Et si le mensonge était, parfois, une ultime preuve d’amour ?
Vous l’aimez plus que tout au monde. Vous lui faites aveuglément confiance. Vous ne rêvez que d’une chose : fonder une famille ensemble. Mais rien ne se passe comme prévu.
Jusqu’où iriez-vous pour éviter de tout perdre ?
Une histoire racontée à rebours, car il n’y a qu’en démêlant les fils du passé que l’on peut comprendre le présent.Septembre 2015. Mathilde, bibliothécaire de 36 ans, et Adrien, prof de philo, s’aiment depuis 16 ans. La seule chose manquant à leur bonheur est un enfant. Peu soutenue par sa mère, snob indifférente et sans aucune fibre maternelle, et trouvant son mari peu concerné, Mathilde s’est enfoncée dans la dépression et l’adultère. Aujourd’hui elle est (enfin !) enceinte après des années d’insuccès, d’espoirs déçus et d’attente vaine.
Parallèlement, on suit l’histoire de Yasha et Elodie qui ont eu Jeanne très jeunes sans l’avoir désirée. Elodie tente d’élever sa fille seule, tandis que Yasha, qui vient de se faire larguer par Mahaut, femme énigmatique et menteuse pathologique, rumine son amertume en s’abrutissant dans l’alcool.
A partir de là, l’histoire va être contée en remontant dans le temps de façon à nous faire démêler les fils tissés entre les personnages, leurs interactions ou juste leurs rencontres fortuites, et ce jusqu’en janvier 2009, au tout début. Seul l’épilogue nous ramènera dans le présent pour nous asséner l’ultime vérité.
Amélie Antoine nous offre un roman moins noir que le dernier, une belle histoire qui explore la douleur d’une femme en manque d’enfant, son sentiment d’injustice, sa souffrance à la vue d’autres femmes enceintes ou déjà mères. Tout est décrit à petites touches pour nous faire partager l’angoisse quotidienne de Mathilde, son désespoir, son sentiment d’être incomplète et la solitude qu’elle ressent face au fait que personne ne peut la comprendre.
Cette surprenante construction à l’envers nous permet de découvrir les faits d’une autre manière et la finesse du regard et de la plume nous révèle des personnages à la psychologie fouillée. Le tout est servi par un style très vivant, parfois empreint de poésie et dont l’humour n’est pas absent. Au passage, j’ai bien aimé le clin d’œil à « Fidèle au poste ».
L’épilogue nous montre l’une des facettes que peut revêtir l’amour véritable, où son propre bonheur passe d’abord par celui de l’être aimé. « Parfois, mentir était la plus belle preuve d’amour qu’on puisse faire à l’autre » .