Depuis son retour en France, Talia a changé. Le don qu’elle a acquis à la Nouvelle-Orléans n’y est peut-être pas étranger.
En ce début janvier, une nouvelle vision la perturbe. Un homme pendu. Talia sait que cela annonce un meurtre. Cependant personne ne la prend au sérieux. Etant donné ce qu’elle apprend, Charlie, sa meilleure amie depuis toujours, craint qu’elle ne souffre d’un important stress post-traumatique.
Alors que les meurtres par pendaison se poursuivent, Talia décide de repartir à la Nouvelle-Orléans. Elle doit retourner sur les traces des esprits vaudou. Sur les traces de Baron Samedi. La porte s’ouvre à nouveau entre deux mondes. Tout n’a pas encore été révélé.
Entrez, si vous l’osez…
« L’ombre de Nola « est un roman qui fait suite au premier de Sacha Erbel, ‘L’emprise des sens », dont je vais essayer de ne rien dévoiler pour ceux qui ne l’auraient pas encore lu. Et je précise que c’en est la suite directe puisqu’il commence juste quelques semaines après le retour de Nola en France.
Par rapport au premier tome, qui laissait aussi une part importante au voyage, à la découverte de la Nouvelle Orléans et à la romance, j’ai trouvé ce deuxième opus beaucoup plus noir. On est là sans aucun doute dans du pur thriller. D’ailleurs on rentre directement dans le vif du sujet, avec une scène intense et peu ragoûtante qui donne tout de suite le ton. Et encore… on n’est pas au bout de nos peines… Enfin en ce qui me concerne, parce que les lecteurs avides de scènes un tant soit peu hard ou gore seront ravis de cette plongée dans l’enfer vaudou et dans la noirceur de l’âme humaine. Il y a même un passage extrêmement dur qui m’a menée à la limite de la nausée. Mais bon, ce n’est pas nouveau pour moi, je suis une chochotte.
L’histoire se déroule en partie à Paris et en partie à La Nouvelle Orléans, mais aussi dans deux époques différentes et les allers-retours dynamisent l’histoire très agréablement. Enfin, de toute façon, côté dynamisme, on est servis rien qu’avec l’écriture de l’auteure. Sacha Erbel ne prétend pas écrire de la grande littérature mais nous divertir (ou nous horrifier) et nous raconter une histoire qu’on peut vivre intensément grâce à une plume très actuelle, nerveuse et vive. Elle reflète d’ailleurs bien l’auteure elle-même, nature, authentique, piquante et punchy. Quant à ses fonctions dans la police et à ses études de criminologie appliquée à l’expertise mentale, elle garantissent sans aucun doute la véracité des procédures d’enquêtes et des réflexions psychologiques.
Nous avons là affaire à un roman terrifiant et captivant, qui se déroule à cent à l’heure, et que je conseille aux amateurs de page-turners qui décoiffent.
Extrait : « Jamais je n’aurais soupçonné une telle tempête à l’intérieur de moi. Mon autre nature était enfermée comme dans une prison de haute sécurité avec ses écrous et ses barreaux. Ne laissant apparaître que naïveté et apparente légèreté.
Mais le monstre a libéré un autre monstre. Et ce que toi tu m’as fait, je vais te le rendre. Je vais te le renvoyer tel un miroir et il ne manquera rien, tu peux me croire. Douleur, colère, terreur, vengeance, tout y sera. Et ce miroir reflétera toutes tes imperfections. Tel le portrait de Dorian Gray, ces imperfections deviendront pustules, pourriture de ce que tu es à l’intérieur de toi… »