Si je cessais de vous écrire, le choix de l’intranquillité – Gilles VINCENT

Pourquoi Emma choisit-elle l’intranquillité en répondant aux lettres d’un inconnu ? Que lit-elle entre les lignes de celui qui l’entraîne dans la danse de leur correspondance ? Pourquoi dévoile-t-elle ses blessures profondes en écho à ses mots à lui ?
Ce roman, baigné de musique, de peinture et de suspense, tresse deux existences passionnées qui remettent en jeu leurs tragédies dans une subtile chorégraphie des sentiments. Alors que l’on pensait le mystère dévoilé, la rencontre rebondit sur un chaos de la relation.
Connu et récompensé pour ses polars et ses romans noirs, Gilles Vincent sort cette fois-ci de sa route habituelle. En empruntant ce que l’on pourrait penser être un chemin de traverse, il nous entraîne dans une réalité qui réveille quelque chose en nous.

« J’avais envie d’écrire un roman qui nous parle de nos drames, de nos chutes comme de nos belles délivrances. Une histoire sombre et lumineuse où le flamenco et la peinture de Diego Velásquez se partagent une part des vérités. »

Extrait : « Si je cessais de vous écrire, ma vie poursuivrait son cours imperturbable ».

J’ai rencontré l’auteur lors du salon du Bugue en juillet dernier avec l’intention de lui acheter un polar et ce titre a inexorablement attiré mon regard. Il faut dire que je vivais déjà une relation « longue distance » qui se nourrissait à ce moment-là essentiellement de messages écrits. Il résonnait donc à mon cœur comme un écho. Enfin c’était ce que je croyais…

Car ce court roman épistolaire est en fait né d’un drame et relate une histoire d’amour mais aussi de vie et de mort. Tout en distillant un certain suspense, c’est un texte très intimiste, très sensuel également, servi par un style extrêmement littéraire qui adoucit quelque peu l’intensité dramatique mais magnifie en même temps l’expression des sentiments. On est là presque face à de la poésie, le choix du vocabulaire en faisant une véritable dentelle de mots agitée par un souffle très romantique.

Les références à la peinture espagnole m’ont aussi particulièrement touchée en ravivant quelques réminiscences de mes études d’Histoire de l’Art ainsi que l’analogie avec le Flamenco, danse des plus passionnées et sensuelles au monde.

Et que dire de ces (presque) deux fins alternatives, sinon qu’elles sont un véritable régal, et ce quelles que soient les attentes qu’on avait à ce sujet. C’est donc sans aucune surprise que j’ai découvert que ce roman avait gagné le Prix de la Ruche des Mots 2019 car j’ai trouvé fort brillante la maîtrise de l’intrigue et de l’art de la lettre.

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