Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l’Ordre a été restauré. L’État, avec le soutien de sa milice d’Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d’un Évangile revisité. Dans cette société régie par l’oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, toutes de rouge vêtues. L’une d’elles raconte son quotidien de douleur, d’angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d’une vie révolue, d’un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom.
Une œuvre d’une grande force, qui se fait tour à tour pamphlet contre les fanatismes, apologie des droits de la femme et éloge du bonheur présent.
L’actrice Emma Watson (Harry Potter, La Belle et la Bête, The Circle…) est une jeune femme très engagée dans la cause du féminisme. C’est donc tout naturellement qu’elle a créé un groupe de lecture appelée « Our Shared shelf », qui propose des lectures qui ont pour thème le droit des femmes.
Depuis plusieurs mois, j’ai lu plusieurs commentaires disant à quel point ce livre était important, surtout dans le contexte actuel. J’ai donc choisi ce livre pour mes vacances d’été.
Quand on sait que ce livre a été publié en 1985, on a des sueurs froides. En effet, il est toujours d’actualité.
La narratrice ne nous donne jamais son prénom. Elle n’en a plus. Les femmes comme elles, fécondes, n’ont plus de prénom, plus d’identité. Elles sont mises à disposition d’un commandant pour 2 ans et deviennent « leur », dans un seul but la reproduction. En effet, suite à des catastrophes écologiques, le taux de natalité a chuté, les naissances d’enfants sains étant très rares.
Au fur et à mesure que nous avançons dans le livre, nous découvrons qu’il n’en a pas toujours été ainsi, et qu’avant, les gens vivaient dans une société comme la nôtre. Plus nous avançons, plus nous découvrons l’horreur de ce qu’ont dû vivre ces femmes. Et si demain, votre patron vous convoquait, militaires derrière lui, pour vous annoncer que toutes les femmes sont virées ? Et si vous ne pouviez plus rien, acheter car votre compte en banque a été bloqué, juste parce que vous êtes une femme, et que c’est votre mari qui aura un droit de regard sur toutes vos activités ?
Ce que j’ai trouvé le plus intéressant dans cette dystopie, c’est que, contrairement à celles que j’ai pu lire avant, l’histoire se passe à la mise en place du système, 4-5 ans après. Certains rôles ne sont pas encore très bien définis, certains droits vont encore changer…
Ce qui m’a choquée par contre, c’est la résignation, l’absence de rébellion. Même si certains aspects de son ancienne vie lui manquent, Defred semble résignée, docile, tout comme les autres servantes. Est-ce par crainte ? Et nous, qu’aurions-nous fait ?
Ce livre m’a donné à réfléchir. En ces temps où le droit des femmes ne sont toujours pas acquis, nous devons rester vigilant/es.
Quelques citations :
« Nous sommes des utérus à deux pattes, un point c’est tout. » (p152)
« Nolite te salopardes exterminorum. » (Ne laissez pas les salopards vous tyranniser).
Pour l’acheter :