Praesidia – Céline Saint-Charle

Depuis 150 ans, les humains vivent dans des abris individuels, servis par des robots. Leur vie est codifiée par des règles strictes édictées par le gouvernement et le comité des robots. Ils n’ont pas le droit de sortir de leur petite propriété, pas le droit de se voir et de se parler autrement que par écran interposé. La peur des épidémies et des guerres passées les pousse à obéir aveuglément. Mira Mason est une jeune informaticienne indisciplinée, qui découvre peu à peu que son existence tranquille cache de sombres réalités. Aidée d’un duo improbable, un robot renégat et un renardeau, elle prend les choses en main, fermement décidée à en savoir plus. Presque par hasard, elle se retrouve à la tête d’une armée d’insurgés et entreprend de changer le monde en renversant le gouvernement.

Deuxième livre pour moi de Céline Saint-Charle, après « #SeulAuMonde », belles découvertes (le roman mais aussi son auteure) que j’ai faites en 2018 lors d’un salon malheureusement disparu depuis. Les deux romans font partie du genre « post-apo », que dans ma jeunesse on aurait sûrement appelé anticipation, bien que traités complètement différemment. Le premier mettait en scène un petit groupe de survivants et le deuxième nous dépeint une société complètement cloisonnée et déshumanisée, impitoyable et sans âme.

Au cours de la quête de l’héroïne pour découvrir la vérité sur ses origines et sur le monde dans lequel les humains sont prisonniers, on se retrouve complètement immergés dans cette société terriblement liberticide où la peur règne en maître et arrive à museler tous ses membres. Le grain de sable s’appelle Mira et il va gripper cette machine intransigeante et bien huilée qui traite les humains comme les moutons qu’ils peuvent être.

L’œil de Céline comporte toujours plusieurs angles de vision : il possède une grande lucidité sur notre société et l’humanité en général et explore les travers dont elles font preuve, mais il montre aussi parfois une certaine confiance et garde de l’espoir en quelques-uns de ses représentants. Son imagination fertile est empreinte de rêve et d’un côté enfantin, sans pourtant tomber dans la naïveté. Les héros de cette histoire m’ont un peu fait penser au conte « Le Magicien d’Oz ». Ses personnages sont toujours tendrement dépeints, brossés avec intelligence et finesse. La nature, les animaux et l’écologie y trouvent toujours leur place.

Pour finir, le style est impeccable et arrive aussi bien à faire passer les émotions qu’à décrire des techniques innovantes ou futuristes sans lasser ni perdre le profane. Je salue d’ailleurs au passage les remarquables recherches (ou la maîtrise ?) en informatique dont a fait preuve ici l’auteure.

La sortie est prévue pour le 5 février mais le roman est d’ores et déjà disponible en précommande aux formats broché et numérique. Ce dernier est d’ailleurs proposé au prix promotionnel très bas de 0.99 euros. C’est le moment d’en profiter !

 

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