Quand les intempéries font remonter un cadavre à la surface, c’est toujours des soucis pour la police. Lorsque le défunt est décapité, c’est encore plus de problèmes. Si en plus il n’est pas identifié du bon sexe, là, c’est carrément le désastre ! Deux flics, aux antipodes de l’enquêteur habituel, vont tenter de démêler cette affaire qui va se révéler surprenante.
Quand Nick Gardel sort un nouveau bouquin, c’est toujours pour moi un grand moment. Parce que, parmi tous les auteurs que je lis, il fait partie de ceux qui possèdent un style bien à eux, une vraie plume personnelle et particulière, différente et authentique, un « truc » quoi ! Et moi j’aime bien ce « truc » qui fait de lui un auteur à part et de la lecture de ses histoires, à chaque fois, un plaisir renouvelé.
Avec « Sans queue ni tête », c’est un roman policier à l’intrigue solide et bien menée que l’auteur nous propose. Enfin non, pas seulement, parce qu’il prend des allures de thriller quand même à certains moments. Alors, on y rencontre toujours les personnages fouillés et pittoresques que l’auteur a l’habitude et le don de si bien croquer, les jeux de mots, les références cinématographiques et musicales, un vocabulaire toujours recherché et maîtrisé ainsi que son humour, souvent noir, omniprésent. C’est sans conteste un régal que de lire du Gardel, qui puise aussi bien dans la richesse de la langue française (il s’arrange toujours pour me faire découvrir un ou deux mots nouveaux) que dans l’argot le plus coloré, qui manie avec autant de talent la dérision, l’ironie et le sarcasme afin de brocarder quelques figures de sa façon. Certaines scènes sont juste carrément jouissives (je vous laisse découvrir celle de la baignoire, entre autres).
Et c’est sans s’éloigner pour autant de son genre habituel, le roman noir, qu’il va plus loin encore en nous présentant ce thriller policier qui se révèle drôle, mais aussi plein de surprises et de suspense, diaboliquement noir et diablement trash. En effet, cette fois, même les amateurs de gore y trouveront leur compte avec quelques scènes bien sanglantes et « croustillantes ». De quoi inciter tout le monde à se pencher dessus. Sachez-le, vous y perdriez à ne pas le faire (bien que peut-être pas la tête tout de même !) Et un bon conseil : si vous n’avez jamais lu cet auteur, sortez de votre zone de confort, foncez ! Ne restez pas dans les clous…