Questions d’auteurs, d’après une idée de Magali Lafont

Il y a quelques temps, Magali Lafont, blogueuse avec sa fille sur Lectures Familiales, a proposé à quelques auteurs indépendants de lui poser des questions. Une sorte d’interview inversée. J’ai beaucoup apprécié la lecture de cet article, et je me suis dit que d’y répondre à mon tour, comme le demandait Magali, pourrait être un exercice sympa. Je vous invite à lire celles de la demoiselle ici : https://lecturesfamiliales.wordpress.com/2016/11/07/questions-dauteurs/ 

Je vous invite également à cliquer sur le nom des auteurs afin de découvrir leur univers. L’auto-édition est riche de personnes intéressantes, ne vous privez pas d’échanges et de découvertes. Les réseaux sociaux sont aussi là pour ça.

Alors allons y  :

Cécile Ama Courtois :

Comment vous faites pour lire des livres que vous n’avez pas vraiment choisis, pour lire jusqu’au bout des livres qui vous déçoivent dès les premières pages et pour réussir à en faire une critique constructive néanmoins ?

-Comme Magali, la majorité, voire la totalité des livres que je reçois en service presse sont issus de l’auto-édition. Je ne dirai pas que je ne les ai pas « choisis », puisqu’on ne me les impose pas. Certaines plate formes, notamment, comme Publishroom, proposent plusieurs titres, et le blogueur choisit ceux qui l’intéressent. Aucun auteur ne m’a, à ce jour, imposé de lire son livre. (Je n’en verrai pas l’intérêt, et puis surtout, il ou elle pourrait toujours essayer…)

Si un livre ne me dit rien, si le résumé, ou même parfois juste la couverture, ne suscite pas chez moi un minimum d’intérêt, je refuse poliment.  Des livres qui me déçoivent dès les premières pages, ça reste, et je le dis sans complaisance aucune, rare. Une histoire que j’aime moins qu’une autre, des intrigues qui ne me laissent pas un souvenir impérissable, oui. Des bouquins qui me déçoivent, sincèrement, c’est rare. Par contre, je mets un point d’honneur à toujours terminer un livre, même s’il m’est déjà arrivé de le laisser de côté pour y revenir plus tard.

Toute la difficulté réside dans le choix des mots qui exprimeront la déception. La chronique qui m’a donné le plus de fil à retordre est justement la seule critique un peu négative que j’ai rédigée depuis que j’ai mis en ligne ce blog. Et pourtant, paradoxalement, je crois que c’est aussi celle dont je suis la plus fière. Parce que ça m’a permis d’échanger avec l’auteur, et de réellement travailler mon « écriture », à l’aide, d’ailleurs, d’une autre auteur.

 

Et puis, comment faites-vous pour garder les idées claires et analyser un roman quand il est si passionnant qu’il vous embarque carrément ?

-Très sincèrement? Je ne garde pas les idées claires. Si le bouquin m’embarque carrément, c’est que l’auteur a fait le job, et qu’il l’a très bien fait. Alors pourquoi me priver de dire ce que j’en pense? Je suis très instinctive, très spontanée. Si je réfléchis trop, je n’arrive plus à expliquer de manière claire ce que je veux dire ou ce que je ressens. Par contre, si j’ai décelé quelques coquilles, ou des choses moins bonnes, je le dirai quand même. Mais si le livre m’a embarqué, je n’ai qu’une envie: dire à tout le monde à quel point il est bon, et à quel point il faut le lire. Et souvent, dans ces cas là je rédige la chronique immédiatement après avoir tourné la dernière page.

 

Katia Campagne :

Hormis la passion de lire qu’est-ce qui vous donne envie de chroniquer ?

La passion de partager? J’ai toujours exprimé à mon entourage ce que j’aimais ou non, conseillé un bouquin, déconseillé un film, et même, des vernis à ongles (je suis, par ailleurs, blogueuse nail-art). Un jour, j’ai découvert un livre de Gipsy Paladini. Il m’a tellement enthousiasmé que j’ai écrit un pavé sur Instagram pour le recommander. Certains de mes amis l’ont acheté, je me suis dit qu’ouvrir un blog de chroniques pourrait être une bonne idée. J’ai toujours beaucoup lu, depuis très petite. Des ouvrages plus ou moins connus, plus ou moins commerciaux, de tous genres. Alors donner mon avis sur les livres que j’ai lu est presque naturel.  Et plutôt que d’en discuter seulement avec mon entourage proche, je me suis dit que les réseaux sociaux aidant, je pourrais donner mon avis à mon entourage plus lointain, voire à d’autres lecteurs.

