Le beau et ténébreux Lynwood Miller, ex-membre des forces spéciales américaines, et Éli sa jeune et troublante épouse sont en vacances en Angleterre et s’apprêtent à découvrir les vestiges du mur d’Hadrien.
Une équipe d’archéologues vient de mettre à jour une tombe. Une dépouille capte l’attention des chercheurs : elle garde en main une clé qui n’a rien de romaine…
Après le tome 1 (en lire la chronique), puis Pas de printemps pour Éli (en lire la chronique) et enfin Rivalités (en lire la chronique), c’est avec beaucoup de regrets et déjà une certaine nostalgie que j’ai refermé le quatrième et dernier volet des aventures de Lynwood Miller, de Sandrine Roy. Et c’est tout à fait volontairement que je refuse d’employer le terme ultime. Bien que l’auteure ait précisé avoir dit au revoir à ses héros avec Le mur d’Hadrien, je vais m’obstiner à émettre un vœux pieux : celui qu’elle change d’avis et décide de prolonger la série.
Dans cet opus, j’ai retrouvé avec plaisir le couple phare et attachant composé de Lynwood, ancien militaire froid et déterminé, et de sa jeune femme Éli, artiste et un peu médium. Aux antipodes l’un de l’autre, mais très complémentaires, ils gardent un peu de leur mystère, et finalement ce n’est pas plus mal ; cela permet à notre imagination de travailler et de rêver encore un peu.
Cette fois, c’est en Angleterre qu’ils posent leurs valises pour une lune de miel et se retrouvent mêlés à une enquête. Le lieu permet à l’auteure d’introduire de nouveaux protagonistes bien campés et de jouer sa partition sur un autre registre. Car l’un des talents de Sandrine Roy c’est de savoir concocter une nouvelle histoire sans jamais céder à la facilité de servir une énième resucée. Celle-ci s’appuie sur des recherches historiques mais aussi sur des légendes locales et tout cela imprègne le roman d’une atmosphère spéciale que j’ai trouvée tout à fait captivante, presque envoûtante. Le paranormal y est une fois encore abordé avec le personnage très énigmatique d’Éli, mais pour ceux que cela effraierait, sachez que c’est fait de manière tout à fait légère.
Le style a atteint sa maturité, il est dense et précis, travaillé et sensible à la fois. Il met en valeur les descriptions des paysages comme les caractéristiques des personnages, sait ménager le suspense et rendre les scènes d’action crédibles. Il contient même un peu d’humour et un zeste de romantisme. Bref, tout y est, juste comme j’aime ! Il ne me reste plus que Dilemme à lire mais je l’économise encore un peu dans l’attente que cette talentueuse auteure qu’est Sandrine Roy se décide à reprendre la plume, que ce soit pour une suite de Lynwood ou pour tout autre chose. Avec Dessiner les nuages (en lire la chronique) elle a d’ores et déjà prouvé qu’elle avait plusieurs cordes à son arc et excellait dans différents genres.
N’hésitez pas à découvrir ses romans, qui valent le détour, mais gardez à l’esprit que sa série Lynwood Miller doit impérativement être lue en commençant par le début.