Lynwood Miller, ex-membre des forces spéciales américaines coule des jours heureux, sinon paisibles, auprès de la tendre mais surprenante Éli dans le bassin d’Arcachon. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes si un être odieux aux pouvoirs similaires, sinon supérieurs à ceux de la jeune femme, ne venait s’immiscer dans la vie du couple. Tout irait donc pour le mieux si… le cadavre d’un adolescent n’était pas retrouvé émasculé sur les quais. Tout irait donc pour le mieux si… le commissaire Marchand ne se décidait à mettre Lynwood et Simon sur l’affaire…
Après Lynwood Miller et Pas de printemps pour Eli, notre beau ténébreux est de retour dans un troisième tome intitulé Rivalités. Éli et ses pouvoirs aussi étonnants que déroutants et Simon le geek des Pyrénées sont bien évidemment de la partie. S’ajoutent à ce fameux trio, des criminels, des flics, un médium et quelques pédophiles incestueux…
À la fois impatiente de retrouver mes héros préférés, Lynwood et Éli, et bien décidée à faire durer le plaisir ineffable et ô combien jouissif de l’attente et du désir, j’ai conservé ce troisième tome le plus longtemps possible, reportant sans cesse le moment de le lire. Et c’est en me rendant compte que cela faisait maintenant, et surtout déjà, un an que je l’avais en ma possession — la dédicace est datée du 14 mars 2020 — que j’ai décidé de cesser mes enfantillages et d’en entamer la lecture. Celle-ci ne m’aura pris que trois jours, enfin, plus exactement trois moments répartis sur trois jours. Et quelle lecture !
La mention « Roman policier mais pas que », inscrite sur la couverture des livres des Éditions Lajouanie, n’aura jamais autant pris tout son sens que sur celle des romans de Sandrine Roy auxquels elle sied particulièrement. Dans cette série, en effet, l’auteure a su avec bonheur mêler différents genres : thriller, enquête policière et roman noir mais aussi fantastique et histoire d’amour. Un cocktail étonnant dont je ne me lasse pas tellement tout est tissé avec habileté et tendresse.
Bien que cet opus soit plus noir que les précédents, puisqu’il traite de pédophilie et d’inceste, je l’ai trouvé aussi plus intimiste et plus doux, peut-être justement pour en contrebalancer un peu la noirceur. Il révèle tout l’attachement que Sandrine Roy porte à ses personnages principaux et met l’accent sur les rapports que ceux-ci entretiennent et sur l’amour immense qu’ils se vouent. Ils se trouvent pourtant parfois en butte aux jugements, ce que l’auteur remet très vite d’aplomb avec quelques réflexions bien senties dont celle-ci, que je fais moi-même assez souvent :
Extrait :
— Je vais passer un coup de fil à Castagnet pour savoir s’il a réussi à repérer la cougar.
Lynwood souleva les sourcils, un air indéfinissable sur le visage. (…)
— C’est comme ça qu’on appelle les femmes qui couchent avec des jeunes gens de moins de vingt ans qu’elles.
— Je sais ce qu’est une cougar. Nous utilisons la même expression en américain. Je me demande simplement pourquoi on ne dit pas la même chose pour les hommes. C’est très sexiste.
J’ai trouvé aussi que le côté paranormal était un peu plus prononcé avec l’apparition d’un nouveau personnage très énigmatique. J’aurais d’ailleurs aimé en savoir un peu plus sur lui. Tout ça pour dire que je vais me procurer Le mur d’Hadrien, le quatrième et dernier tome de la série Lynwood Miller (je refuse catégoriquement d’employer le mot « ultime ») dès ma prochaine rencontre avec l’auteure. Entretemps, j’ai encore la possibilité, puisqu’il est en ma possession, de lire Dilemme, son thriller sorti en 2020.
Alors, si vous n’avez pas encore lu Lynwood Miller, n’hésitez plus, laissez-vous tenter par ces aventures captivantes et par ce mélange attachant qui fait toute la différence entre un roman passe-partout… et un roman de Sandrine Roy !