Lors d’un séjour à la montagne, John Gardner, dirigeant d’un groupe de sociétés, et sa famille, reçoivent amis et associés dans un lodge luxueux, au cœur des Rocheuses. Au deuxième jour, une tempête de neige se lève. Les routes sont bloquées. Les réseaux hors-service. Ils se retrouvent coupés du monde.
Quand le blizzard cesse, dix-huit jours ont passé. Les occupants du lodge sont secourus et placés en observation. Cinq d’entre eux sont portés disparus. Les survivants sont extrêmement amaigris. Et en état de choc. Ils ne parleront pas. Ils garderont le secret. Le plus atroce des secrets.
C’est un retour un tout petit peu mitigé que je vais faire sur ce roman de Thomas Clearlake, auteur que je lis pour la première fois, parce que j’y ai trouvé de très bonnes idées et un attrait certain malgré une partie un peu trop dure pour moi.
La quatrième est alléchante et, bien que le sujet ne soit pas vraiment novateur, elle m’a attirée parce qu’elle me vendait une ambiance angoissante, un huis clos anxiogène, un thriller psychologique, tout ce que j’aime en fait ! Et j’y ai trouvé ce que j’en attendais.
Les personnages sont très nombreux. Ce n’est pas un problème en soi, sauf pour moi et ma mémoire de poisson rouge en ce qui concerne les noms (américains qui plus est). Après, je me connais, j’ai conscience de mes faiblesses, donc je prends systématiquement des notes pour arriver à m’y retrouver. Ce qui m’y a grandement aidé, c’est que l’auteur ne se soit pas contenté de les effleurer et qu’il ait pris la peine de tous nous les présenter et de nous les dépeindre en profondeur. Cela leur donne une densité appréciable et une existence bien palpable. Un bon point donc.
Le récit est composé de plusieurs parties bien distinctes qui ne résultent pas seulement de l’histoire mais dépendent aussi presque de genres différents. Même si je ne tiens pas forcément à classer, étiqueter et ranger dans des cases, cela m’a cependant occasionné quelques surprises. Je m’explique. J’ai beaucoup apprécié la première partie, policière, et encore plus celle qui se déroule dans le lodge. Là on est vraiment dans le thriller psychologique, dans un climat très anxiogène et angoissant plein de suspense et de surprises (le huis clos que j’attendais et qui d’ailleurs s’est révélé encore mieux que je ne l’espérais) qui, petit à petit, se transforme en un thriller pur et dur assez terrifiant. Un très bon point encore donc. Cette partie-là est à mon avis la plus réussie et je dois avouer que si l’auteur s’était arrêté à la sortie du lodge, cela ne m’aurait posé aucun problème. Mais il se trouve que Sans retour est un pavé et que Thomas Clearlake n’en avait pas fini avec nous. Par la suite, on se retrouve à nouveau dans du policier mâtiné de thriller, on suit une enquête et une traque, avec règlements de comptes entre malfrats. C’est la partie suivante qui m’a posé quelques problèmes car elle nous plonge dans l’horreur indicible du gore, du trash à la « Saw », et là, ce n’est pas nouveau, ce n’est absolument pas pour moi. J’ai lu certains passages de cette partie (un huis-clos encore) en diagonale, je ne m’en cache pas, parce que j’ai vraiment du mal avec la surenchère de violence gratuite. Nul doute, bien sûr, que cela ravira nombre d’autres lecteurs qui, au contraire de moi, adoreront ça. La dernière partie, elle, m’a encore une fois prise par surprise puisqu’elle introduit un nouvel aspect dans le roman, philosophique et existentiel, lié à la rédemption, et je reconnais qu’elle m’a beaucoup touchée. D’autant que cela m’a permis de terminer sur une note très positive.
Du point de vue stylistique, l’ensemble est vraiment agréable à lire, le vocabulaire travaillé et recherché, bien que sans ostentation ni fioritures, ce qui convient très bien au thriller/policier.
Je remercie Moonlight Éditions via NetGalley pour cette lecture qui reste, pour la majeure partie, un très bon moment de suspense et de surprise et que je conseille à ceux qui ne sont pas, comme moi, des âmes trop sensibles,