Wendall Utroi

Pour lire autant de livres, est-ce qu’il vous arrive de lire en travers ou de sauter des chapitres ?

Sauter des chapitres non, je ne l’ai jamais fait. J’aurai peur de rater un élément clé de l’histoire ou de l’intrigue. Par contre, lire en travers une description d’un lieu qui fait deux pages et tire en longueur, alors qu’on est sur le point de découvrir le tueur, oui, sans aucun regret. J’aime que les lieux et personnages soient bien décrits, mais les descriptions à la Zola ne me passionnent pas.

Vous arrive-t-il de ne pas chroniquer un livre que vous avez lu, si oui, pourquoi ?

Oui souvent, mais uniquement des livres personnels, pas des services presse. Pourquoi? Par manque de temps principalement. Un exemple, je suis partie en vacances 3 semaines cet été. Pendant ces trois semaines, j’ai lu 17 livres. Au retour de vacances, j’ai repris le travail, le sport, les activités avec les enfants, ma vie quotidienne donc. Et bien sur, j’ai continué à lire. Je ne peux pas chroniquer décemment 17 livres à une vitesse suffisante qui permettrait à la chronique d’être qualitative. Alors je sélectionne ceux qui m’ont le plus marqué. Pas forcément les meilleurs selon moi, mais ceux dont j’aurai le plus de choses à dire. Ceux que j’ai envie de faire connaître. Par contre, je chronique tous les services presse que je reçois. Mais je préviens que je prends mon temps.

Il pourrait par contre, qu’un jour je ne publie pas une chronique d’un service presse en accord avec l’auteur. Quand je n’aime pas un livre, ou que j’en suis déçue, et que ma chronique risque d’être négative, j’en discute d’abord avec l’auteur afin de savoir si il souhaite ou non que je la publie. Je préfère ne rien publier que de dire des choses que je ne pense pas.

Frédérique Hespel :

Est-ce que vous savez dès les premières pages si vous allez aimer un livre ou non ? OU est-ce que vous lui offrez le bénéfice du doute et si oui jusqu’où ?!

Non, je ne le sais pas dès les premières pages. Certains livres vous embarquent dès les premières pages et vous laisse tomber au milieu de l’histoire qui finit par se tasser. D’autres, au contraire, ne paient pas de mine au départ, mais deviennent passionnants. Comme je l’ai dit plus haut, je termine toujours les livres que j’entame. Service presse ou non. Quand j’ai du mal avec un ouvrage (c’est le cas avec le 1er tome du Trône de Fer par exemple), je le mets de côté, et j’y reviens plus tard.

Est-ce que vous préférez chroniquer des livres en version papier ou en numérique ? est-ce que cela joue sur votre relation au livre ?

Je n’ai aucune préférence pour la lecture en général. Pour moi le livre numérique est un complément au livre papier et n’en est pas l’antagonisme. J’ai d’ailleurs plusieurs ouvrages dans les deux formats. Pour les chroniques demandées en service presse, je privilégie le format numérique uniquement pour des questions de coût. Il revient bien moins cher à l’auteur de vous faire parvenir son livre par email que par la voie postale. Mais lorsque le livre n’existe qu’en papier, j’accepte avec tout autant de plaisir. Alors non, ça ne joue absolument pas sur ma relation au livre.

Et pour terminer, deux questions plus légères!

Delle Df (artiste mais pas auteure )

Est-ce que vous avez du temps pour votre vie hors les livres? 

Et bien, j’ai un travail qui me demande beaucoup de temps, une famille, un chat (très important le chat), j’essaie de faire du sport, je gère deux blogs (sporadiquement pour l’un d’entre eux) et je lis. Hors les livres, j’ai une vie. Du temps? Je ne sais même plus ce que c’est.

 

Frédéric Soulier

Y a t-il une vie après la mort ? C’est pas pour moi c’est pour un ami.

Vivant ou mort l’ami?

 

 

Bien bien, j’espère que j’aurai répondu correctement aux questions, si jamais des auteurs passent par ici et en ont d’autres, lancez vous ! Et pour les chroniqueurs qui voudraient y répondre, Magali ne demande que ça!

%d blogueurs aiment cette page :