Joachim va tenter d’échapper à sa destinée. Y parviendra-t-il ?
Amoureux de l’histoire et de la belle langue, ce roman est pour vous ! Et il était résolument pour moi : période médiévale troublée et captivante, personnages brossés avec pertinence et sensibilité, immersion totale dans l’époque et la vie monastique grâce à un énorme travail de recherche, pointu et précis. L’auteur mêle habilement la petite histoire à la grande afin de la rendre digeste et intéressante au plus haut point. On ne s’ennuie jamais et on apprend une multitude de détails sur l’époque et les us et coutumes dans les monastères.
D’autre part, Brice Nadin a su donner une dimension fantastique à son roman de manière subtile et intelligente tout en collant à la réalité historique et je salue cette jolie performance. La romance, même si elle revêt une grand importance, ne prime absolument pas sur le reste et ne représente qu’une maille de l’ouvrage. Tout y est justement dosé entre la petite et la grande Histoire, la description du quotidien des moines, les détails artistiques du travail de copiste ou de l’architecture, l’histoire d’amour, les dialogues et l’action des péripéties.
Le style enfin est de belle facture, solide et travaillé, et le langage châtié met en valeur le thème et l’époque.
Encore une très belle surprise issue de l’auto-édition dont j’attends la suite avec grande impatience !