L’Indé Panda, qu’est-ce que c’est ?
Un projet – sans doute un peu fou – lancé par une communauté de passionnés d’histoires en tout genre.
Depuis quelques années, de plus en plus d’œuvres sont proposées par des auteurs indépendants, qui s’affranchissent ainsi des maisons d’édition, pour au moins certains de leurs ouvrages.
Mais comment savoir quel livre acheter ?Lors de nos discussions avec des lecteurs, nous nous sommes rendu compte que certains n’osent pas franchir le pas. Peur d’être déçu (s’il n’est pas publié classiquement, c’est que personne ne veut de lui) ou encore sceptique quant au prix bien souvent plus faible (c’est pas cher, ça ne doit pas être terrible).
Et l’auteur indépendant, comment peut-il attirer de nouveaux lecteurs ? Se faire connaître sans une équipe de communication derrière lui ?
L’Indé Panda est né pour satisfaire autant le lecteur que l’auteur « indé ».
En lisant les nouvelles de ce magazine, vous rencontrerez sans risque – si ce n’est celui de tomber sous le charme – de nouvelles plumes. Libre à vous d’aller découvrir l’ouvrage proposé par l’auteur dans l’espace promotionnel qui suit chaque texte.
Divers genres (SF, fantasy, romance, politique fiction, etc.) sont représentés dans ce recueil, vous trouverez certainement votre bonheur.
Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir à la lecture de ce premier numéro.
Mon avis sur le concept
Un webzine sur l’autoédition, c’est déjà une bonne chose en soi. Les auteurs autoédités ont peu de visibilité. Le recueil de nouvelles permet de découvrir une parcelle du talent de plusieurs auteurs, dans un format court. Mais en plus, cela permet au lecteur de se faire, gratuitement, une idée de la plume d’un auteur en particulier, ou du panel complet des auteurs indépendants sélectionnés pour un numéro. Le format donne à l’écrivain l’occasion de développer une histoire complète, contrairement aux extraits gratuits que l’on peut trouver sur certaines plateformes de vente d’ebooks. Malgré le format court, la personnalité de l’indépendant transparaît forcément dans son récit, et donne, ou non, envie d’en lire plus.
De plus, le processus de sélection des nouvelles — à l’aveugle — donne une garantie d’indépendance supplémentaire : celle du webzine. En effet, les nouvelles sont recrutées alors qu’elles sont anonymes. Aucun risque de sélection par copinage.
En cliquant sur le nom de l’auteur, vous accéderez à son interview, publiée sur le site de L’Indé Panda.
Mon avis sur les nouvelles
Dépendance — Nathalie Bagadey
Une jolie surprise. Le lecteur se fait balader d’indice en indice, tout en se demandant à quelle sauce il va être mangé. La plume est mystérieuse, floue, mais fluide. La chute est à la fois tragique de vérité et poétique. Une mini-critique sociale en quelques dizaines de lignes. L’effort réalisé quant à la thématique étonne autant qu’il donne du plaisir.
Le Chef-d’œuvre de Maître Osato — Patrice Dumas
Nous avons ici une jolie histoire, à la fin fort tragique. Le lecteur trouvera peut-être les phrases longues et se lassera des virgules, dont l’auteur use et abuse. Patrice Dumas possède un style particulier, tout en détail, qui a du charme, mais rend parfois la compréhension laborieuse au lecteur trop rapide, tout comme l’avalanche de noms à retenir au fil de l’histoire. Légers défauts compensés par la qualité littéraire du récit.
La Femme sans visage — Marie Havard
Cette nouvelle a la saveur de l’Inde, le goût de l’étrange et l’odeur des contes de notre enfance. Malgré un passage un peu haché entre les deux intrigues, Marie Havard nous emmène loin, pour finalement nous rapprocher un peu plus de nous-mêmes. Le côté invraisemblable peut déranger, mais cristallise toute l’essence de cette histoire venue d’ailleurs.
À cœur perdu — Édith Couture Saint-André
Le lecteur peut avoir du mal à entrer dans l’histoire à l’orée du récit. Néanmoins, une fois que les deux protagonistes principaux se rencontrent, la magie de l’écriture se dévoile doucement, mais surement, et déclenche une pluie d’émotions. C’est un thème universel que l’amour, mais il est traité d’une manière si juste et jolie, avec une plume qui se révèle au fil des mots. Hésitante au départ, elle se fait plus fluide, plus douce, et décolle avec douceur au rythme des syllabes. Si la chute est prévisible, elle n’en est pas moins touchante et formidablement mise en scène.
L’Horloger — Dean Venetza
Une nouvelle métaphysique aux allures de conte métaphorique. Bien écrite, l’histoire mystérieuse dans laquelle se côtoient les vivants et les morts, les humains et les Dieux est presque addictive. La nouvelle se termine, mais l’intrigue non, et on en réclame encore.
Celui qui protège — Ghaan Ima
Je connaissais déjà Ghaan Ima, dont j’avais lu Mira, La Bataille de l’Eau, il y a quelque temps. « Celui qui protège » est une préquelle de ce livre. La nouvelle nous dévoile une partie du passé de Pashka, personnage principal. Malgré le format court, le lecteur est totalement immergé dans cet univers dystopique. Le style de l’auteur est reconnaissable, et parait même plus solide, plus ancré. Ce récit est plus sombre que le premier, et donne envie de découvrir le roman. Ou de le relire.
Crocodile — Balthazar Tropp
Une jolie histoire superbement écrite. La chute est prévisible, mais le cheminement qui y mène le lecteur se révèle à la fois sombre et lumineux. La plume est tellement fluide que le lecteur aura l’impression d’évoluer dans un rêve ; le récit est si construit qu’il permet d’imaginer chaque parcelle du décor, sans pour autant crouler sous les descriptions. Une vraie jolie découverte !
Votez Blanc ! – Bouffanges
Une forme très originale, semblable à une revue de presse. Une sorte d’extrapolation de la campagne présidentielle 2017. Un exercice original, pour une nouvelle qui ravira les lecteurs avides de politique.
Ad vitam aeternam — Amria Jeanneret
Une adaptation du mythe de l’Alchimie. Une nouvelle vie éternelle pour Nicolas Flamel. La nouvelle est rédigée d’une plume fluide et agréable. Le lecteur féru d’alchimie et de mythes de vie éternelle s’en régalera.
Photos volées — Philippe Deniel
Une nouvelle courte, efficace, dotée d’une pointe d’humour. Là encore les indices sont nombreux et le lecteur comprendra aisément la chute avant l’heure. Malgré tout le récit est plaisant, et a le mérite d’être divertissant.
Le Monolithe — Khalysta Farall
Une nouvelle de Science-Fiction très agréable à lire. Rythmée, imagée, l’intrigue fait vibrer le lecteur. Ce dernier tentera de comprendre, aux côtés de Léna, ce que lui cache le capitaine Krais. Le format court est ici exploité complètement, la chute suffisant à clore l’intrigue. Cette nouvelle peut rappeler à certains le style de la série américaine « La Quatrième Dimension », diffusée aux États-Unis au début des années soixante, et largement rediffusée depuis.
La Mouche — Véronique Gault
Une nouvelle à suspens, haletante malgré un thème qui se veut très léger. Le rythme se fait pressant, et c’est sans surprise qu’on apprend que l’auteur écrit des romans policiers. La chute, quant à elle, décevra le lecteur avide de surnaturel, ou de fantasy. Elle amusera les plus tendres.
Infos Pratiques :
Date de sortie : 22 septembre 2016
Prix du format numérique : GRATUIT! sur Amazon
Site internet du webzine : https://lindepanda.wordpress.com/