Ne pas oublier le clignotant – Catherine CHOUPIN (auto-édition)

Mélanie, jeune avocate pénaliste, est obsédée par le code de la route et ne supporte pas les chauffards. Éprouvée par la rupture avec son amant portugais, elle oublie un jour son clignotant et emboutit la voiture d’Eliot. Ce dernier travaille aussi à Versailles, dans la police criminelle. En même temps qu’il tisse une relation avec Mélanie, il doit poursuivre une enquête sur une dizaine de morts suspectes dans la région parisienne. Aucun fil conducteur, autre que le mode opératoire original, ne semble exister dans ces crimes, qui laissent Eliot perplexe, jusqu’au jour où…
Quand vous aurez lu ce livre, vous n’oublierez plus jamais votre clignotant.

Je continue dans la découverte d’auteurs que je me promets de lire depuis bien longtemps avec ce court roman de Catherine Choupin, dont la quatrième de couverture et la mention « roman policier » me tentaient beaucoup. Outre le fait que j’apprécie le genre « policier », il m’arrive aussi parfois de lire des romances, pour peu qu’elles soient bien écrites et un tant soit peu originales, et surtout qu’elles ne fassent ni dans la guimauve ni dans la mode SM, qui continue de surfer sur la vague 50 nuances de trucs. J’avoue d’ailleurs que je ne comprends absolument pas cet engouement des femmes pour la dark romance et tous ses dérivés. Alors que nous avons eu tant de mal à obtenir un semblant d’égalité avec les hommes et que nous devons toujours batailler pour essayer de gagner le respect qui nous est dû, cela me paraît fort incongru et extrêmement paradoxal… Mais ceci est un autre débat…

En définitive (et non au final), je tiens à préciser que le mélange des genres donne ici, selon moi, plus une comédie romantique sur fond d’enquête policière qu’un réel roman policier.

Pour ce qui est des personnages, je dois reconnaître que je me suis quelque peu identifiée à Mélanie, dans des situations similaires concernant des infractions flagrantes au code de la route. Je me suis revue usant moi aussi d’un langage fleuri que je maîtrise relativement bien, même si je n’ai jamais, contrairement à l’héroïne, fréquenté de résidents des « cités ». L’oubli du clignotant la met en effet dans des colères titanesques et peut tout à fait, en un instant, faire surgir sa double-personnalité et transformer Maître Mélanie en Kaïra Mel.

D’aucuns déploreront que le coupable soit dévoilé trop rapidement, mais pour moi cela ne remet pas en jeu l’intérêt du roman ni même de l’enquête (rappelez-vous les épisodes de Colombo !). Le plaisir se trouve ailleurs. Outre le style impeccable du texte, bourré de références et de clins d’œil littéraires, l’auteure (ou autrice, tu choisiras Catherine) brosse avec finesse et intelligence les portraits de ses protagonistes et manie allègrement un humour assez caustique et réjouissant.

En résumé, je me suis bien amusée et je conseille cette lecture à tous ceux qui aiment le mélange des genres et qui apprécient de sortir des sentiers battus. À condition, bien sûr, qu’ils n’oublient pas… le clignotant…

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