La guerre, c’est mal. Mais parfois, on n’y coupe pas. À la veille du terrible conflit qui va embraser les États du Ponant, Ethinor, Tallia et Jermold se rendent chez les Nains afin de les convaincre de participer aux festivités : il n’y a pas de raison que ces derniers se la coulent douce de leur côté. Que les aventuriers y parviennent ou non, ils feront de toute façon leur possible pour aggraver la situation.
« Après l’inénarrable Deux zéros et demi, je ne pensais pas pouvoir encore être surpris. Quelle suite ! » (Winston Churchill)
« Winston a bien fait de me conseiller cette série extravagante ! » (Saint Augustin)
« Mon fils est définitivement un génie. Objectivement. » (le papa de Guillaume).
Tout d’abord, je tiens à préciser que ce roman est le troisième opus d’une trilogie, entamée avec « Deux zéros et demi » et poursuivie avec « Bons baisers de Goscranie ». Et pour moi il est absolument nécessaire de commencer par le début si vous voulez comprendre quelque chose à cette histoire complètement loufoque.
Bousin 3, comme se plaît à le nommer l’auteur, peut surprendre par la petitesse de sa taille, à l’instar de celle de Jermold d’ailleurs, et me fait remarquer que, non content d’avoir le culot de faire travailler son petit frère sur ses couvertures à sa place, il pousse la « feignasserie » à écrire de moins en moins. La quantité diminue en effet mais, dans la mesure où l’histoire se déroule au pays des Nains, et qu’à l’inverse, la qualité, elle, augmente, nous ne lui en tiendrons donc pas rigueur.
Si le premier tome était extrêmement drôle, le deuxième l’était encore plus et montrait surtout un style qui s’affirmait et s’affinait. Ce troisième volet, peut-être moins humoristique cependant, reprend ces caractéristiques et affirme une maturité de cette patte si spéciale et originale, de cette plume riche et très cultivée. Ce qui se confirme aussi, pour ceux qui pouvaient encore en douter, c’est que l’auteur n’est absolument pas qu’un amuseur. C’est aussi un remarquable observateur qui manie la satire avec brio et, comme ses prédécesseurs de toutes les époques, nous pousse à nous interroger sur notre société, ses manques, ses excès et ses dérives.
Jeux de mots, références littéraires, tout est prétexte à réflexion et la lecture se doit d’être attentive pour n’en rien rater et surtout éviter de perdre le Nôôôrd. Le récit de la bataille, éminemment épique, vaut le détour à lui tout seul et reléguerait presque « La guerre des Gaules » au rang de « La guerre pour les nuls ». Il a aussi le mérite de donner tout son sens, que je vous laisse découvrir, au bousin en question. Enfin l’épilogue, extrêmement abrupt, peut surprendre, mais peut-être n’est-il qu’une porte ouverte sur une quatrième « guillaumerie » comme les appelle Emilie, que je salue ici pour son sens de l’à-propos. En tout cas je l’espère car j’aimerais bien retrouver nos trois zéros dans une nouvelle aventure…